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T'entends quoi?

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Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
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Pour suivre les décisions et les changements
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c'est ICI, dossier ALUR pour ex
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+ de zik ici [les notes que j'aime]

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...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
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à lire absolument:
comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
en tant qu'état, 179 pays maintiennent leurs relations
diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
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du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
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la Palestine devient
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Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
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Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
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l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
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de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
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lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 22:00

Précédemment

 

Tertia du Toit

illustrations de Tertia du Toit

Peut-il y avoir

confusion entre le lien de la présence et de la représentation?

Sur ce point, l'éthologie donne la parole aux biologistes, aux psychologues et aux sociologues. Mais ce rapprochement n'est pas un oecuménisme! C'est une méthode d'observation qui permet de distinguer la trace et le souvenir. Avant la parole, la perception laisse dans le cerveau une trace cérébrale que l'imagerie médicale permet de rendre observable. Par ex, les quelques scanners que nous avons faits aux enfants roumains placés en isolement affectif presque total montraient tous une atrophie du rhinencéphale, comme un sillon en creux. Mais après un an dans les familles d'accueil, l'atrophie avait disparu. Toute une partie du cerveau est en effet façonnée par les stimulations affectives.

Avant la parole, on parle donc de trace laissée par la perception dans le cerveau du bébé, informé par une personne extérieure, en bien ou en mal. Entre le 20ème et le 30ème mois, l'enfant possède de nouveaux outils, car il passe d'un vocabulaire de 300 mots à 3000: à ce stade-ci, c'est le souvenir par la parole qui va constituer son existence narrative. Ses émotions se forment aussi par les représentations qu'il se fait de ses parents. Mais, encore une fois, les enfants qui ont été privés d'affection ont du mal, + tard, à maîtriser leurs émotions, ce qui, je le répète, n'est jamais irrémédiable.

Je pense donc que les 2 rapports à autrui, perception et représentation, sont intimement associés, mais fonctionnent à 2 étages différents de l'appareil psychique.

 

à suivre...

Boris Cyrulnik,

extrait linéaire de "sous le signe du lien"

Tertia du Toit

proposé par mamadomi

rééd° du 30 12 2013

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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 22:00


Tous les ans, en ce même jour, l'humanité se réveille d'un profond sommeil et se tient debout face aux fantômes des  générations qui nous ont précédées pour regarder, les yeux embués, vers la butte du Golgotha, se souvenant du Nazaréen qui y fut suspendu sur la croix de bois... Et lorsque le soleil se couche, l'humanité s'agenouille à nouveau pour prier les idoles érigées au sommet de chaque colline et au pied de chaque montagne.
En ce jour, la mémoire guide les esprits des chrétiens du monde entier vers Jérusalem. Ils y affluent, en rangs serrés, se frappant la poitrine et fixant leur regard sur une silhouette coiffée d'une couronne d'épines, les bras grands ouverts pour accueillir l'infini, et qui regarde à travers le voile de la mort les profondeurs de la vie... A peine la nuit baisse-t-elle son rideau sur le théâtre de cette journée que les chrétiens reviennent s'affaler, en groupes serrés, à l'ombre de l'oubli, dans les draps de l'ignorance et de l'indolence.
En ce même jour, tous les ans, les philosophes quittent leurs antres obscurs, les penseurs leurs froids ermitages et les poètes leurs vallées imaginaires. Sur une haute montagne, tous se tiennent silencieux et irrévérencieux, écoutant la voix d'un jeune homme qui dit de ses criminels: Ô Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font! (Evangile selon Luc 23,34)... Aussitôt que le silence étreint les voix de la lumière, les philosophes, les penseurs et les poètes s'en retournent pourtant ensevelir leurs âmes dans leurs livres désuets.
           Les femmes joyeuses et coquettes sortent, en ce jour, de leurs maisons pour voir la Dame affligée qui se tient devant la croix, tel un arbre tendre face aux tempêtes de l'hiver. Puis elles s'approchent d'elle pour entendre
 ses gémissements profonds et ses douloureux sanglots.
Quant aux jeunes hommes et jeunes filles qui avancent hâtivement vers une destination qui leur est inconnue, ils s'arrêtent en ce jour un court instant pour se retourner et voir la jeune Madeleine laver de ses larmes les traces de sang sur les pieds d'un homme suspendu entre ciel et terre. Une fois lassés de cette scène, ils s'en vont en courant et en riant.
           Tous les ans, en ce même jour, l'humanité se réveille avec le printemps et se tient debout, pleurant les passions du Nazaréen. Puis elle ferme les paupières et replonge dans un profond sommeil. Le printemps, lui, reste éveillé, souriant et avançant jusqu'à ce qu'il devienne été, aux habits dorés et parfumés.
L'humanité aime se lamenter, telle une pleureuse, sur les héros du passé, mais elle aurait dû être plus forte en se réjouissant de leur gloire et de leur grandeur.
L'humanité aime gémir, telle une enfant, devant l'oiseau sacrifié, mais elle a peur de faire face à la terrible tempête qui ploie les branches desséchées et balaie les déchets fétides.
L'humanité voit en Jésus le Nazaréen un être né comme les pauvres, qui a vécu comme les misérables, a été humilié comme les faibels et a été crucifié comme les criminels. Pleurs, élégies et lamentations, voilà tout ce que fait l'humanité pour l'honorer!
Depuis dix-neuf siècles les humains adorent la faiblesse de Jésus, alors que Jésus était puissant, mais ils ne comprennent pas le sens de sa véritable puissance.
Jésus n'a pas vécu dans la pauvreté ni dans la peur, il n'est pas mort en se plaignant et en souffrant. Il a vécu en révolté, a été crucifié en rebelle et est mort en géant.
Jésus n'était pas un oiseau aux ailes brisées, mais une tempête en furie qui écrasait toutes les ailes tordues.
           Jésus n'est pa venu de l'au-delà de l'horizon azuré pour faire de la souffrance un symbole de vie, mais plutôt pour faire de la vie un symbole de vérité et de liberté.
Jésus ne craignait pas ses persécuteurs ni ses ennemis et ne souffrait pas devant ses assassins. Il était libre et courageux devant l'oppression et la tyrannie. Lorsqu'il voyait des plaies purulentes, il les incisait, quand il entendait le mal parler, il l'étouffait, ou encore lorsqu'il rencontrait l'hypocrisie, il la terrassait.
           Jésus n'est pas descendu du cercle de la suprême lumière pour détruire les maisons et bâtir, avec leurs pierres, des monastères et des clochers, ni pour charmer les hommes vigoureux à dessein d'en faire des prêtres et des moines. Il est venu exhaler dans l'espace de ce monde un nouvel esprit si puissant qu'il fait crouler les fondations des trônes bâtis sur la mort, démolit les palais élevés sur les tombes et pulvérise les idoles dressées sur les corps des faibles.
Jésus n'est pas venu apprendre aux hommes à bâtir des cathédrales colossales et des temples imposants près des modestes huttes et des maisons froides et sombres. Il est venu faire du coeur de l'homme un temple, de son âme un autel et de son esprit un prêtre.
           Telle était l'oeuvre de Jésus le Nazaréen et tels sont les principes pour lesquels il a été crucifié de plein gré. Si l'humanité était sensée, elle se lèverait en ce jour pour se réjouir, exulter et chanter les hymnes du triomphe et de la victoire.
Ô le géant crucifié, toi qui, du haut du Golgotha, regardes les processions des générations qui nous ont précédées, qui entends le vacarme des nations, qui comprends les rêves de l'éternité, tu es sur la croix de bois tachée d'un sang plus noble et plus auguste que mille toits sur mille trônes dans mille royaumes! Entre l'agonie et la mort, tu es plus terrifiant et plus dangereux que mille généraux à la tête de mille soldats dans mille batailles!
     Dans ton affliction, tu es plus radieux que le printemps et ses fleurs. Dans tes souffrances, tu es plus serein que les anges dans leur ciel. Au milieu de ceux qui te flagellent, tu es plus libre que la lumière du soleil.
La couronne d'épines sur la tête est plus majestueuse et plus belle que la couronne de Bahram*. Les clous dans tes paumes sont plus sublimes et plus somptueux que le sceptre de Jupiter. Les taches de sang sur tes pieds ont une splendeur plus étincelante que les médaillons d'Ishtar.
     Pardonne à ces faibles qui pleurent sur toi, en ce jour, car ils ne savent pas comment pleurer sur eux-mêmes. Pardonne-leur, car ils ne savent pas que tu as terrassé la mort par la mort et tu as redonné la vie à ceux qui sont dans les tombes  (refrain chanté lors de la liturgie chrétienne de rite oriental, la nuit du samedi de Lumière qui précède le lundi de Pâques).


