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Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
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Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
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+ de zik ici [les notes que j'aime]

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...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
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comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
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du véto des E.U. et des pressions d'Israël
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Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
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Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
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l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
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de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
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lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 15:24

Précédemment

Karin Taylor

 

Jésus lui dit:

"Marie!"

Elle se retourna et lui dit en hébreu:

"Rabouni!"

Ce qui signifie "Maître chéri". (Jean, XX,16)

 

Marie-Madeleine renverse une livre de nard pur de grand prix sur les pieds de Jésus¹. De nombreux textes anciens nous apprennent que ce parfum de luxe est un produit de grande valeur, monétaire comme spirituelle. Marie-Madeleine était une femme riche. Elle était en effet propriétaire du château de Magdalon, près de Jérusalem, dont elle avait hérité. Selon Jacques de Voragine², elle était issu de parents "les + illustres, puisqu'ils descendaient de la race royale".

Aux temps patriarcaux, cette autonomie dérange. Marie-Madeleine est l'archétype de la femme libre. Elle existe par elle-même sans être la fille de, l'épouse de, ni la mère de. Comment concevoir à cette époque qu'une femme ne soit dépendante d'aucun homme: père, mari ou même fils dont elle assurerait la régence?

Réhabiliter le personnage de Marie-Madeleine, c'est donner enfin aux femmes l'autorisation d'être riches, sans dépendre de quiconque ni avoir besoin, conformément au cliché, d'épouser un milliardaire. De par son existence même, Marie-Madeleine nous dit que, comme elle, toutes les femmes méritent d'être riches³.

Karin Taylor > 

En revanche, son argent n'est pas un but en soi. Sous forme de parfum, elle le répand autour d'elle Elle ne cherche pas à amasser, à accumuler des biens, elle les met au service de ce à quoi elle croit. Même si elle accorde à sa vie matérielle la place qu'elle mérite, son geste prouve qu'elle accorde autant d'importance, sinon +, à sa vie spirituelle. Sa richesse la rend libre, elle n'en est pas ou n'en est plus l'esclave. Elle est un tremplin vers la liberté, lui permet d'exercer son indépendance d'esprit, de faire ses propres choix, parfois à contre-courant de la société dans laquelle elle vit. Elle ose braver la "pensée unique" de l'époque.

Par ex en nous montrant qu'il est possible d'être femme sans être mère. Il nous a fallu attendre l'avènement de la loi Neuwirth en 1967 pour le comprendre, au moins en théorie. Et encore, en pratique, c'est toujours aussi difficile pour les 10% de femmes dont c'est le cas en France. "Une femme sans enfant n'est pas une femme*", ai-je encore entendu dire il y a quelquesjours par une autre femme ou encore: "Vous avez le droit de ne pas faire d'enfant mais vous n'êtes pas épanouie".

Karin Taylor

L'amour guérit

 

Ce qui caractérise Marie-Madeleine? L'amour. Par celui d'une mère envers son enfant, mais d'une femme envers un homme. Elle touche Jésus, l'embrasse, le caresse de ses cheveux. Elle donne autant d'importance au corps qu'à l'âme et à l'esprit. "A ses pieds tout en pleurs, elle se mit à les arroser de ses larmes et à les essuyer avec les cheveux de sa tête, et elle les baisait et les oignait de parfum.**" Signalons que Jésus vient de ressusciter d'entre les morts son frère Lazare***. Marie-Madeleine a donc quelque raison d'être bouleversée. Sa sensualité est encouragée par Jésus qui la laisse faire et même l'appouve, au grand dam de son hôte, un pharisien, qui se garde bien d'exprimer ses pensées. Jésus lui répond pourtant comme s'il avait formulé haut et fort son indignation:

Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as pas donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as point donné de baiser; mais elle, depuis qu'elle est entrée, elle n'a pas cessé de me baiser les pieds. Tu n'as pas oint ma tête d'huile, mais elle a oint mes pieds de parfums.

C'est Marie-Madeleine en nous qui est capable d'amour, pas le pharisien imbu de lui-même qui sait tout et se croit au-dessus de la mêlée.

Trop souvent pour nous, "Je t'aime" signifie en réalité "J'ai besoin de toi", Marie-Madeleine nous apprend à aimer. Elle nous apprend à être nous-mêmes, à respecter ce que nous ressentons au point de braver les conventions. A sortir de la solitude et de l'incommunicabilité.

Hannah Lane PaintingsLe 1er commandement du Christ est: "Aime ton prochain comem toi-même." S'aimer soi-même, c'est être capable de reconnaître en nous, hommes ou femmes, notre manque, notre imperfection fondamentale, notre incomplétude. S'accepter avec l'infinité de ses défauts et en même temps être en route vers le meilleur de soi. C'est à cette seule condition que nous serons capables d'accepter les manques et les imperfections de l'autre. S'aimer soi-même est alors l'exact contraire de l'égoïsme:

 

 < Hannah Lane

C'est pourquoi je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés, car elle a beaucoup aimé.

Traduction: c'est l'amour qui guérit. Il met du baume sur nos blessures, nous permet de vivre avec elles, parfois de les faire disparaître à jamais. La vie entière de Marie-Madeleine est pour nous toutes, femmes en mal d'amour et d'attention, un chemin de guérison.

 

V.Colin-Simard

 

¹Jean, XIII,3

²Jacques de Voiragine, La Légende dorée, Flammarion 1967

³Olivier Seban, Toutes les femmes méritent d'être riches, Maxima 2007

* "Être femme sans être mère", France5, 17avril 2007, 20h30

** Luc, VII, 38

*** Voir Jean, XII, 1, ainsi que Jean, XI, 2

Karin Taylor

proposé par mamadomi

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 03:53

Précédemment (l'installation)

billet illustré par JungShan

 L'affirmation de soi

 

Troisième et 4ème années dans le couple


Jusque-là les couples ont toujours mis l'accent sur leurs points communs, encourageant éventuellement leur partenaire à s'intéresser à leur passe-temps préféré ou à abandonner une activité afin de passer + de temps ensemble.

Cependant, pendant la phase d'affirmation de soi,

les partenaires doivent se sentir suffisamment en confiance pour avoir des loisirs séparés et se souvenir qu'il existe un "je", autant qu'un "nous". Après tout, il n'est pas nécessaire d'être 2 pour choisir un marteau. Il est naturel pour un individu vivant en couple de refondre ses habitudes et ses caractéristiques, et un ménage a besoin de l'individualité de chacun pour assurer son développement.

Un ex de couple ayant habilement négocié le passage à la réactualisation de l'indépendance et de l'interdépendance est celui de Maya et Robin. Ils ont chacun des enfants d'une précédente histoire.

"Au début, nous étions toujours ensemble. Mais jouer au tennis a commencé à me manquer, et comme ça intéressait aussi mon fils et les 2 garçons de Maya j'ai commencé à les entraîner le samedi matin. Je me sentais coupable parce que j'avais peur d'exclure Maya. Mais il se trouve qu'elle était ravie d'emmener ma fille faire les boutiques. Et cela ne nous empêchait pas de nous retrouver pour déjeuner ensemble" explique Robin.

La 1ère semaine, Maya n'était pas convaincue, mais elle a vite compris l'intérêt de leur nouvel arragnement.

"C'était idiot de croire que nous pourrions être tout l'un pour l'autre. Robin n'aime pas aller au cinéma et rien ne m'empêchait d'y aller en début de semaine avec une amie D'autant que c'est moins cher."

Maya et Robin ont trouvé d'autres avantages. "Etre séparés de temps à autre faisait que nous avions + de choses à nous raconter" a expliqué Robin.

Durant cette période, chaque partenaire doit trouver l'équilibre entre ce qu'il y a de mieux pour l'un comme pour l'autre. Cette prise de conscience peut être choquante, surtout après la fusion et l'installation où les besoins du couple passent en priorité. Certains amoureux prétendent que leurs besoins ne sont pas si importants, mais cette attitude conduit à long terme au ressentiment et à d'éventuels problèmes d'identité, une caractéristique des JTAM. Pendant l'époque de l'affirmation de soi, un autre problème peut surgir si l'un des deux partenaire affirme ses besoins avant l'autre. Cela est souvent vécu comme une critique personnelle -"Pourquoi désormais ne veux-tu plus passer autant de temps avec moi?"- et non comme un phénomène naturel.

 

 

Les problèmes les + courants dans cette phase:

 

- Si l'un des 2 ne sait pas exactement qui il est, ou s'il manque d'estime de soi, il peut être + confortable pour lui de se cacher dans un couple que d'établir une identité séparée et parallèle.

- Dans les couples JTAM, l'un des partenaires va souvent considérer le temps que l'autre passera seul comme une trahison faite au couple, ou l'un des 2 va être incapable d'exprimer ses besoins d'indépendance.

- L'un des partenaires essaie d'empêcher l'autre d'avoir du temps pour lui, de peur d'y voir le signe annonçant la  fin de leur histoire.

- Des rapports de pouvoir sont le point d'achoppement du couple.

 

 

Technique: le compromis


Si, pendant l'installation, les chamailleries ont été résolues, le couple aura + de facilité à régler les problèmes + importants qui  se cachent derrière les + modestes. Pendant les 2 premières étapes, le 1er besoin des partenaires est d'être proches l'un de l'autre. Dans la phase d'affirmation de soi, la nécessité de contrôler son destin refait surface. Chacun se souvient de ses exigencees individuelles et commence à négocier le temps personnel autorisé. Cela nécessite fréquemment des heures et des heures de discussion qui peuvent être épuisantes, en particulier lorsqu'elles portent sur des sujets de moindre importance. En l'absence de compromis, la balance risque de pencher en faveur de l'un pour finir par mettre la relation en péril.

 ... à suivre

Andrew G.Marshall

proposé par mamadomi

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 07:24
Barres

▼illumination, toni carmine salerno

 

Barres

Logion 91

 

Ils lui demandaient:

Dis-nous celui que tu es?

afin que nous croyions en toi.

Il leur dit:

vous sondez le visage

du ciel et de la terre,

et celui qui est en votre présence,

vous ne l'avez pas reconnu,

et ce moment présent, 

vous ne savez pas l'éprouver. 

Barres

 

Nous demandons sans cesse des preuves pour croire, comme si nous voulions être convaincus, forcés... Jésus n'a pas de preuves ou d'explications à donner. Il est ce qu'Il Est. Il suffit de le regarder pour le voir.http://static3.editialis.fr/Images/Archives/MM/MM143/Para182948.jpg

De nouveau, il nous rappelle que ce que nous cherchons toujours ailleurs est déjà là - ici et maintenant

Reconnaître le moment présent, l'éprouver,

le goûter dans toutes ses dimensions

spatio-temporelles

et dans ce qui touche en lui l'au-delà

de l'Espace et du Temps.

Le gnostique est Fils de l'Instant.

 

 

Evangile de Thomas

Traduit et commenté par J.-Y. Leloup

 

Barreshttp://a2.idata.over-blog.com/300x300/2/63/62/79/Jpeg/Bonjour-Bonne-nuit/Bon-dimanche-07052011.jpgBarres

proposé par mamadomi

rééd° du 26 02 12

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 10:03

Définir ensemble

les modalités de la "vie ensemble"

 

André Bellon, ancien Président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, et Président de l’association "Pour une constituante"nous a fait parvenir le texte de son communiqué pour la célébration, le 22 septembre, du 220ème anniversaire de la 1ère République.

En voici l’essentiel:


Une Constituante est une Assemblée chargée de définir les modalités de la vie politique et donc, en particulier, les institutions. Depuis son origine, le 22 sept. 1792, et dans tant de moments décisifs, l’Histoire de la République a été liée à l’idée de Constituante. 1789, 1793, 1848, 1875, 1946, à chaque fois que la République fut en suspens, à chaque fois qu’il fallut la reconstruire, une assemblée de ce type fut chargée d’en réaffirmer les principes et d’en redéfinir le fonctionnement

La République n’est pas simplement un mot, ou le simple fait qu’il n’y ait pas un roi. Elle est un vécu: celui de la citoyenneté pour chacune et chacun d’entre nous, celui de la souveraineté pour l’ensemble du peuple. L’idée de Constituante s’impose lorsque cette souveraineté populaire est remise en cause, … lorsque les institutions et le régime politique ne permettent plus l’expression cohérente, efficace et légitime, de la volonté générale.

Aujourd’hui, où le mot crise est employé à toutes les sauces, … combien refusent de voir l’écroulement de tous les fondements mêmes de la République, de comprendre que tout est lié, lorsque tant de bonnes volontés, localement ou nationalement, n’ont plus aucune prise sur la réalité?

Mais, si tant de responsables refusent de voir ce qui est

une crise majeure de notre régime politique,

...n’est-ce pas

parce que c’est leur propre légitimité qui est mise en cause

au travers de cette question? …

Et n’oublions pas qu’ainsi fragilisée, la République devient une proie facile pour ses ennemis traditionnels qui rêvent d’institutions autoritaires fondées sur les discriminations et les inégalités de toutes sortes.

Il faut le dire fermement: nous ne pouvons pas continuer à faire semblant de croire que la République n’est pas en perdition…

Mais par-dessus tout, insistons lourdement sur les règles de la construction européenne; celle-ci détermine… l’essentiel de notre vie publique. Cette Europe est fondée sur une pensée qu’on nomme … postmoderniste, au sens où elle met à bas tous les fondements philosophiques des Lumières… La seule donnée que l’on ne pourra écarter est l’organisation libérale de l’économie: c’est ce qu’a dit avec brutalité le Commissaire européen à la concurrence, Mario Monti, en 2001, lorsqu’il a affirmé que la politique de concurrence constitue le cadre privilégié de la citoyenneté puisqu’elle est par excellence une "politique citoyenne": la liberté positive, la liberté des humanistes, n’est ici plus de mise.

      

En revanche, les déterminations sociales qui dessinent nos sociétés et en font vivre les principes et les contradictions sont appelées à s’effacer devant les droits des groupes particuliers:

dans la philosophie construite par le Conseil de l’Europe, la principale appartenance citoyenne sera l’appartenance culturelle ainsi devenue une infrastructure. "Droits culturels" doit alors se comprendre comme "droits d’une culture" qui deviennent alors facteur d’aliénation pour l’individu obligé d’intégrer les normes dites culturelles du groupe, et facteur de division entre les groupes de cultures différentes.

[facteur de division, si et seulement si ces "normes" ne peuvent coexister, des limites de l"'ordonnance" à penser]

On trouve systématiquement cette logique dans les Chartes du Conseil de l’Europe (par ex la Charte des langues régionales et minoritaires) qui inscrivent dans le champ politique l’identité "religieuse, ethnique ou culturelle". Il s’agit d’une nouvelle organisation sociale qui s’éloigne nettement des principes républicains, en particulier en s’opposant à la liberté de pensée comme à la liberté d’expression, au prétexte fallacieux [du moins maladroit mais conscient] de faire respecter les croyances des autres groupes.

Ce “différencialisme” antihumaniste, qui met l’accent sur ce qui sépare les hommes et non sur ce qui les réunit, fut longtemps le fer de lance idéologique de la contre-Révolution… Depuis des décennies, il est devenu la pensée dominante, y compris dans une certaine gauche avec ses fameuses lois mémorielles. Combien de fois n’avons-nous pas entendu des responsables politiques… regretter que la France soit une exception, comme s’il s’agissait là d’une tare congénitale qu’il faut soigner?

http://littlesa.free.fr/dotclear/images/2008/0804/P1070340z.jpg

Oui, la République, au sens où les Français l’ont construite collectivement depuis 200 ans, est une exception dans l’exigence que, depuis l’origine, elle met dans l’approfondissement des libertés (ce qu’exprime bien notre laïcité et nos services publics). C’est cette globalité qui définit la République… Qu’on arrête donc de penser que la République n’est pas en danger, de proclamer que, même s’il y a des dérapages, l’essentiel est préservé…

Historiquement, la Constituante est apparue nécessaire lorsqu’une vie politique, éloignée des principes républicains, détruisait la cohérence sociale, approfondissait le fossé entre les catégories sociales; … lorsque le peuple, souverain théorique, n’était plus accepté comme tel. …Historiquement, les Constituantes en France ont été l’occasion de larges débats de fond où se sont affirmés de grands principes progressistes comme la séparation des pouvoirs, le suffrage universel ou les droits de l’homme, ressoudant du même coup le corps social meurtri.

D’année en année, la souveraineté populaire s’estompe, elle est même méprisée, ou tournée en ridicule, par ex lors du referendum du 29 mai 2005 dont le résultat a été bafoué et les électeurs considérés comme de dangereux ignorants

[sans aucun doute ignorants, mais de quoi et pourquoi? pourquoi demander l'avis de ceux auxquels on ne veut pas tout dire!!?].

La Constituante est à la fois le processus et la forme institutionnelle de réaffirmation de la souveraineté populaire; elle est donc l’expression des peuples dans chacun des États-nations et non pas une Constituante sur un espace théorique, mais sans peuple; il ne peut y avoir de Constituante européenne, pas + que d’Europe républicaine dans le cadre de la construction actuelle.

S’il faut donc appeler à l’élection d’une Constituante en France au suffrage universel, c’est parce que la crise politique et sociale est telle que la réforme du système devient impossible


A. BELLON, GR, oct. 2012

proposé par mamadomi

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 13:14

Olga Minardo

 

Nos horloges

 

Notre identité est réglée par des rythmes internes et externes complexes, des horloges biologiques cosmiques qui mesurent notre temps à travers le vaste parnorama de la conscience. Càd que nous connaissons la naissance et la mort, la puberté et la ménopause, le printemps et l'automne, la nouvelle lune et la pleine lune, l'aube et le crépuscule.