Khalil Gibran

*Ce serait Bahrâm 1er, roi sassanide de Perse, qui fit exécuter Mani au IIème s. de l'ère chrétienne. Ce dernier est le prophète de la religion manichéenne à laquelle adhérait saint Augustin avant de se convertir au christianisme.

proposé par mamadomi
rééd° du 10 04 09
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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 22:00

BarresBarres   

BarresBarres

L'analyse du rôle joué par la monnaie, qui paraît à beaucoup instituée par une espèce de loi universelle et naturelle. Pour démystifier le rôle de l'argent, Jacques Duboin publie un ouvrage érudit qui retrace toute l'histoire de la monnaie, du coquillage au billet de banque et à la monnaie scripturale.

Notre système monétaire et financier s’est constitué d’expédients qu’imaginèrent les hommes au fur et à mesure que la civilisation a progressé.

Les 1ers groupes humains ont eu des monnaies primitives sous forme d’objets facilitant le troc au sein de la tribu. Bien avant J.-C. apparaît la monnaie métallique d’abord: bijou, anneau, puis lingot de bronze, d’argent ou d’or. Le lingot fut ensuite fondu et devint pièce de monnaie. Mais lorsque les pièces furent en quantité insuffisante, la monnaie de papier se glissa en rallonge de la monnaie-or. A l’origine le billet de banque est une créance sur une certaine quantité d’or. Mais cette quantité d’or ne cessa jamais de s’amenuiser. Alors, comme le papillon se libère de sa chrysalide, le billet de banque se libéra subitement de sa créance-or pour se muer en simple monnaie-papier. L’expansion de l’économie exigeant encore + de moyens de paiement, la monnaie-papier accoucha de la monnaie bancaire en rallonge du billet de banque.

Aujourd’hui nos moyens de paiement n’augmente plus qu’en monnaie bancaire dont le billet ne sera bientôt que la petite monnaie servant aux menues transactions du commerce de détail. Enfin, ne perdons jamais de vue que la monnaie moderne n’a aucune valeur par elle-même; elle n’a que celle des marchandises et des services qu’elle permet d’acquérir. Si ces marchandises et ces services n’existaient pas, la monnaie ne vaudrait absolument rien.

Quant à la monnaie bancaire, elle n’a que la consistance d’une écriture comptable: le solde créditeur d’un compte sur lequel le titulaire tire des chèques, et c’est même à mesure qu’il en tire que la monnaie bancaire prend naissance. Mais la différence entre le crédit et le débit est une somme qui n’existe pas, ce qu’on enlève à un compte étant versé dans un autre. Rien ne sort de rien! C’est toujours vrai, mais la monnaie bancaire ne sort plus que d’un encrier, quelquefois d’une machine comptable. Seule la monnaie divisionnaire (pièces de bronze-aluminium et de cupro-nickel) au rebours du sens commun, a conservé une ombre de valeur intrinsèque.

L’effondrement de notre monnaie créerait un grand désordre mais n’appauvrirait pas la France. Le complet anéantissement de notre système financier ne ferait disparaître aucune de nos richesses:

champs cultivés, cheptel, mines, forêts, usines, stocks de matières premières et de produits fabriqués, villes et villages, routes, canaux, voies ferrées, équipements électriques, ports, navires, aérodromes, etc... tout notre potentiel de production resterait en place.

La monnaie n’est donc plus qu’un titre de créance conférant au porteur le droit de prélever sur les marchandises et les services à vendre, une valeur égale à celle inscrite sur son titre de créance. Evoluant sous la pression irrésistible des faits, la monnaie, simple représentation de richesses et de services existants, n’est plus qu’une abstraction, et, si l’on trafique sur les marchandises, n’est-il pas étrange que l’on trafique sur des abstractions?

Enfin, enseignent encore les économistes classiques, la monnaie étant l’étalon de mesure des valeurs, est-il admissible que les banques fassent varier l’étalon de cette mesure?

C’est pourtant ce qu’elles font quand elles augmentent ou diminuent le volume de la monnaie en circulation. Pourquoi ne pas leur permettre d’allonger ou de raccourcir le mètre, étalon de mesure des longueurs; d’augmenter ou de réduire le volume du litre, étalon de mesure des liquides?

Cependant la monnaie demeure un rouage indispensable à la production et à la distribution des richesses.

Notre système financier est défectueux, puisqu’il ne permet à la production ni à la consommation de prendre l’expansion que permettent les progrès rapides de nos techniques. Mais lorsque les besoins existent et qu’on possède les moyens de les satisfaire, pourquoi l’argent vient-il limiter la production?

De quoi manquons-nous? De crédits, càd de monnaie bancaire.

Pourquoi les banques n’en fabriquent-elles pas davantage?

Parce qu’elles ne fabriquent de l’argent que pour en gagner.

C’est dans cette seule intention qu’elles le prêtent moyennant intérêts et courtages.

On ne prête qu’aux riches, dit la sagesse des nations. C’est pourquoi les banques ne connaissent que les entreprises "rentables". Elles orientent nécessairement leur politique du crédit vers les industries dont le prix de revient est le + faible, car, en général, ce sont les + "rentables". Elles consentent un découvert aux industries d’exportation, parce qu’elles bénéficient d’avantages fiscaux, de primes, de dégrèvements sur les tarifs de transport. Elles financent volontiers les industries d’armements dont les bénéfices sont inclus dans la commande.

Les moyens de paiement dont disposent les Français pour produire, acheter, épargner, investir dépendent donc uniquement de la politique du crédit que pratiquent les banques. En supposant qu’un réservoir alimente notre circulation monétaire, ce sont les banques qui en ont la clef: elles le remplissent ou le vident à leur convenance, ou, + exactement, selon le bénéfice qu’elles y trouvent. Il est donc compréhensible qu’elles maintiennent l’argent "rare" afin de pouvoir le prêter à un taux avantageux.