Sous l'éclat de ces cycles cosmiques la mêlée de la vie qui grouille sur Terre a ses propres constantes de vie, de mort, de communication et de développement:

notre "jour" naturel serait d'env 25h30 si l'épiphyse gardait son propre rythme,

mais elle s'ajuste au cycle de 24h de la planète;

il y a + de naissances tôt à l'aube, pendant les tempêtes magnétiques et pendant les mois d'ensoleillement important.

Alors que l'astrologie en passionne beaucoup et en laisse un tout aussi grand nombre perplexe, les effets de notre date de naissance, en lien avec l'horlogerie complexe des planètes, semblent avoir quelque validité. Les recherches du psychologue (sceptique pour ce qui est de l'astrologie) Michel Gauquelin ont montré qu'il existe une corrélation entre notre profession future et la planète dont le jour se lève à l'horizon de la Terre le jour de notre naissance: ceux qui naissent alors que Mars se lève sont + susceptibles de devenir des docteurs ou des scientifiques; si c'est Jupiter qui se lève, on a une probabilité + grande de militaires et d'hommes politiques.

Notre corps, notre mental et notre esprit trouvent leur subsistance dans l'ingestion et l'absorption rythmique de nutriments tirés de notre environnement. Cet échange perpétuel entre nous et le monde qui nous entoure est une régulation hautement sophistiquée et complexe de nutriments et de pathogènes. Nous sommes capables de reconnaître et de traiter ces substances à plusieurs niveaux, depuis le niveau cellulaire automatique (digestion et immunité), jusqu'au niveau conscient, cognitif (préparation de la nourriture et hygiène personnelle).

La dichotomie entre nutriments et pathogènes nous invite à considérer le coprs humain comme un navire pour les bactéries: il semblerait que l'évolution de la vie soit peut-être moins fondée sur la nourriture que sur les transports. Nous avons du mal à concevoir l'interaction entre les bactéries et les formes de vie supérieures autrement que comme un conflit, mais il existe 2 relations fondamentales possibles entre les membres d'un écosystème: l'entropie et la néguentropie.

L'entropie est la logique du "chacun pour soi" des systèmes biologique et social, lorsque la chaîne alimentaire est unidirectionnelle et que chaque membre essaie de tirer son épingle du jeu. La néguentropie est la tendance pour les membres d'une communauté à se sentir liés aux autres de façon cocréative. Cette polarité entre entropie et néguentropie a été imaginée par le mathématicien italien Luigi Fantappiè au début du 19è s.

Depuis le flux et le reflux des hormones, jusqu'à la façon dont nous interagissons avec la substance et la subsistance de notre planète, nos rythmes physiologiques sont le déploiement de nos potentialités sur fond de cycles cosmiques.

Notre conscience et notre liberté sont fondées non seulement

sur notre fonctionnement, mais aussi

sur notre signature existentielle unique.


Paul Hougham

  

les meilleures photos de Burning Man 2013, Nevada

proposé par mamadomi

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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 16:28

Carlos Ortega Elizalde

J'aime l'araignée

photo Bonnie Zinanti



J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait;
 

Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens;


Parce qu'elles sont prises dans leur oeuvre;
Ô sort! fatals noeuds!
Parce que l'ortie est une couleuvre,
L'araignée un gueux;

Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,
Parce qu'on les fuit,
Parce qu'elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit...


Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh! plaignez le mal!
 

Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie
De les écraser,

 

Pour peu qu'on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent: Amour!


Victor Hugo 1802-1885

proposé par mamadomi

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 19:43

billet illustré par Cris Delara

sur les murs à liker, on DOIT la jouer court...

pour y garder ses "amis",

savoir ne jamais dire tout ce qu'on pense vraiment,

pas plus de discussion de fond qu'au bureau quoi,

tenir compte des impatients

qui vous textotent si vous ne vous mettez pas en ligne à l'unisson!!

...

sur les blogs, 

on sait déjà qu'on va morceler notre temps de blog inséré dans notre vie, et non adapter nos vies aux "heures de blogging collectif"!!!...

enfin, euh, je m'avance peut-être un peu?

héhéhé

...

oh bien sûr, l'amitié, elle, en toutes circonstances est au-delà de tout cela

...

mais on n'est pas si facilement "ami" que les murs voudraient nous le faire croire, n'est-ce pas?

si donc, vous et moi sommes blogoliés,

c'est autour de notre soif de partager

d'échanger des angles de vue, de commencer par le don

et non par le "m'as-tu vu sur mon mur?"

...

c'est que nous avons bien compris la limite de sincérité des murs à liker en option grand public

dont l'usage familial en revanche peut être un vrai bonheur!!

...

on peut évidemment faire mauvais usage de tous les moyens de communication, on est bien d'accord...

s'étaler, en faire des caisses, "nombriliser"!!!

...

ici en tous cas, vous l'avez compris,

on a le choix, réel,

de  s'étaler en billet comme en commentaire,

ou pas!!

tout le monde entre et sort du blog, fouille

et accède à tout, à sa guise,

sans pub même, enfin pour l'instant!!!

vous avouerez que c'est un vent de liberté bien appréciable, non?

...

 du coup, oh que nous sommes adorablement bavards...

eh bien voilà...

le 53000ème commentaire est déposé les amis!!!

et vous en êtes tous responsables!!! 

Est ainsi épinglée pour un ptit bout d'temps

un blog très très gourmand, celui de

Cardamome

...en module-lien fleuri et tout et tout

 -comment ça il est kitsch le module?!!!-

là juste en bas de la colonne de blog à gauche

Bravo et merci Cardamome!

avec toute mon amitié, ça me fait plaisir de te "liker" ainsi... un pied de nez aux emmurés (que nous sommes parfois aussi en parallèle... héhé, ben koi?!! c'est pas interdit de jouer sur tous les tableaux, lol)

...en route vers le 54000ème!!!

Alors merci encore à tous et toutes

merci à vous pour vos partages, tous ces échanges, nourris et chaleureux, merci merci merci

et ce,

malgré la concurrence chronophage de fcbk,

les raccourcis parfois fallacieux du zozio,

malgré les remaniements de plateforme, les tentatives de changement de blog, les interruptions de connexion, les déménagements, les bugs d'ouverture de fenêtre, l'ergonomie aléatoire depuis d'autres supports de lecture... merci pour la détermination que vous avez à commenter!!

Et puisque vous êtes vaillants

je vous propose un petit chemin nourrissant

sur les traces de surf que je vous laisse ici

en clics et en fenêtres

pour honorer le partage sus mentionné

Chez les ratons

Chez marianne 

(...) Soyons précis : 128 départs de mars à décembre 2011 (donc, presque 13 par mois sur 10 mois) et 122 départs sur toute l’année 2012 (donc, 10 par mois sur 12 mois dont 5 mois sous la présidence de Nicolas Sarkozy).  
       

Soyons précis et… juste : depuis mars 2011, un nouvel impôt oblige les ménages détenant plus de 1,3 million d’euros en actions et qui décident de déménager hors de France à payer une taxe sur les plus-values latentes liées à leurs actions. Certes, cette exit tax ne donne pas une idée exacte de tous ceux qui quittent la France, mais c’est sans doute l’indicateur le plus fiable pour mesurer ceux qui, parmi les plus riches contribuables, choisissent de partir. Et la conclusion est implacable : depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, il y a plutôt moins de candidat à l’exil fiscal que sous Nicolas Sarkozy – et ce, malgré tous les cadeaux fiscaux que ce dernier avait consenti à nos compatriotes les plus riches. Bref, le grand exode fiscal des riches, c’était bidon ! 

Chez les échos de la gauchosphère

Chez Axel21

Le sud de la France aime bien le Front National. Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Var, connaissent comme par hasard une forte immigration, et constituent la terre d'asile des pieds noirs. Cinquante ans après, la digestion est aussi difficile. Soit. C'est ça aussi la démocratie. Pourtant, l'électeur devrait y regarder à deux fois et se poser LA bonne question conforme à ses intérêts : le FN est-il capable d'administrer correctement une ville. La seule réponse que nous ayons à ce jour est donnée par la gestion des élus du Front dans les quatre villes qu'il a réussit à emporter jusqu'à aujourd'hui : Toulon, Vitrolle, Martigues et Orange (en 1995 et 1997). A la tête de ces villes, le Front plaça, j'imagine, l'élite de ses troupes d'alors. 

A Marignane, Daniel Simonpiéri commence par augmenter les impôts locaux, à oublier ses promesses, continue en ruinant la ville et finit par virer les élus pieds-noirs.

A Vitrolles, les époux Mègret augmentent abusivement le prix de l'eau pour boucher les trous de leur gestion publique cahotique.  Ils épurent les bibliothèques des livres aram.

A Orange, Bompard pioche dans la caisse pour des dépenses à caractère familial (restos, parfums, cigares, séjours à l'étranger...).

A Toulon, Jean-Marie Le Chevallier, laisse  un bilan catastrophique : surendettement, insécurité, discrimination à l'embauche, détournements de fonds publics. Il sera rattrapé par la justice.

 

Aujourd'hui, le FN, auto proclamé premier parti de France, et qui jure qu'il a évolué et s'est "professionnalisé" peine à trouver un nombre suffisant de candidats présentables pour les municipales de 2014. Je sais bien que tous les autres partis ont eu, voire ont encore, leurs brebis galeuses. En tout cas, l'électeur, avant d'opter pour le vote sanction fera bien d'y regarder à deux fois, car il en prendra pour 6 ans, et 6 ans, c'est long. 

Chez max

Essayons-nous réellement ?

Nous trouvons tous l'idée attirante de pouvoir révolutionner complétement les valeurs humaines pour changer le monde.

Tout le monde est prêt à s'engager.... C'est parti !

Mais la flamme s'éteint bien vite .... Aussi vite que l'intention, nous éloigne de notre confort personnel.

Et pourtant, notre contribution active est indispensable à la réussite d'un changement significatif pour voir un jour .... Un monde meilleur !

Nous avons tous notre importance.

Il n'y a pas de pensée neutre ... Chaque perception induit - soit davantage de peur - soit davantage d'amour pour nous et pour le monde autour de nous.

 

 " Nous ne sommes pas des êtres humains qui font, à l'occasion, une expérience spirituelle.

   Au contraire, nous sommes des êtres spirituels qui vivons une expérience humaine. "

     Deepak Chopra

      

LORS DU 3ème CHANGEMENT DE PEAU

 

Déjà ma peau se craquelle et se gerce,

Déjà mon désir de serpent,

Malgré la terre absorbée,

Convoite de la terre nouvelle;

Déjà je rampe, parmi les pierres et l’herbe,

Affamé, sur ma piste tortueuse,

Pour manger, ce que j’ai toujours mangé,

La nourriture du serpent, la terre!

 

F.Nietzsche 

Propositions du jour: 

Clare Goodwin

- j'ai pleinement confiance

- ma vie spirituelle me nourrit concrètement

- mon esprit est clair reposé et paisible

proposé par mamadomi

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 22:23

Le mythe

de la fin du pétrole

 

Depuis longtemps on nous affirme que le pétrole va manquer. Déjà en 1913 le Bureau des mines aux Usa affirmait qu’il n’y en avait plus que pour 40 ans de réserves. En 1972, le Club de Rome publie "Les limites de la croissance", estimant que les réserves seraient épuisées à la fin des années 1990. Aujourd’hui certains affirment que les réserves de pétrole sont épuisées, d’autres affirment que ces réserves s’épuiseront d’ici quelques années.

La quantité de pétrole disponible ne dépend que de la technologie utilisée et donc du prix auquel on peut le payer car le pétrole n’est pas un liquide stocké dans un réservoir dont on connaît la quantité exacte et qu’on peut pomper jusqu’à la dernière goutte. Les meilleurs pétroles sont très légers et jaillissent sous pression du sous sol, mais la plupart sont pâteux, mélangés à du sable ou imbibés dans des roches poreuses, + ou moins profond dans le sous sol ou sous les océans.

On ne connaît pas toutes les réserves existantes puisque tout le sous sol de la planète n’a pas été exploré. On ne connait bien que les 2 premiers kilomètres du sous sol et que sur les terres émergées, alors qu’on peut trouver du pétrole jusqu’à 5 km de profondeur. On connaît mal le sous sol du plancher océanique, situé à plusieurs milliers de mètres sous l’eau. Depuis qu’on exploite le pétrole on améliore les techniques de prospection avec l’analyse sismique en 3 dimensions. Ces techniques nouvelles et très onéreuses, mais aussi pas écologiques du tout, permettent de sonder + profondément les sous sols et trouver de nouvelles poches sur les champs déjà exploités. On a 'amélioré' les techniques d’extraction par ex lorsque le pétrole est trop épais, ou trop dispersé dans le sous sol, on arrive à l’extraire en injectant de l’eau chaude, des solvants ou du gaz sous pression. Avec des forages obliques, horizontaux, multidirectionnels, on peut atteindre des poches de pétrole dans des endroits qui étaient inaccessibles ou qui demandaient un forage supplémentaire et élevaient les coûts de production.

Ces techniques inconnues il y a quelques années augmentent la quantité de pétrole disponible. Grâce à ces nouvelles techniques on sait exploiter les pétroles dits "non conventionnels". Les pétroles conventionnels sont liquides, alors que les pétroles non conventionnels sont mélangé à du sable ou des roches. Pour les extraire, il faut enlever la couche supérieure du sol pour atteindre la couche pétrolifère, puis avec d’énormes pelleteuses il faut extraire le sable ou les roches, les concasser et enfin il faut les chauffer pour en récupérer le pétrole. Du fait des bouleversements que ça implique, on devra plutôt repenser la priorité de l'usage du pétrole et pourvoir autrement en nrj dans toutes les situations où c'est possible.

L’extraction de ces pétrole coûte + cher, mais les prix de revient diminuent régulièrement. Cette exploitation est très polluante a déjà détruit d’immenses étendues au Canada. Cependant les producteurs se sont engagés à régénérer les sites dégradés pour que la nature reprenne sa place. De + de nouvelles techniques permettent maintenant d’exploiter ces zones sans creuser le sol, en chauffant les couches pétrolifères pour liquéfier le bitume, puis le récupérer en le pompant.

Les réserves de pétroles non conventionnels sont gigantesques. Il y a + de 2000 milliards de barils rien qu’en Amérique du Nord, qu’il faut ajouter aux gisements du Venezuela, du Brésil, du Golfe de Guinée, ceux de Russie et de Chine qui sont immenses et peu connus. Sans oublier les réserves possibles dans l’Arctique et en Antarctique. Ces réserves se rajoutant à celles déjà exploitées aujourd’hui assurent qu’on aura du pétrole au moins jusqu’à la fin de ce siècle. Plusieurs experts prévoient que la production de pétrole atteindra un maximum, le fameux pic pétrolier, puis diminuera définitivement. Signant ainsi le début d’une crise économique mondiale par manque de pétrole.

L’erreur de cette théorie est que la quantité de pétrole produite diminuera non pas parce que les réserves s’épuisent, mais parce qu’on utilisera d’autres sources d’énergie.

"Nous n’avons pas arrêté d’utiliser les pierres pour fabriquer des outils car il n’y avait plus de pierres, mais parce qu’on a découvert les métaux".

Cheikh Yamani, ministre du pétrole en Arabie et fondateur de l’Opep

Le charbon

 

Parc à charbon en Provence 

Le charbon est déjà beaucoup utilisé dans les centrales à combustion pour produire de l’électricité. Mais on sait aussi transformer le charbon en carburant. Inventé en 1780, le procédé Fischer Tropsch permet d’obtenir un carburant synthétique d’excellente qualité, sa combustion émet peu de particules polluantes. Cette technique est déjà largement utilisée par l’entreprise Sasol en Afrique du Sud. Le charbon est très bien réparti sur la planète puisque c’est dans les pays qui consomment le + d’nrj qu’on en trouve le + et dans des zones politiquement moins sensibles. Les réserves de charbon sont immenses et augmentent régulièrement. Il y aurait près de 240ans de réserves, sans doute beaucoup + parce qu’on a arrêté les recherches depuis l’utilisation massive du pétrole.

Le gaz naturel

Le gaz naturel n’est pas cher et pour les mêmes raisons que le charbon, les réserves estimées aujourd’hui à 100 ans augmentent régulièrement. Il y aurait d’énormes dépôts de méthane entre 90 et 200 km sous terre, mais nous n’avons pas encore la technologie pour les extraire. On envisage d’exploiter les hydrates de méthane: c’est du gaz méthane emprisonné dans de la glace, dans le sous sol ou profond sous les océans. Les réserves sont colossales, + du double de l’ensemble pétrole, charbon, gaz, et assureraient plusieurs centaines d’années d’énergie, mais l’exploitation de ce gaz est encore très difficile...et dangereuse, et destructrice...  un choix...

Les biocarburants

"L’usage des huiles végétales comme carburant pourrait devenir aussi important que le pétrole ou le charbon aujourd’hui".

Rudoph Diesel, 1912

Depuis longtemps on a cultivé et amélioré les plantes pour l’alimentation, pour le bois de chauffe, pour les outils, pourquoi on n’améliorerait pas des plantes qui produisent des carburants? Il y a 4 sortes de biocarburants: les produits végétaux mis à fermenter puis distillés pour obtenir de l’éthanol. Les produits végétaux mis à fermenter pour récupérer le gaz méthane et les graines produisant de l’huile utilisable dans un moteur diesel. Le principal problème avec ces biocarburants est qu’ils proviennent de produits destinés à notre consommation. Les agriculteurs préfèrent vendre leur récolte aux producteurs qui l’achète + cher, diminuant d’autant les ressources alimentaires de certaines populations. L’autre problème est la destruction des forêts primaires pour les remplacer par ces agro carburants.