Si le lecteur n’est pas convaincu, qu’il aille solliciter des crédits pour la construction d’une maison de retraite destinée aux personnes âgées économiquement faibles. Le directeur de la banque s’excusera poliment en disant que la nature de ces opérations n’entre pas dans le cadre d’activité de son établissement. Entreprise commerciale, la banque fait passer la rentabilité avant l’utilité, et nos grands établissements de crédit en font autant; bien que nationalisés ils continuent à se faire concurrence.


J.Duboin, extrait de "Pourquoi manquons-nous de crédits?"
présenté sur la Grande Relève
BarresBarres
Karin Taylor
BarresBarres
proposé par mamadomi
rééd° du 21 06 13
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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 22:04

Précédemment

Raquel Martins

Dompter ses peurs

 

La vie commence au temps présent, et si nous parvenons à être totalement optimistes, nous pouvons réussir à bloquer nos craintes du futur. Combien de fois dans notre vie nous sommes-nous affolés pour un drame potentiel qui n'est pas survenu? Pour guérir de la peur du futur, nous pouvons même nous adresser à elle intérieurement et lui dire que nous ne voulons plus d'elle.

Nous pouvons refuser de nous laisser mener par nos peurs, quelles qu'elles soient. N'oublions pas que ce sont elles qui engendrent le besoin d'exercer un contrôle sur l'autre. En se libérant d'elles, nous libérons également l'autre d'une pression qui peut à la longue devenir intolérable. Notre vie de couple s'en trouvera radicalement transformée. Encore une fois, l'harmonie entre 2 personnes n'est pas quelque chose qui tombe du ciel, mais un état qui ne peut survenir que lorsque chacun a trouvé l'harmonie en soi.[et que rien de la relation ne sabote l'harmonie intérieure de l'un ou de l'autre, donc]

 Howard Schatz 

Pour nous libérer de nos peurs, nous pouvons faire appel à ce que j'appellerais l'esprit protecteur. Nous n'avons qu'à lui demander de nous guider, de nous épauler, de nous éclairer dans les moments difficiles. Nous pouvons lui demander de nous dévoiler ce que nous devrions savoir pour prendre les bonnes décisions. Si nous croyons en lui, il nous apportera son aide. Le simple fait de s'abandonner au courant de la vie plutôt que de lutter contre lui nous permettra de vaincre les obstacles sur notre chemin. Cet esprit protecteur ne cherche qu'à nous aider. Il suffit de le solliciter pour qu'il nous montre la voie. Avec son aide, nous pouvons changer notre regard sur le monde et renouer avec la joie.

Les pensées négatives ont pour effet de créer des tensions dans notre vie amoureuse et se traduisent la plupart du temps par des tensions dans notre corps. En apprenant à détendre celui-ci, nous pouvons mieux travailler à les chasser.

Aussi, quand vous sentez une pensée négative pointer à l'horizon, dites-vous que ce n'est qu'une pensée et laissez-la passer son chemin. Il ne faut pas perdre de vue que les événements sont neutres, c'est nous qui les teintons de subjectivité. Ainsi, vous pouvez voir les difficultés comme une occasion d'apprendre quelque chose. L'attitude de la victime, très répandue, consiste à percevoir systématiquement ce qui se produit sous un angle négatif: elle laisse alors toutes les pensées négatives s'emparer d'elle et jouer avec elle. Dans la vie de couple, cela prend souvent la forme suivante: nous devenons maussades, jaloux, possessifs ou même manipulateurs, et nous ne voyons plus la beauté de l'être aimé. Les canaux de l'amour véritable sont alors complètement brouillés.

Voilà pourquoi nous devons être très vigilants et tout faire pour cultiver un esprit positif. Lorsque nous entretenons des pensées d'amour, les choses se font coulantes. Si nous cultivons la gentillesse et la générosité, nous créons un espace où peut se révéler la douceur de vivre dans toute sa grâce.

En fait, tant que nous ressentons un vide intérieurement, notre couple en subira les conséquences. Nous ne pouvons pas aimer d'un amour véritable tant que nous ne parvenons pas à combler nous-mêmes notre besoin d'amour. Cela peut sembler paradoxal, mais pour être aimé, il faut justement ne pas avoir besoin de l'être!

 Howard Schatz > 

Nous ne devons pas demander à l'être cher d'être responsable de notre joie. C'est à nous de créer cette joie sans rien attendre en retour. Ainsi, il y a des gens qui ont du mal à trouver l'âme soeur parce qu'elles attendent que cela arrive pour commencer à vivre. Or les choses se déroulent généralement de façon tout à fait contraire: c'est en commençant à vivre maintenant, en se sentant bien malgré leur solitude, qu'elles attireront l'amour dans leur vie.

Car l'amour est comme tout le reste, il est attiré par ce qui lui ressemble, et un état amoureux envers soi-même agira comme un aimant. Il ne faut pas oublier que nous émettons de fortes vibrations et que, bien + long qu'on ne le voudrait! C'est pourquoi nous devrions, lorsque nous sommes dans une période de célibat, chercher à réviser nos comportements en faisant le point sur ce qui nous a empêché de trouver l'harmonie jusqu'à présent.

Amanda Sage

Regeneration

De nos jours, de nombreuses personnes traversent des périodes de solitude et errent de relation en relation. Les petites annonces sont bourrées de demandes de gens qui cherchent l'âme soeur et pensent que le bonheur leur viendra à travers cette rencontre. Or tant que nous n'avons pas découvert l'amour intelligent, tant que nous sommes encore attachés à nos vieilles façons d'aimer, empreintes de jeux de pouvoir et de manipulation, nous sommes condamnés à vivre des histoires d'amour impossibles, pathétiques.

Pour parvenir à nous aimer nous-mêmes, et donc à être capables d'amour et de relations saines avec les autres, nous devons avant tout vaincre l'autodépréciation. Et les ravages de celle-ci ne se limitent pas au domaine amoureux, ils se font sentir dans tous les aspects de notre vie. La dévalorisation de soi peut donner lieu à toutes sortes de problèmes, par ex des troubles alimentaires, la surconsommation d'alcool, de drogues ou le surmenage au travail. Ainsi, quand nous ne parvenons pas à gérer notre anxiété, nous nous intoxiquons d'une façon ou d'une autre.

Howard Schatz ^ 

 

Pour vaincre cette anxiété, il peut être très utile de se tourner vers une activité artistique. Cela nous permettra de renouveler nos énergies, de nous ressourcer. Que ce soit peindre, écrire ou chanter, il existe une foule de moyens de trouver des sources de joie qui auront pour effet de chasser l'anxiété. Il suffit de trouver ce qui, pour nous, a le pouvoir de faire en sorte que le temps s'arrête. Cela peut nous aider à avoir une vie harmonieuse intérieure, à trouver ce coin de nous auquel nous avons toujours accès et où nous pouvons toujours nous sentir bien. Quoi qu'il arrive dans notre vie, rien ni personne ne pourra nous enlever cet espace sacré où nous ressourcer.

 

Virginia Clarke

Chuck Sperry

proposé par mamadomi

rééd° du 09 06 13

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 22:31

Mujer… by Marie A.-C.