Une révolution est en cours avec les carburants produits à partir de microalgues.

Ils assurent des rendements déjà 120x supérieurs aux rendements des agrocarburants traditionnels. Ces micro algues fournissent de l’huile pour les moteurs diesels, ils peuvent aussi produire du gaz, du plastique, des chimiques, de la nourriture ou du pétrole. Les microalgues ont d’énormes avantages: elles n’entrent pas en compétition avec les cultures alimentaires, il n’y a pas besoin de détruire les forêts pour les cultiver, on peut les nourrir avec les eaux usées des villes, on peut obtenir plusieurs récoltes par an.

production mondiale d'éthanol et de biodiesel

L’hydrogène

L’hydrogène n’est pas une source d’énergie comme le pétrole, c’est un transporteur d’énergie. Puisqu’on ne trouve pas d’hydrogène dans la nature on doit le produire en faisant passer un courant électrique dans de l’eau très pure. Ainsi lorsqu’on utilise l’hydrogène dans un moteur, on ne fait que récupérer une partie de l’énergie fournie pour le produire: le rendement est donc fortement négatif. L’hydrogène est très difficile à transporter et son stockage est difficile puisqu’on doit le compresser à 700 bars à une température de -250°C, ce qui demande aussi beaucoup d’énergie. En comparaison, un pneu de voiture est gonflé à 2 bars et un congélateur domestique descend à -15°C. Il faut fabriquer des réservoirs très résistants car ce gaz oxyde rapidement les métaux et s’évapore très facilement. Les infrastructures nécessaires à la distribution de l’hydrogène sont complexes car ce gaz très volatile s’enflamme facilement. On ne pourrait pas livrer de l’hydrogène aux stations services comme on livre de l’essence. La fabrication de véhicules à hydrogène est beaucoup + complexe et donc beaucoup + chère. Il y a encore beaucoup de défis à relever pour que l’hydrogène devienne un carburant pour les véhicules. Pour la même distance il faut un volume beaucoup + élevé d’hydrogène que de carburant classique. Pour des raisons de sécurité il faut nécessairement un réservoir cylindrique qu’il est difficile de placer dans un véhicule. Il y a bien les véhicules fonctionnant avec une pile à hydrogène, mais c’est une technologie très chère, il faut utiliser des électrodes en métal précieux, platine ou palladium.

Les énergies renouvelables

Le vent, le soleil, la géothermie, les rivières et fleuves, les marées, les courants marins. Ces énergies représentent moins de 1% de la production mondiale. Leur rendement est faible. Elles restent très chères. Trop dépendantes des conditions météo, ces énergies ne peuvent absolument pas répondre à une demande de façon régulière. Et elles ne sont pas utilisables pour les transports, ni pour alimenter un tgv ou des industries. Ce sont surtout des énergies de complément, idéales pour l’alimentation d’habitations ou de villages isolés... Pour l'instant! C'est à nous de choisir de développer la recherche en ce sens... tout reste à faire!!!

L’énergie nucléaire

On ne peut pas dans un article aussi court développer tout ce concerne l’énergie nucléaire, cependant on peut énoncer quelques faits au sujet de l’électronucléaire qui font négliger les risques, et surtout les risques autour de la fin de vie des centrales. Cette énergie est extrêmement puissante: 1kg d’uranium enrichi produit autant d’énergie que 2000 kg de pétrole. Cette énergie se développera de + en + dans les années à venir: il y a déjà 434 centrales nucléaires en service, 33 en construction et 400 autres en projet. C’est le seul moyen pour alimenter des villes de plusieurs millions d’habitants. Les déchets les + dangereux ne sont pas abandonnés, ils sont coulés dans une enceinte en verre, puis stockés dans des locaux en béton à plusieurs centaines de mètres sous terre dans des endroits ne présentant -au moment de procéder, aucun risque sismique, aucune nappe phréatique. Même si suite à un bouleversement géologique de l’eau venait à pénétrer dans ces zones, elle devrait d’abord éroder l’enceinte en béton, puis l’enceinte en verre avant d’atteindre les parties irradiées. Cela prendrait tellement de temps que la radioactivité de des déchets serait devenue tout à fait négligeable.

L’argument de l'industrie nucléaire qui est "celle qui tue le moins": en 60 ans d’exploitation, il n’y a eu que 3 accidents graves: Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima tuant et blessant quelques milliers de personnes. C’est tragique, mais c’est jugé insignifiant comparé aux millions de gens qui sont tués chaque année à cause des accidents de la route, de l’alcool ou du tabac.

... A cet "argument" fallacieux au possible...

On arguera volontiers que d'une part il n'y a aucune raison tangible, scientifique et non fallacieuse de comparer les risques du nucléaire à autre chose qu'aux risques d'autres nrj... et que d'autre part, chaque accident a sa probabilité, son risque humain et son degré d'impact. En ce sens la probabilité d'occurrence est sans doute moindre que pour un accident de la route (du fait évident du nombre des différentes causes possibles), la responsabilité personnelle plus encadrée que vis à vis de l'alcool ou du tabac, mais le potentiel d'impact et la responsabilité d'engager ce potentiel d'impact, eux, n'ont pas de commune mesure avec les comparaisons usuellement faites sur ce registre ci-dessus...


le cycle du nucléaire

 

Comme on le voit nous ne manquerons ni de pétrole, ni d’énergie. Il ne faut pas écouter les prophètes de malheur nous annonçant une pétro-apocalypse inévitable, une crise mondiale imparable à cause de l’épuisement des sources d’énergie. Si ça survient, c'est par volonté manipulatrice, par organisation élitiste sur structure financière et guerrière d'un désastre susceptible de maintenir les populations et les états sous le joug.

Car c’est notre travail qui transforme les ressources naturelles en bien économique. Ainsi la quantité de ressources disponibles n’est fonction que de notre connaissance et de notre travail qui n’ont aucune limite.

"La seule certitude que nous avons aujourd'hui est que l'ère du pétrole bon marché est désormais révolue".

... l'ère de l'extraction facile et insouciante aussi.

sources: 1 et 2

proposé par mamadomi

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 14:31

A well provides drinking water for people and livestockL'eau, un bien commun

 

Et quidem mare commune omnium est et litora, sicuti aer.

"Car la mer est commune à tout le monde,

ainsi que le rivage, ainsi que l'air"

Justinien, Digeste, 535 av JC

L'eau est l'origine et la substance de la vie. Mais c'est une ressource qui s'épuise. L'accroissement de la population mondiale, une agriculture boulimique en eau* et une exploitation croissante par l'industrie menacent les ressources hydriques mondiales, dont la baisse a déjà des effets visibles. La désertification avance en Afrique, aux Etats-Unis, en Espagne, en Chine, en Inde et en Asie centrale, et d'après la Banque mondiale, la moitié de la population mondiale manquera d'eau de manière chronique d'ici à 2025. Déjà, le partage de l'eau provoque inégalités et tensions géopolitiques.

Les solutions mises en oeuvre jusqu'alors, comme le recyclage des eaux usées et la désalinisation de l'eau de mer, ne pallient qu'une partie des carences, sans traiter le problème à son origine, le non-renouvellement des réserves naturelles. Car l'eau ne se fabrique pas. Sa disponibilité dépend de la régénération des réserves par un cycle naturel (évaporation, précipitation, infiltration), aujourd'hui déréglé par l'urbanisation et la déforestation.

L'Inde est un bon ex de cet enjeu. La double croissance - économique et démographique - y pèse lourdement sur les réserves hydriques¹, tandis que l'industrialisation rapide et l'agriculture mènent les ressources fluviales et souterraines au bord de l'épuisement. L'eau potable est devenue un défi majeur: alors que 95% de la population rurale y avaient accès en 2005, cette proportion s'est réduite à 66% en 2009. Dans les villes, le rationnement est chronique: à New Dehli, les robinets ne coulent que 2h/j à Mumbaï, 6j/sem. La vétusté du réseau entraîne aussi une déperdition moyenne de 20% du volume d'eau convoyé. Et les perspectives sont sombres: en 2005, un rapport de la Banque mondiale prévoyait un quasi-assèchement des réserves en eau des grandes villes indiennes vers 2020.

 

* voir le 3è rapport mondial de l'Unesco, "L'Eau dans un monde qui change", mars 2009 (www.unesco.org/water/wwap/wwdr/wwdr3/tableofcontents.html).

¹ Voir B. Manier, "L'Eau en Inde, un enjeu social et géopolitique", Le Monde diplomatique, Planète Asie, février 2010 (http://blog.mondediplo.net/2010-02-01-L-eau-en-Inde-un-enjeu-social-et-geopolitique).

La redécouverte

des savoir-faire locaux

 

Dans le Rajasthan: rendre l'eau à la terre²


L'Etat indien du Rajasthan incarne à lui seul cet immense défi. Il se situe à l'épicentre d'une vaste zone couvrant le nord-ouest du pays, où le processus de désertification apparaît désormais clairement sur les photos satellitaires prises par la NASA³. Les ¾ du Rajasthan sont d'ailleurs classés en déficit hydrique sévère et les surfaces agricoles ne cessent d'y reculer. 