Marie Aschehoug-Clauteaux

Bonté et savoir

 

Nous sommes le fils de la mélancolie et vous êtes les fils de l'euphorie.

Nous sommes les fils de la mélancolie, et la mélancolie est l'ombre d'un dieu qui ne fréquente pas les coeurs cruels. La tristesse de nos âmes est si grande que les petites âmes ne pourront jamais la contenir. Nous pleurons et nous gémissons. Ô vous les rieurs! Sachez que celui qui s'est une fois lavé de ses larmes restera pur jusqu'à la fin des temps.

Vous ne savez pas qui nous sommes mais nous, nous vous connaissons trop bien. Vous marchez promptement en suivant le cours du fleuve de la vie sans vous retourner pour nous regarder. Mais nous, assis sur la berge, nous vous voyons et vous entendons. Vous ne prêtez pas attention à nos cris car le vacarme des jours emplit vos oreilles. Mais nous sommes assis dans l'obscurité lumineuse.

Nous sommes les fils de la mélancolie? Nous sommes les prophètes, les poètes et les musiciens. Nous tissons avec les fils de nos coeurs des habits pour les dieux et nous remplissons les mains des anges de graines tirées de nos poitrines. Mais vous, fils des absences par excès d'euphorie, fils de veillées dans des lieux de débauche, vous mettez vos coeurs dans les mains du vide car les doigts du vide sont doux et vous vous reposez auprès de l'ignorance car sa maison n'a pas de miroir dans lequel vous pourriez voir vos visages.

Nous soupirons et avec nos soupirs s'élèvent le murmure des fleurs, le froufrou des feuilles et le chuchotis des ruisseaux. Mais vous, vous riez et l'éclat de vos rires se mêle au craquement des crânes, au cliquetis des chaînes et aux cris de l'abîme.

Nous pleurons et nos larmes se versent dans le coeur de la vie comme la rosée tombe des paupières de la nuit sur le flanc du matin. Mais vous, vous souriez et la moquerie coule du coin de vos lèvres souriantes comme le poison de la vipère suinte de la morsure.

 

Marie Aschehoug-Clauteaux > 

 

Nous pleurons car nous voyons la tristesse de la veuve et la malheur de l'orphelin. Mais vous, vous riez car vous ne voyez que la brillance de l'or. Nous pleurons car nous entendons le gémissement du pauvre et le cri de l'opprimé. Mais vous riez car vous n'entendez que le tintement des verres qui s'entrechoquent quand vous trinquez.

Nous pleurons car nos âmes sont séparées de Dieu par nos corps. Mais vous, vous riez car vos corps sont confortablement arrimés au sol.

 

Marchal Mithouard dit Shaka

 

Nous sommes les fils de la mélancolie et vous êtes les fils de l'euphorie. Comparons, face au soleil, les oeuvres de notre mélancolie et les actes de votre euphorie.

Vous avez construit les pyramides avec les crânes des esclaves. Mais aujourd'hui, assises sur le sable, les pyramides parlent aux générations de notre immortalité et de votre anéantissement. Nous avons détruit la Bastille avec des bras de libérateurs, et la Bastille est devenue une leçon que les nations répètent en nous bénissant et en vous maudissant. Vous avez édifié les jardins de Babylone sur les ossements des faibles et vous avez érigé les palais de Ninive sur les cimetières des misérables. Or, aujourd'hui, il n'en reste que l'empreinte de pas des chameaux sur le sable. Mais nous, nous avons sculpté la statue d'Ishtar dans le marbre et le marbre frissonne bien que figé et parle bien que silencieux. Nous avons joué du Nahawand* sur des instruments à cordes dont les vibrations ont ramené sur la terre les esprits des amoureux qui planaient dans l'espace. Nous avons dessiné la Vierge Marie avec des traits illustrant les pensées des dieux et avec des couleurs montrant les sentiments des anges.

* principal mode mineur dans la musique arabe décrit par Gibran,"La musique"

Vous allez d'un lieu de débauche à un autre alors que les griffes de la débauche ont lacéré mille milliers de martyrs depuis Antioche et la Rome antique. Mais vous, nous recherchons la quiétude dont les doigts ont tissé l'Illiade, le Livre de Job et la Grande Taiyya*(ci-dessus) . Vous couchez avec les plaisirs charnels dont les tempêtes ont emporté une kyrielle de femmes dans le précipice de la débauche et de la honte. Mais nous, nous enlaçons la solitude dans les ombres de laquelle ont été incarnés les Mu'allaqât*, le drame d'Hamlet et le poème de Dante. Vous veillez avec les convoitises dont les épées ont fait couler des flots de sang. Mais nous, nous tenons compagnie à l'imagination dont les mains ont fait descendre la connaissance depuis le cercle de la suprême lumière.

* 7poèmes antéislamiques célèbres

Marchal Mithouard dit Shaka

 

Nous sommes les fils de la mélancolie et vous êtes les fils de l'euphorie. Entre vous et nous, il est des obstacles difficiles et des passages étroits que ni vos chevaux fringants ni vos luxueuses voitures ne pourront emprunter.

Nous avons pitié de votre petitesse et vous haïssez notre grandeur. Or, entre notre pitié et votre haine, le temps se dresse, perplexe.

Nous vous abordons en amis et vous nous attaquez en ennemis. Or, entre l'amitié et l'animosité, il est un fossé profond empli de larmes et de sang.

Nous vous bâtissons des palais et vous nous creusez des tombes. Or, entre la beauté des palais et les ténèbres des tombes, l'humanité marche avec des pieds de fer.

Nous parsemons vos chemins de roses et vous couvrez nos couches d'épines. Or, entre les pétales et les épines de la rose la vérité dort d'un sommeil profond et éternel.

Depuis toujours, vous combattez la souplesse de notre force avec la brutalité de votre faiblesse. Il vous arrive de nous vaincre l'espace d'une heure alors vous criez de joie comme les grenouilles croassent. Mais nous, nous l'emportons sur vous pour des siècles et restons silencieux comme les géants.

 

Marie Aschehoug-Clauteaux > 

 

Vous avez crucifié le Nazaréen et, autour de lui, vous l'avez insulté et ridiculisé. Une heure + tard, toutefois, il est descendu de sa croix et le marché tel un géant, triomphant des générations par l'esprit et par la vérité, emplissant la terre de sa gloire et de sa beauté.

Vous avez empoisonné Socrate, lapidé Paul, tué Galilée, assassiné Ali bin Abî Tâlib et étranglé Midhat pacha, alors que tous vivent encore aujourd'hui en héros victorieux devant la face de l'éternité. 

Mais vous, vous vivez dans la mémoire de l'humanité comme des cadavres gisant sur le sol, ne trouvant personne pour les enterre dans l'obscurité de l'oubli et du néant.

Nous sommes les fils de la mélancolie,

et la mélancolie est une pluie chargée de bonté et de savoir

qui tombe sur l'humanité.

Vous êtes les fils de l'euphorie et quand bien même cette euphorie s'élève haut, elle ne sera que colonnes de fumée que les vents dissipent et que les éléments pulvérisent.

 

K.Gibran

Marie Aschehoug-Clauteaux

proposé par mamadomi

rééd° du 20 07 13

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 03:08

Barres

lost love toni carmine salerno

 Barres

De la chasteté féminineBarres


http://oracleandtarotgoddess.files.wordpress.com/2011/12/purity.jpgIl y a quelque chose de stupéfiant et de monstrueux dans l’éducation des femmes de la haute société, oui, peut-être n’y a-t-il même rien de + paradoxal. Tout le monde est d’accord pour les élever dans une ignorance extrême des choses de l’amour, leur inculquer une pudeur profonde et leur mettre dans l’âme l’impatience et la crainte devant une simple allusion à ces sujets.

C’est tout l’"honneur" de la femme qui est mis en jeu: autrement que ne leur pardonnerait-on pas! Mais en cela elles doivent demeurer ignorantes jusqu’au fond de l’âme; elles ne doivent avoir ni regards, ni oreilles, ni paroles, ni pensées pour ce qu’elles doivent considérer comme le "mal": rien que de savoir est déjà un mal.

Et maintenant! Être lancé comme par un horrible coup de foudre dans la réalité et la connaissance, par le mariage — et encore l’initiateur est-il celui qu’elles doivent le + aimer et vénérer: surprendre l’amour et la honte en contradiction, devoir sentir en un seul objet le ravissement, le sacrifice, le devoir, la pitié et l’effroi, à cause du voisinage inattendu de Dieu et de la bête, et que sais-je encore!

On a créé là un enchevêtrement de l’âme qui chercherait son égal! Même la curiosité apitoyée du connaisseur d’âmes le + sage ne suffit pas à deviner comment telle ou telle femme sait s’accommoder de cette solution de l’énigme, de cette énigme de solutions, quels épouvantables et multiples soupçons s’éveilleront forcément dans une pauvre âme sortie de ses gonds et comment enfin la dernière philosophie et l’ultime scepticisme de la femme jetteront leur ancre en ce point.

music of the sphere

http://www.blueangelonline.com/art/music_of_the_spheres_l.jpg

Après c’est le même profond silence qu’avant:

et souvent un silence devant soi-même.

Les jeunes femmes tendent avec effort à paraître superficielles et étourdies; les + fines d’entre elles simulent une sorte d’effronterie.

 Les femmes considèrent volontiers leurs maris comme un point d’interrogation de leur honneur, et leurs enfants comme une apologie et une pénitence, elles ont besoin des enfants et les souhaitent dans un tout autre sens http://www.blueangelonline.com/art/a_time_for_love_s.jpgque ne les souhaite un homme. En un mot, on ne peut jamais être assez indulgent à l’égard des femmes.

 

anima animus

 

F. Nietzsche

BarresBarres

proposé par mamadomi

rééd° du 09 02 12

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 05:29

Pour répondre à enriqueta qui s'inquiétait à juste titre de ce que notre jeunesse comprendrait des enjeux...

Du chef Seattle à Pierre Rabhi (vers la sobriété heureuse) en passant par Jean-Marie Le Clézio (tempêtes, deux novella)…

Comment trouver ou retrouver le calme, un minimum de sérénité, prendre ses distances avec l’instantané, la superficialité, faire l’expérience du détachement, clé d’une "sobriété heureuse", tout en restant engagé au monde… en témoigner avec force et énergie ?

"Il est trop tard et il est encore temps !"

Et d’autres questions posées, beaucoup, simples, essentielles :

Peut-on se complaire dans l’amertume ?
Peut-on imaginer une rédemption sociale collective ?
QUELS ENFANTS ALLONS-NOUS LAISSER A NOTRE PLANÈTE?

...plutôt que "quelle planète allons-nous laisser à nos enfants" ???

Comment peut-on vendre ou acheter le ciel,

la chaleur de la terre? Cela nous semble étrange.

Si la fraîcheur de l’air et le murmure de l’eau

ne nous appartiennent pas, comment peut-on les vendre? 

Chef Seattle

Karin Taylor

proposé par mamadomi 

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13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 07:25

Peut-on dire que les finances de la France sont de mieux en mieux gérées? C’est la question que pose Christian Aubin en présentant une véritable fresque historique… qui n’est pas inutile si l’on veut tenter de répondre à la question:


À voir les dégâts provoqués par les politiques d’hyper-austérité auxquelles sont successivement condamnés les peuples des pays de l’Union Européenne, dans le but, nous dit-on, de redresser l’économie, on pourrait naïvement s’interroger sur les progrès accomplis dans la gestion des finances publiques au cours des siècles. Les résultats ne sont guère + brillants aujourd’hui que ceux des monarchies de l’Ancien Régime! Et de toute évidence, ils sont à l’opposé des objectifs annoncés. Pourquoi? — La question ne réside pas dans la technique économique et financière (copieusement pourvue maintenant en cerveaux, théories, puissances de calcul formidables, modèles mathématiques ultra sophistiqués…), mais dans les finalités des politiques au service du régime dominant: aujourd’hui le capitalisme, et il n’a que faire du malheur des peuples.

"Mon ami, je ne crois pas plus à l’enfer éternel que vous, mais sachez qu’il est bon que votre servante, que votre tailleur et surtout que votre procureur y croient".

(Œuvres complètes de Voltaire par Charvin, 1784, p12).

Au XVème siècle, la monarchie française fonctionnait sans budget et ignorait les mécanismes régissant l’économie. Le roi et son gouvernement ne disposaient d’aucun outil leur permettant de connaître les possibilités financières du pays. Ils supposaient par défaut qu’elles étaient illimitées. Et pour combler les déficits résultant des dépenses nouvelles, le monarque décidait d’accroître la pression fiscale sur le peuple.

Le roi percevait la taille, impôt direct établi au titre de rachat du service militaire, ce qui impliquait que la noblesse en était dispensée, puisque son devoir était précisément de combattre, et que le clergé n’était pas davantage concerné, ses membres ne pouvant porter les armes, ni faire couler le sang. C’est donc le Tiers État, représentant env. 95% de la population française (gens des villes et gens des champs, ni clercs, ni seigneurs, ni nobles) qui supportait seul cette charge. À celle-ci s’ajoutait la gabelle (impôt sur le sel), principal impôt indirect, très injustement réparti sur le territoire, qui contribuait à enfoncer les familles les + pauvres, celles des paysans, dans une terrible misère.

La question fiscale occupa une place considérable sous l’Ancien Régime, elle provoqua des soulèvements populaires et des ébranlements sociaux majeurs qui se sont développés durant des décennies. En 1548, on décrivait ainsi la révolte des “Pitauds” en Guyenne (Aquitaine, Midi-pyrénées, Poitou-charente actuels), contre la gabelle:

"Rassemblés par milliers dans les campagnes, Pitauds, Gauthiers, croquants et va-nu-pieds donnaient la chasse aux hommes du fisc (et autres “gabeleurs” ou “chevaucheurs du sel”). Ils assiégeaient les villes où les commis avaient trouvé refuge, ils étripaient les agents et menaçaient les bourgeois, pour se disperser sous le choc des troupes royales après des mois de résistance et de raids meurtriers"[1].

Dans un texte paru en 1689 [2] (qui ne fut pas une année de disette), La Bruyère décrit ainsi ce qui est l’état habituel du paysan:

"L’on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par les campagnes, noirs, livides et tout brûlés par le soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes; ils se retirent la nuit dans des tanières où ils vivent de pain noir, d’eau et de racines; ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu’ils ont semé".