Pourtant, dans ce Rajasthan aride surgit, au détour du voyage, une exception. Quand on arrive dans le distcit d'Alwar, près de Jaipur, le paysage surprend. Si ce n'étaient les charrettes tirées par des dromadaires, on se croirait en Normandie: la terre humide est fraîchement labourée, les champs sont verts et entourés d'arbres. Rien à voir avec les étendues de poussière du reste de la région: ici, l'eau semble couler en abondance, pour le + grand bien des hommes, des animaux et des terres. Mais cette abondance n'a rien d'un miracle. Elle est le fruit de la mobilisation d'un homme et autour de  lui, de toute une communauté.

Irrigated mustard field

En 1985, Rajendra Singh est un jeune fonctionnaire de santé fraîchement nommé dans la région. Il commence ses tournées sanitaires dans les villages et, très vite, s'alarme de l'état de malnutrition des enfants. Les familles lui expliquent qu'elles ne font qu'un seul repas par jour, parce que la terre, désespérément sèche, ne donne que de maigres récoltes. Quand il pleut, l'eau ruisselle sur les sols érodés par le déboisement et ne parvient pas à recharger les nappes souterraines.

"A l'époque, tout était sec. On ne voyait plus un seul brin d'herbe. La population des villages, qui vit d'agriculture et d'élevage, était en train de perdre tous ses moyens d'existence", se souvient Rajendra Singh.

Un jour, un habitant âgé lui apprend que "dans la région existaient autrefois des bassins en terre, appelés johads, conçus pour recueillir les eaux de ruissellement et les laisser s'infiltrer dans le sol. Leur usage remontait au XIIIè s. Il existait un savoir autochtone de la gestion de l'eau, mais la colonisation y avait mis fin", explique-t-il. Les colons britanniques avaient jugé les johads insalubres à A johad in Golpapura village with part of the village forest in the backgroundcause de l'eau stagnante et une bonne part de ces bassins avait été comblée. Après l'indépendance de l'Inde en 1947, la politique avait divisé la communauté locale, rendant impossible la gestion collective des johads. Mais une fois les johads abandonnés, les puits avaient cessé d'être alimentés et s'étaient taris Les femmes avaient dû aller chercher de l'eau toujours + loin, marchant "jusqu'à 3h à l'aller et 3h au retour, des jarres sur la tête", raconte Rajendra Singh. Réquisitionnées pour aider leur mère dans cette corvée, le fillettes avaient dû quitter l'école.

"Et quand le seul puits restant sur des kilomètres à la rondre se vidait, les gens émigraient vers les villes", conclut-il.

R. Singh réunit les villageois et leur suggère de reconstruire le réseau oublié de johads. Il se heurte à des haussements d'épaules fatalistes tandis que, de leur côté, les autorités s'opposent au retour d'un système jugé dépassé. Mais il passe outre et décide de reconstruire lui-même ces bassins de rétention. Sous les yeux des villageois médusés, il se met alors à piocher le sol, seul, 10 à 12 h/j, sous un soleil brûlant. Il met 3ans à creuser ce 1er johad, mais celui-ci, une fois prêt, recueille les 1ères pluies d'été.

Assez vite, ^ R.Singh se rend compte qu'un seul bassin ne suffit pas et que pour recharger les nappes phréatiques exsangues, il faut reconstruire un vrai réseau. Il imagine de placer une série de points de captage au pied des collines Aravalli, complétée de canaux pour acheminer l'eau jusqu'à des sites de retenue, là où la nature du sol permet une bonne infiltration souterraine. Devant l'ampleur des travaux, il mobilise les villageois, en demandant à chacune famille de donner ce qu'elle peut: quelques roupies, des pelles, des pioches et, surtout, des heures de travail. Cette fois, des centaines de volontaires se joingent aux chantiers, piochant la terre sous un soleil de plomb. Parmi eux figurent de nombreuses femmes, qui charrient les gravats dans des paniers posés sur leur tête. En un an, la petite armée de terrassiers parvient à creuser 50 johads, en n'utilisant que les moyens et les savoir-faire locaux. "Aucun ingénieur n'est venu ici", rappelle R. Singh: le trajet naturel de l'eau a été retrouvé grâce à la mémoire des anciens et c'est un jeune habitant du district qui a dessiné les plans des canaux et des petits barrages.

Rainwater harvesting in Rajasthan. A johad is a dam that collects rainwater to channel it into the ground to replenish the supply of underground water.Plus de 26ans après, le district bénéficie d'un réseau de 10.000 structures d'acheminement et de retenue d'eau (bassins, barrages, canaux) qui desservent + de 700.000 hab dans un millier de villages, ce qui correspond à une moyenne de 600 points d'eau pour 7.000 hab. Il a suffi de quelques moussons pour que les eaux pluviales, canalisées, renflouent les nappes souterraines. Une fois les réserves profondes reconstituées, le niveau des acquifères de surface est remonté à son tour et désormais, l'eau affleure naturellementsi bien "que les villageois creusent aujourd'hui des puits 3x moins profonds qu'avant", explique Maulik Sisodia, un des membres de l'association locale créée par Rajendra singh, Tarun Bharat Sangh (TBS). L'eau puisée est claire, parfaitement potable, grâce à la filtration naturelle des sols. Et dans un Rajasthan où les moussons sont devenues capricieuses, les puits du district d'Amwar sont les seuls à être remplis.

"Nous avons eu 3 années de sécheresse, mais les puits sont restés pleins et les habitants disposent de réserves d'eau pour 2ans", se réjouit R. Singh.

Cette moisson d'eau de pluie a aussi naturellement réalimenté les sources des cours d'eau et 5 rivières asséchées se sont remises à couler, dont l'Arvari, qui avait disparu depuis 40ans. Un vaste réservoir naturel d'eau s'est reconstitué spontanément à Tildeh, et un lac articifiel a pu être aménagé au sommet des collines Aravalli, à 700m d'altitude, pour approvisionner les habitants du village perché de Mandalwas, qui n'ont plus à descendre dans la vallée.

Le retour de l'eau a métamorphosé l'économie locale. Les fermiers ont remis en culture des terres stériles, agrandi les surfaces arables et accru leurs rendrements. R.Singh les a incités à privilégier les variétés sobres et locales (oignons, lentilles, pommes de terre, sésame, millet...) et à éviter pesticides et engrais, qui accroissent la consommation d'eau. La terre donne maintenant 2 à 3 récoltes/an. Les paysans vivent de leur production et vendent les surplus sur les marchés.

"Ils gagnent en moyenne 60.000 roupies/an. Càd 3x plus que le seuil de pauvreté en Inde", rappelle R.Singh.

L'élevage est lui aussi redevenu rentable: depuis que les chèvres et les vaches paissent une végétation naturellement irrigués, "la production de lait est passée d'un ou 2l/j à 10 ou 11 litres en moyenne".

Cette restauration de l'écosystème a profondément changé la vie des habitants. La malnutrition a disparu. Avec des puits à leur porte, les femmes ne parcourent plus des km pour trouver de l'eau et les fillettes retournent à l'école. Les journaliers agricoles trouvent désormais du travail sur place, ils ont cessé d'émigrer vers les villes, et plusieurs villages du district, autrefois touchés par l'exode, se repeuplent. Certains fermiers se font aussi construire des maisons d'un ou 2 étages -symbole de prospérité dans l'Inde rurale -dont les couleurs pimpantes tranchent dans le paysage.

En cette fin d'après-midi, R. Singh chemine tranquillement au milieu des champs, sous le soleil déclinant. Le visage rond, un sourire toujours caché sous sa barbe poivre et sel, il est heureux de montrer cette prospérité revenue. Au loin, un berger qui mène boire son troupeau de chèvres nous fait signe. R. Singh connaît tout le monde ici, car il a appris aux habitants comment préserver la précieuse ressource. Les parcelles cultivées ont ainsi été découpées en carrés de terre entourés de petites levées qui retiennent l'eau, tranformant les champs en vastes damiers miroitant sous le soleil. Plantés près de chaque johad, des arbres étayent les parois des bassins et gardent l'eau à l'ombre, limitant l'évaporation. Les champs sont aussi parsemés d'arbres et entourés de murets de pierres, pour y maintenir l'humidité. Les collines Aravalli sont aujourd'hui reboisées d'arbustes épineux et de vétivers qui fixent l'eau dans le sol.

"On essaie d'appliquer ce principe: chaque goutte prélevée à la nature doit lui être restituée", dit R. Singh.

 

² Ce reportage a dans un 1er temps été publié ds le magazine Alternatives Economiques ("Les Moissonneurs de pluie", mais 2011).