Fénelon écrit à Louis XIV, le 4 mai 1693, une lettre courageuse et d’une grande sévérité, dans laquelle il dénonce l’ambition du roi comme l’une des causes principales des maux dont souffre le pays:

"Cependant, vos peuples que vous devriez aimer comme vos enfants, et qui ont été jusqu’ici passionnés par vous, meurent de faim. La culture des terres est presque abandonnée; les villes et la campagne se dépeuplent; tous les métiers languissent et ne nourrissent plus les ouvriers. Tout commerce est anéanti. Par conséquent, vous avez détruit la moitié des forces réelles du dedans de votre État, pour faire et pour défendre de vaines conquêtes au dehors. Au lieu de tirer de l’argent de ce pauvre peuple… La France entière n’est plus qu’un grand hôpital désolé et sans provision…."

Les milliers de révoltes, d’émeutes et de luttes des communautés paysannes “taillables et corvéables à merci” sont allées ainsi croissant, du XVIème au XVIIIème s. La politisation grandissante de ces mouvements, conjuguée à l’aspiration à la paix, à la croyance au progrès et à la remise en cause du droit divin par les sciences et les philosophies des Lumières, ont contribué à faire de la Révolution Française un événement considérable, de portée universelle, qui a radicalement renversé l’ordre établi, conduit le monarque à la guillotine et le peuple à la souveraineté.


Au meeting du Bourget, le candidat Hollande affirmait: "Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance".

Ce constat a aidé son élection, mais l’adversaire qu’il dénonçait continue à gouverner.

Mais en réalité, ce n’est qu’une promesse de souveraineté qui a été concédée au peuple.

La République, bien que fondée contre les privilèges de la noblesse, n’a pas rompu pour autant avec l’ordre ancien. Il s’est perpétué dans une forme de pouvoir désormais aux mains de la grande bourgeoisie qui, devenant la classe dominante du régime capitaliste, a réussi à empécher, jusqu’à nos jours, l’établissement d’une juste répartition des richesses et l’égalité sociale qui est pourtant un principe de la République.

Le peuple n’a jamais pu, tout au long de l’histoire, accéder au réel pouvoir de gouverner la France. Rien ne lui fut épargné, du mépris de ses exploiteurs à la destruction des acquis essentiels de ses luttes. Sa souveraineté est déclarée mais toujours bafouée. Et elle est aujourd’hui verrouillée par les traités hypocrites de l’Union Européenne.

La Constitution française dispose bien dans son titre 1er que "la Souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum" (art. 3), et pose le principe de la République comme étant le "gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple"(art. 2). Mais la guerre idéologique incessante et multiforme contre la suprématie du peuple, qui sous-tend les politiques spoliatrices qui l’écrasent, a été et reste + que jamais le rempart principal du pouvoir de l’argent, de la finance et des banques, l’arme des oligarques du capitalisme pour conserver leur domination et leurs privilèges.

En réalité, dans les temps historiques, il a toujours été hors de question pour les dominants d’accorder au peuple la liberté de choisir souverainement son destin.

"Le peuple doit être contenu!" telle était la théorie exposée par Richelieu en 1642 dans son célèbre testament politique: "Tous les politiques sont d’accord que si les peuples étaient trop à leur aise, il serait impossible de les contenir dans les règles de leur devoir.

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Leur fondement est qu’ayant moins de connaissance que les autres ordres de l’État, beaucoup plus cultivés ou + instruits, s’ils n’étaient retenus par quelque nécessité, difficilement demeureraient-ils dans les règles qui leur sont prescrites par la raison et par les Lois.

La raison ne permet pas de les exempter de toutes charges, parce qu’en perdant en tel cas la marque de leur sujétion, ils perdraient aussi la mémoire de leur condition; et que s’ils étaient libres de tribut, ils penseraient l’être de l’obéissance [*].

Il les faut comparer aux mulets, qui étant accoutumés à la charge, se gâtent par un long repos + que par le travail…".


Derrière le mépris affiché par la monarchie, sa cour, l’église et les hommes de lettres, la peur du peuple n’est pas loin. Le développement du prolétariat dans les industries naissantes (forges, verreries, tanneries, filatures…), se fait sous haute surveillance.

La réglementation générale des manufactures, édictée par Colbert en vue de concurrencer l’Angleterre et la Hollande (qu’il avait pour projet de ruiner au profit de Louis XIV), s’applique également à la contrainte des travailleurs. Leur soumission est un impératif rigoureusement réglementé par le cadrage colbertiste de leur existence.

Voici la régle des devoirs de l’ouvrier dans la manufacture de bas de soie du sieur Fournier, fixée par la municipalité de Lyon, en 1667:

1• Tous les ouvriers se confesseront et communieront aux fêtes solennelles de Pâques, Pentecôte, Toussaint et Noël, et les quatre fêtes de la Très Sainte Vierge, entendront la messe toutes les fêtes et dimanches, comme aussi les prédications;

2• Seront tenus les dits ouvriers, matin et soir, de faire la prière;

3• Se lèveront à quatre heures, depuis les fêtes de Pâques jusqu’à la St Michel et travailleront jusqu’à 8h du soir, et depuis la fête de St Michel jusqu’à Pâques se lèveront à 6h du matin et travailleront jusqu’à 6h du soir, sans pouvoir absenter le travail que par un congé auprès du dit sieur Fournier, sa femme ou son fils;

4• Ne pourront demeurer à dîner ou à souper + de ¾ d’heure et à déjeuner et goûter ½heure, passé lequel temps les dits ouvriers se retireront chacun dans leur travail pour s’y employer.

5• Ils ne pourront, les jours ouvriers (ouvrables) sortir de la maison du dit sieur Fournier, sans son su et consentement ou de sa femme ou de son fils, et seront tenus les jours de fêtes et dimanches être de retour au + tard à 9h du soir, sans pouvoir coucher hors du logis du sieur Fournier sans sa permission.

Ces impératifs ne sont guère éloignés de ceux auquels étaient soumis, à la même époque, certains esclaves employés dans les sucreries à la Martinique et à la Guadeloupe. Le missionnaire R.P. Labat y a décrit ainsi le travail:

"Voilà comment on partage le temps dans une sucrerie. On fait lever les nègres pour assister à la prière environ ½ avant le jour, càd sur les 5h du matin; il se passe presque une heure avant qu’ils soient assemblés et que la prière soit faite, parce que, dans les maisons bien réglées, on fait un petit catéchisme pour les nouveaux nègres qu’on dispose au baptème ou aux autres sacrements quand ils sont baptisés… Ceux qui doivent entrer au service de la sucrerie des fourneaux et du moulin y demeurent sans en sortir jusqu’à 6h du soir. Ils s’accomodent ensemble pour trouver un moment pour déjeuner et pour dîner, mais de telle manière et si promptement que le travail ne soit ni suspendu ni négligé"[3].

Dans son discours sur l’histoire universelle (1861), Bossuet légitime l’ordre social, la monarchie absolue:

"Dieu tient du + haut des cieux les rênes de tous les royaumes, il a tous les cœurs en sa main; tantôt il retient les passions, tantôt il leur lâche la bride et par là il renverse tout le genre humain."

Alors que le temps de la Révolution s’approche, on trouve sous la plume de Voltaire, représentant typique de la bourgeoisie, les mêmes préjugés que ceux de l’aristocratie, il écrit:

"Il est à propos que le peuple soit guidé et non instruit, il n’est pas digne de l’être." [4] et "Le peuple sera toujours un peuple ignorant et faible qui a besoin d’être conduit par le petit nombre des hommes éclairés." [5]


Conclusion à Serge Halimi qui dans Le Monde diplomatique de janvier 2013, caractérise comme “Front antipopulaire” les coalitions qui se dressent face aux peuples du monde et à leurs libertés à conquérir.

Serge Halimi relate que l’historien britannique Perry Anderson rappelle qu’en 1815, lors du congrès de Vienne, 5 puissances (La France, le Royanme-Uni, la Russie, l’Autriche et la Prusse) s’étaient concertées pour prévenir la guerre et écraser les révolutions. Selon lui, l’ordre mondial est désormais gouverné par une nouvelle “pentarchie” informelle: États-Unis, Union Européenne, Russie, Chine et Inde.Il cite le patron du principal fond souverain chinois, actionnaire de GDF Suez, qui a fustigé l’existence en Europe de

"lois sociales obsolètes qui conduisent à la paresse, à l’indolence plutôt qu’à travailler dur" [6].

Cet ex. est comme un écho à l’extrait du testament de Richelieu développé ci-dessus:

"si les peuples étaient trop à leur aise, il serait impossible de les contenir dans les règles de leur devoir…".

Cette Sainte-Alliance conservatrice, constituée de puissances rivales et complices, rêve de stabilité.

Mais le monde qu’elle construit garantit que de nouveaux soubresauts économiques vont survenir et alimenter, quoi qu’elle fasse, les prochaines révoltes sociales.

 

C. AUBIN, GR, fév. 2013

 

[1] Jean Nicolas, La Rébellion française. Mouvements populaires et conscience sociale (1661-1789), Paris, Le Seuil, coll. “L’Univers Historique”, 2002

[2] Jean de La Bruyère, Les Caractères

[*] NDLR: la réaction des gens qui pensent qu’en économie distributive le peuple ne voudrait plus travailler ressemble bien à cette réflexion du Cardinal de Richelieu !!

[3] Jean Baptiste Labat, Nouveau voyage aux iles de l’Amérique, tome III, 1ère impression Paris, 1722

[4] lettre à d’Alambert, 2 sept 1768, Docs d’histoire vivante, Dossier IV, fiche 37, Ed° sociales, 1976

[5] Lettre à Damilaville, 19 mars 1766, Docs d’histoire vivante, Dossier IV, fiche 37, Ed° sociales, 1976

[6] Martine Bulard, La Chine et les fraudeurs, Planète Asie, 14 nov2011, http://blog.mondediplo.net

Irlande 2010 manif contre l'hyperaustérité

proposé par mamadomi

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 08:32

Slava Posudevskiheaderborder.gif

Etat indispensable...?


l'étatSi, la suppression de l’État est envisagée dans la réflexion qui suit, ce n’est pas, et son auteur le précise bien, dans l’idéologie libérale qui prône la privatisation de tous les services publics.

Loin de penser “chacun pour soi, car moi je n’ai besoin de personne”,

François Chatel partage au contraire notre conviction que

la solidarité et la coopération sont la base de toute société, où un individu n’est rien sans les autres. Mais il s’inquiète, en constatant que les gouvernements mènent leur politique de + en + loin des peuples. Comment en est-on arrivé là? Peut-on encore dire que nous sommes en démocratie? C’est cette évolution qu’il analyse, ouvrant ainsi un débat dont on peut penser qu’il se poursuivra...


Andre_Bellon-046da.jpgEn écho à l’article d’André Bellon > qui appelle à l’instauration d’une nouvelle Constituante face à la dégradation grandissante de la souveraineté populaire révélatrice de "l’écroulement de tous les fondements de la République", une réflexion s’impose afin de tenter d’apporter des éléments susceptibles de construire une alternative souhaitable.

Une longue période d’élections s’est soldée par la mise en place d’une nouvelle majorité gouvernementale. Depuis, plusieurs mois écoulés témoignent de la poursuite de la politique antérieure malgré l’attente d’une grande partie de l’électorat et n’augurent aucune certitude sur les promesses annoncées dans les discours de campagne. Compte tenu des perspectives d’avenir peu reluisantes, se pose évidemment la question de l’intérêt de ces élections.

Plusieurs événements marquants ont révélé la scission grandissante entre le peuple et son gouvernement, que ce soit à l’occasion

- de l’accord sur les textes de la constitution européenne,

- des réformes sur les retraites,

- des interventions militaires à l’étranger,

- que ce soit par l’indifférence affichée envers l’opposition aux mesures de rigueur imposées,ou lors de la crise des subprimes en prenant unilatéralement la décision de renflouer les banques en déroute.

Au nom de règles économiques édictées par et pour les possédants, des décisions qui concernent le fonctionnement de la société sont prises au détriment des peuples et de l’environnement. Est-ce que voter possède encore aujourd’hui une raison d’être? Elire le président et nos représentants au sein de l’assemblée revient-il aujourd’hui à effectuer un réel geste démocratique?

Constatation notoire, la démocratie représentative possède le défaut majeur d’instituer le pouvoir d’une classe sociale et de favoriser la mise en place d’une oligarchie, dont nous subissons aujourd’hui les effets. Ce type d’institution a été mis en place tout d’abord aux Etats-Unis puis en Europe par la bourgeoisie régnante en raison de son opinion opposée à la participation du peuple à la politique nationale. Elle prétextait l’incompétence de celui-ci pour participer à l’élaboration des objectifs de la société. De cette façon, le pouvoir ne peut rester qu’entre les mains des membres d’une classe sociale privilégiée servant les intérêts des riches familles possédantes dont ils sont souvent issus. L’assemblée et le gouvernement sont ainsi composés en grande majorité de ce genre d’hommes et de femmes dont les décisions vont se trouver influencées par leur milieu culturel et par les intérêts de celui-ci.

L’exploitation des peuples et des ressources sans autre considération que l’intérêt individuel et la préservation des privilèges se trouve protégée et favorisée par un gouvernement formé de bons serviteurs dont les querelles partisanes ne sont que des mascarades grotesques et navrantes. Le vol organisé du patrimoine mondial de l’humanité (ressources énergétiques et alimentaires, minerais, découvertes scientifiques, etc…) par quelques privés n’est réalisé que par la complicité de gouvernements à leur solde chargés de berner le peuple afin de leur faire avaler la nécessité et le bénéfice de cette escroquerie. La manœuvre est un succès complet puisque malgré les énormités réalisées à l’encontre des peuples, ceux-ci se précipitent aux urnes pour plébisciter les mêmes bonimenteurs ou leurs semblables. Il faut croire comme La Boétie [1], que les peuples se soumettent davantage aux pouvoirs que ceux-ci ne s’imposent.