 

³ www.nasa.gov/topics/earth/features/india_water.html

 

Une cogestion démocratique


L'autre réussite deu réseau des johads tient à la gestion démocratique de l'eau. R.Singh a réussi à dépasser les habituelles querelles (entre partis, entre castes, entre villages...) pour instaurer une gouvernance collective, qui transcende les barrières sociales. Toutes les familles sont représentées à égalité dans des assemblées de village qui se réunissent une fois/mois. Les femmes, qui ont beaucoup contribué aux travaux, y siègent à égalité avec les hommes. L'un des membres -souvent l'instituteur- tient le registre des puits, dont le niveau est mesuré régulièrement.

"C'est transparent. Tout le monde sait combien il reste d'eau et en a la responsabilité".

L'eau est gratuite pour les familles, mais les fermiers qui irriguent paient au prorata de leur consommation, en roupies, en outils ou en heures de travail. Toutes les décisions sont prises par consensus.

R.Singh a intentionnellement constitué ces assemblées de base pour contourner les panchayats (consiels municipaux des villages) où les différends politiques compliquent la gestion des ressources communes. Dans les assemblées, les villageois retrouvent au contraire un "sens de l'égalité et de l'intérêt commun. Les gens ici comprennent l'esprit de la démocratie locale". Les habitants des 70 villages traversés par la rivière Arvari siègent aussi au sein d'un parlement local de l'eau (jal sansad ^), qui se réunit 2x/an et a pour mission de protéger l'écosystème de la rivière.

Ce sens retrouvé de la communauté a renforcé l'autodétermination des habitants sur leurs territoires. Ils ont ainsi passéoutre les injonctions de l'administration, qui les sommait de détruire les 1ers johads, au prétexte qu'il est interdit de distribuer l'eau sans autorisation. Quand l'Arvari s'est remise à couler, ses riverains ont aussi vu arriver des fonctionnaires qui, ayant entendu parler dela résurrection de la rivière, venaient prélever des taxes de pêche. Préférant en rire, les villageois les ont renvoyés à leurs bureaux, en leur rappelant que s'ils avaient compté sur les autorités, l'eau ne serait jamais revenue dans le district. Aujourd'hui, la peche dans l'Arvari reste libre de droits.

Sous l'impulsion de R.Singh, 52 dispensaires locaux de soins ayurvédiques** ont été ouverts et ce sont les femmes qui cultivent des plantes médicinales, entretenant ainsi la biodiversité. De même, les villageois ont construit des écoles de leurs mains et ont exigé -et obtenu- des autorités l'envoi d'enseignants. La population a aussi fait fermer les exploitations minières illégales implantées dans un parc naturel voisin, la réserve de tigres de Sariska. Enfin, les habitants de Bhanonta et Koylala, 2 villages nichés dans les collines, ont créé une réserve naturelle pour la flore et les espèces animales, qu'ils protègent eux-mêmes et ont déclaré en 1995 "réserves du peuple pour la vie sauvage".***

Cette redécouverte par les habitants de leur pouvoir citoyen fait dire à Rajendra Singh qu'il n'a fait que "donner un coup de pouce" au potentiel d'initiative qui existe dans chaque communauté:

"On a juste aidé les gens à réaliser ce dont ils vaient besoin. A comprendre qu'ils avaient le pouvoir de faire tout cela eux-mêmes."

Il a repris un principe cher à Gandhi: miser sur les savoir-faire locaux ¤. Car en filigrane, la réussite de ce réseau traditionnel d'adduction d'eau pose la question du modèle de développement pour le Sud. La colonisation et la vision occidentale du développement ont en effet largement dépossédé les habitants du Sud de la gestion de leurs territoires. 

... à suivre

Bénédicte Manier

 

** Médecine traditionnelle de l'Inde, à base de plantes.

*** People's wildlife sanctuary

¤ Gandhi disait: "Knowledge is where the problem is" (Là où se trouve le problème se trouve aussi le savoir pour le résoudre). R. Singh a suivi 3autres principes gandhiens: la gestion collective de l'eau est un ex réussi d'autogouvernance villageoise (gram swaraj), les johads ont apporté une autosuffisance locale (swadeshi) et un mieux-être collectif (sarvadaya).

proposé par mamadomi

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 18:08

En 2012, Flammarion a réédité l'ouvrage d'Etienne Klein "Discours sur l'origine de l'univers " publié en 2010. Ici, une interview de ce spécialiste des questions de la physique du temps et de la matière. Parce que si il n'y a pas de début au monde, il n'y a peut-être pas non plus de fin du monde… 


      l’Univers dans le passé: photo du satellite Plank, 1ère lumière de l'univers, 380 000 ans après ce qui est appelé le "Big Bang"

 

Etienne Klein est à la fois un philosophe des sciences et un physicien, spécialiste de la matière et du temps. Il a participé à la conception du LHC, le "collisionneur" de particules, qui a permis de vérifier l'existence du Boson de Higgs, cette fameuse particule qui doit, grâce à sa découverte, révolutionner la physique quantique et par la même, la compréhension de l'univers.


Dans ce passionnant ouvrage de vulgarisation scientifique, "Discours sur l'origine de l'univers", Etienne Klein amène de nombreuses réflexions basées sur les théories scientifiques qui remettent en cause notre connaissance collective de l'origine de l'univers: particulièrement celle du "Big Bang". 


Il faut lire cet ouvrage si l'on veut mieux comprendre ce que la science actuelle remet en question dans notre compréhension de l'univers et de son origine. La "fin du monde" qu'Hollywood charrie dans les esprits n'en est peut-être pas à sa 1ère fois. Comme le principe du "reboot" de la matrice, du film Matrix, l'univers pourrait-il se "relancer" à l'infini? Le Big Bang serait-il uniquement la collision de 2 univers? 


Entretien avec l'un des esprits scientifiques les + doués de sa génération, capable de nous faire comprendre…l'incompréhensible. 

 

Aujourd'hui, on sait que le Big Bang n'est pas

l'origine explosive

qui aurait créé tout ce qui existe

 

Dans votre ouvrage, vous exprimez que l'univers n'a jamais été ponctuel, càd que sa taille n'a jamais été nulle ni sa densité infinie: ce qu'on appelle le Big Bang n'est donc pas le commencement, il n'y a pas de point zéro de l'univers, en fin de compte?


Etienne KleinNotre façon de parler du Big Bang aujourd'hui prolonge notre façon d'en parler des années 50. A l'époque on a inventé ce mot pour décrire l'histoire de l'univers à partir d'une théorie physique, celle d'Einstein, qui s'appelle la théorie de la relativité générale. Cette théorie décrit une force qui s'appelle la gravitation. Quand vous extrapolez à partir de cette théorie pour aller dans le passé, vous observez qu'en effet, l'univers dans le passé était + dense, + chaud et + petit. Et quand vous extrapolez vraiment très très loin dans le passé, vous aboutissez à ce que l'on appelle une singularité initiale. C'est une situation dans laquelle la taille de l'univers observable est nulle, il est donc ponctuel: sa densité est infinie, sa température est infinie. On a assimilé cette singularité à l'origine de l'univers. Mon point est tout à fait simple: cette extrapolation jusqu'à la singularité était abusive. Pour une raison très simple qui est que la théorie d'Einstein ne décrit que la gravitation. Et dans l'univers il y a d'autres forces fondamentales. La force électromagnétique et 2 forces nucléaires. Ces forces ne sont pas décrites dans les équations d'Einstein…


Qu'est-ce qu'il se passe si on ne prend pas en compte ces forces et que l'on extrapole vers le passé de l'univers? 


E. KleinQuand vous extrapolez sans prendre en compte ces forces, vous arrivez à des calculs mathématiquement justes pour décrire cette singularité initiale, mais ils sont physiquement faux, puisqu'ils ne correspondent pas aux conditions qu'ont éprouvé les particules qui étaient dans l'univers à cette époque là. Ces calculs basés sur la relativité générale deviennent physiquement faux à un moment, et c'est ce qu'on appelle le mur de Planck. Donc, par honnêteté intellectuelle, on doit dire qu'on est capable de décrire l'univers depuis le mur de Planck jusqu'à aujourd'hui, et que cette histoire a duré 13,7 milliards d'années. Le point important est que depuis 40 ans on tente de construire des théories physiques qui essayent de décrire les 4 forces. Pour essayer d'aller en deçà du mur de Planck, pour mieux comprendre l'univers primordial et peut-être même découvrir son origine. Il y a plein de pistes possibles pour unifier ces forces dans un seul formalisme, mais à ce jour, quelle que soit la piste qu'on utilise pour essayer d'"escalader" le mur de Planck et aller au delà, et bien on arrive à la conclusion que la singularité initiale disparaît. Càd que le Big Bang n'est plus l'origine explosive qui aurait créé tout ce qui existe, l'espace, le temps, la matière, l'énergie, mais il devient une sorte de transition de phase qui fait passer d'une situation antérieure à une situation postérieure qui correspondrait à notre univers. On n'a donc plus le droit de parler d'origine. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'origine, cela veut dire que l'origine est constamment déplacée, jamais saisie, et que la question de savoir si il y en a vraiment eu une, se pose


Il n'y a pas de théorie unificatrice qui permette de décrire ce qu'il y a avant ce moment de transition de l'univers, c'est ça qui pose problème? 


E. Klein Mais il y en a peut être une. La théorie des cordes par ex, c'est peut être  la bonne, mais on n'a pas pas pu la vérifier expérimentalement. Imaginons que ce soit la théorie qui unifie les 4 interactions: c'est une théorie qui implique, qui prédit qu'il n'y a pas de température infinie dans l'univers. Autrement dit, en tout point de l'espace et en tout instant du temps, la température dans l'univers ne peut pas excéder une certaine valeur qui est finie. En disant cela, la singularité initiale dont nous parlions tout à l'heure disparaît, n'a plus de sens physique. Quand on fait de la cosmologie qui essaie de franchir le mur de Planck, on le fait avec des hypothèses très très différentes mais dans tous les cas ça ne part jamais de zéro. Parler de l'origine de l'univers c'est parler de quelque chose qui était déjà là. Si c'est quelque chose qui était déjà là, c'est bien qu'on ne parle pas de l'origine de l'univers, mais d'une étape de son histoire. 


Y aurait-il une forme d'illusion qui nous cacherait la réalité de l'univers? On comprend que ces particules dans le vide quantique existent sans exister, c'est un peu de l'ordre de la magie… 


E. KleinLe vide quantique existe. Il n'existe pas un peu, il existe vraiment. Par contre ce qui est au bord de l'existence dans le vide quantique ce sont les particules. Elles ne sont pas sans masse, mais elles n'ont pas assez d'énergie pour exister vraiment.  Pour qu'une particule existe vraiment, il faut que son énergie soit égale à mc², où m est sa masse (et la vitesse de la lumière dans le vide, NDLR). Si l'univers est trop froid comme c'est le cas aujourd'hui, il  n'y a pas assez d'énergie dans le vide quantique pour que toutes les particules aient suffisamment d'énergie pour exister, et donc certaines sont là de façon latente, elles sont comme "fatiguées", et on ne peut les rendre vivaces qu'en leur donnant l'énergie qui leur manque. C'est ce que l'on fait dans les collisions de particules (comme au LHC, le collisionneur de particules du CERN, NDLR): on transfert l'énergie des particules qui entrent en collision, au vide quantique. Les particules qui étaient là de façon léthargique avalent l'énergie qu'on leur communique, deviennent réelles et s'échappent du vide. C'est cela qu'on détecte dans nos instruments. 


Sur le rapport au temps dans l'univers, on lit dans votre ouvrage qu'à certaines échelles, le temps n'existe plus: difficile à appréhender quand même… 


E. KleinJe n'ai pas dit exactement ça : j'ai dit qu'il y a des gens qui travaillent avec l'idée que l'espace-temps est une construction qui n'apparaît qu'à certaines échelles. Càd que l'espace-temps lisse et continu que nous utilisons dans nos équations serait une sorte d'émanation, d'émergence qui n'apparaîtrait qu'au-dessus d'une certaine échelle spatiale. Si l'on pouvait regarder l'univers à des échelles beaucoup + petites, à l'échelle de Planck, peut-être qu'on verrait un espace-temps qui serait discontinu, voire complètement différent et qui ne s'appuierait pas sur notre idée traditionnelle de temps et d'espace. C'est peut-être le prix à payer pour devenir capable de comprendre ce qu'il s'est passé avant le mur de Planck. Il faut peut-être détruire notre conception actuelle de l'espace et du temps. Ce qui ne veut pas dire que le temps n'existe pas, mais ce qui veut dire qu'il doit peut-être être caractérisé par d'autres attributs que ceux qu'on lui attribue aujourd'hui. 


Sur l'univers qui serait peut-être un univers qui se serait rétracté et serait ensuite passé dans une phase d'expansion, celle que nous observons aujourd'hui: cette théorie est-elle la + plausible? 


E. KleinAujourd'hui, savoir ce qu'il y avait avant le Big Bang est une question de physique, + une question métaphysique. Le Big Bang n'est plus une singularité, mais une transition. Un moment particulier, d'un univers d'avant à un univers d'après. De quoi était fait cet univers d'avant, on n'en sait pas grand chose, parce que les modèles ne sont pas capables d'extrapoler très au-delà de cette transition. Mais même si on ne peut pas aborder tous les points techniques parce que c'est un peu compliqué pour le grand public, je suis un peu agacé qu'aujourd'hui on en reste à une conception du Big Bang qui date des années 50.  Les religieux continuent de dire qu'ils sont compétents pour expliquer ce qui a déclenché cette explosion, des scientifiques continuent à laisser entendre qu'il saisiront bientôt la singularité initiale alors qu'elle a disparu dans les équations. Mon message est tout bête, et je ne crois pas qu'un astrophysicien me démentira: nous n'avons pas la preuve scientifique que l'univers a une origine, et nous n'avons pas la preuve qu'il n'y a pas d'origine. Cessons de prendre le fait que l'univers aurait eu une origine comme une vérité indiscutable. 


Il y a de nombreuses théories actuellement sur le fonctionnement de l'univers? 


E. Klein:  Il y a autant de cosmologies qu'il y a de cosmologistessi l'on prend la cosmologie des branes (une sorte d'objet "contenant" un univers, en théorie des cordes, NDLR), on serait sur une brane à 4 dimensions qui se déplacerait dans un espace-temps beaucoup + vaste. Mais il y a d'autres branes qui circulent dans cet espace-temps, et de temps en temps il y a des collisions entre 2 branes, et vu d'une brane particulière, ça donne ce qu'on appelle un Big Bang. Donc là encore, il n'y a plus d'origine de l'univers. Il y a donc cette sorte d'ouverture incroyable de possibilités qui s'offre à la cosmologie. Je ne sais pas si on aura un jour les moyens de les discriminer, càd de voir quelle est la bonne qui s'impose à nous, mais cessons de considérer qu'avant il n'y avait rien, puis qu'il y a quelque chose qui a déclenchée une singularité: cette image naïve est démontée par la science. 


Mais cette image d'un commencement est + facile à appréhender, elle simplifie les choses. Les religions s'en servent aussi, c'est pratique cette origine à partir du néant, non? 


E. Klein Oui, mais si c'étaient les Chinois qui avaient découvert les équations du Big Bang basées uniquement sur la théorie de la relativité générale, je suis certain qu'ils n'auraient pas dit "c'est un Big Bang correspondant à l'origine de l'univers". En Occident il y a eu cet amalgame entre un fait scientifique et un fait de culture qui a mené à une origine de l'univers, mais rien ne l'imposait en soi. 


Au milieu de toutes ces équations incroyables, cette physique quantique perturbante pour l'esprit commun, ces nouvelles possibilités d'explications de l'univers, qu'est ce que l'homme représente dans tout ça à votre sens? Une simple variable dans cette grande équation cosmique?  


E. Klein:  Je ne sais pas…la physique est devenue puissante parce qu'elle a limité ses ambitions. Le physicien ne s'occupe pas de l'humain, il s'occupe des lois physiques. Il a simplifié le monde pour pouvoir le décrire. Et ce monde simplifié ne contient pas la vie, on constate juste que la vie est là. Quel est son statut? Est-ce que les lois physiques engendrent les lois biologiques ou est-ce que les lois biologiques ont une autonomie par rapport aux lois physiques et existent indépendamment des lois physiques? Personne n'en sait rien. Tout ce que l'on peut dire de façon sûre c'est que l'homme n'a pas toujours été présent dans l'univers, nous sommes là depuis 2 millions d'années et l'univers à 13,7 milliards d'années. Ce qui signifie que l'univers a passé le + clair de son temps sans l'homme. 


Pour finir, on est comme pris de vertige en vous lisant, par la complexité mais aussi par la compréhension humaine qui malgré tout parvient à se faire sur ces sujets de la matière, de l'énergie, de l'univers…: l'entendement humain est illimité?


E. Klein:  L'homme évolue, et trouve des réponses. Pas avec son seul Zoom:Etienne Klein : Discours sur l'origine de l'universesprit, et je pense qu'il y a un "en dehors" de l'esprit humain. Ce n'est pas l'esprit qui trouve tout seul: l'esprit peut se tromper, être pétri de préjugés, être pris dans l'illusion. Cet "en dehors", c'est ce qu'on appelle le réel. Les physiciens tentent de comprendre le réel. Et ils comprennent des choses qui font un retour sur l'esprit. Quand on a compris des choses, cela peut modifier notre façon de "penser notre pensée". Je ne sais pas quelles sont les limites de l'entendement humain, je ne sais pas si nous pourrons tout comprendre mais il faut apprécier ce dont on est capable. Et l'esprit humain a été capable, avec l'aide des expériences, de prédire de nouvelles sortes d'objets physiques, par ex. Le Boson de Higgs, découvert au mois de juillet 2012, a été prédit il y a 49 ans… 

 

propos recueillis par P.Hérard, nov 2012    

source

proposé par mamadomi

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