Suivant l’adage, il faut séparer pour mieux régner, un Etat ne peut donc être composé que d’une hiérarchie de classes et le souci de son gouvernement revient à maintenir l’ordre en faveur de la classe dominante. Si le capitalisme s’est développé dans le giron de ce type d’organisation, l’Etat stalinien, dit marxien, a montré de la même façon sa volonté de maintenir le pouvoir aux mains d’une classe dominante, conservatrice d’où sont élus les chefs du parti unique.

économie verteEt notre pays n’est pas le seul dans cette situation parmi ceux dit "démocratiques". Ainsi, voter aujourd’hui revient à élire ses maîtres et leur donner carte blanche, alors que les peuples primitifs savaient déjà que le pouvoir corrompt même le moins ambitieux et le + généreux des êtres. Voter, enfin et surtout, c’est accepter l’habitude de la délégation et de l’abdication de sa responsabilité, de son rôle social. Alors, un gouvernement est-il encore légitime dans la forme qu’il connaît aujourd’hui?

Ce type de démocratie représentative qui nourrit le développement d’une oligarchie et institue un gouvernement de professionnels à sa solde ne peut aboutir qu’à une dictature ou une révolution.

Mais à ce stade de la remise en question du pouvoir, il faut éviter un piège: celui qui est tendu par ceux qui prônent la suppression de l’Etat dans le seul but d’obtenir la libéralisation et la privatisation des domaines publics icon_rolleyes.gif (défense, justice, police ainsi que toutes les redistributions) alors qu’il s’agit là des piliers de la société. Mais l’objectif des possédants consiste en la suppression de toute entrave afin d’étendre leur mainmise sur la société. Hormis cette considération néolibérale, c’est toute l’organisation politique liée à l’élaboration des règles sociales, aux décisions relatives aux projets et à leur exécution, qui nécessite une nouvelle réflexion.

 

[1]La Boétie (Étienne de), écrivain humaniste et un poète français, né le 1/11/1530, mort le 18/08/1563 célèbre pour son Discours de la servitude volontaire

headerborder.gifL’apparition de l’Etatheaderborder.gif

 

Selon l’anthropologue Robert L. Carneiro [2] v, les 1ers États, pour la maxresdefault.jpgplupart, sont apparus dans un environnement fertile enclavé, en général dans des vallées étroites, cernées par des milieux hostiles: la vallée de l’Indus, du Nil, de l’Euphrate et du Tigre, de Mexico, la vallée côtière du Pérou ou les vallées des Andes.

Cette origine est liée à l’intérêt, pour une population pourtant déjà dense, de demeurer dans une région et de s’y engager dans une compétition pour une ressource limitée.

L’avènement de l’agriculture ne porte pas seul la responsabilité de l’apparition de l’Etat. Les fouilles en basse Mésopotamie montrent une société paysanne, sédentaire, au sein de laquelle, pendant 2000ans, les modes de vie changent peu càd que l’organisation demeure très égalitaire et peu hiérarchisée. Il faut distinguer urbanisation et étatisation. Les 2 phénomènes peuvent être liés, mais ce n’est pas obligatoire.

"Ce n’est qu’à la fin du IIIè millénaire, au sein d’une société à la fois unifiée par une culture commune très homogène et divisée par des conflits incessants, le tout sur un territoire minuscule (la partie fertile du pays de Sumer n’était probablement guère + vaste que la Belgique), qu’allait apparaître le 1er État digne de ce nom, celui que nous appelons Akkad, vite remplacé par une version très bureaucratique, la 3ème dynastie d’Ur" [3].

En basse Mésopotamie, l’État n’est donc apparu qu’env. un millénaire après l’urbanisation.

De même, contrairement à la théorie de l’historien Karl Wittfogel [4], les recherches récentes interdisent de lier la nécessité de contrôler l’irrigation avec l’apparition d’un pouvoir centralisé et despotique. [5]

Le passage entre "sans Etat" et "Etat" n’a pu survenir initialement qu’en présence de conditions géopolitiques particulières amenant la population en désarroi à accepter la conduite d’un chef ou de dignitaires.00006478.jpg

Pour La Boétie, tout se situe au niveau de la volonté; la liberté est volontaire, la servitude aussi. L’Innommable est autant la volonté des uns de se soumettre (< P. Clastres [6] dit même l’amour de la servitude) que celle des autres de dominer. Mais se poser la question de l’origine du pouvoir c’est aussi partir d’une constatation simple, presque triviale à force d’être évidente:

on n’a jamais de pouvoir que celui qu’on vous

reconnaît, de gré ou de force.

Que ce pouvoir soit autoritaire ou de droit divin,

il ne se peut exercer que pour autant que celui qui le subit

l’a au préalable reconnu comme inévitable,

nécessaire ou souhaitable.La_servitude_volontaire_Payot_240_.jpg24

Avec l’incorporation dans la société des esclaves, des populations conquises, et la présence d’un territoire désormais délimité, nous avons l’Etat dans ses éléments essentiels. Cet Etat a pour forme la domination et pour substance l’exploitation économique d’instruments humains de travail. La division sociale est alors constituée de 3 classes distinctes: aristocratie, hommes libres et esclaves. [7]

S’il n’y avait pas eu d’impulsion du dehors, venant de groupes menant une existence différente, il est certain que le paysan primitif n’eut jamais de lui-même inventé l’Etat. L’expansionnisme, expression du pouvoir, a permis à l’organisation étatique de se répandre et d’envahir l’ancien monde.

franzBoas-hilo.jpeg

Certains penseurs (tels que Spencer, Morgan, Tylor) ont soutenu que l’apparition de l’Etat représente une évolution dans l’Histoire humaine. Le père de l’anthropologie moderne aux États-Unis, Franz Boas ^ icon_wink.gif, a consacré une grande partie de son oeuvre à la critique de cet évolutionnisme social et culturel. L’idée de progrès, inhérente à ces théories, et l’idée que les sociétés humaines se développaient selon des stades et des séquences précises, n’avaient selon lui aucun sens et étaient farouchement contredites par les données ethnographiques. Ce combat fut repris par nombre de ses étudiants (Ruth Benedict, Robert Lowie, Margaret Mead et Alfred Kroeber). 390120535-photo.jpgComme le remarque Marc Abélès [8] >:

"L’un des apports essentiels des anthropologues qui ont étudié les sociétés ‘primitives’ consiste à mettre en lumière le fait que l’absence d’État n’est nullement synonyme d’une absence de dispositifs politiques."

images?q=tbn:ANd9GcTI3Skf3JWCGnei44OW0ZVCette thèse s’oppose aussi radicalement à la pensée marxiste selon laquelle le destin de toute société, c’est sa division, c’est un pouvoir séparé de la société, c’est l’Etat comme organe qui sait et dit le bien commun à tous et se charge de leur imposer. Cette idéologie prétend que les sociétés primitives sont l’enfance de l’humanité, le 1er âge de son évolution, et comme telles sont incomplètes, inachevées, destinées par conséquent à grandir, à devenir adultes, 6548325-M.jpgpasser de l’a-politique au politique. Il faut donc abandonner l’idée d’une évolution lamarckienne des sociétés humaines, càd d’un développement qui serait naturellement tourné vers le progrès. Pour des anthropologues comme Marshall Sahlins [9], mais aussi et surtout Morton H. Fried [10] et Elman R. Service [11], l’évolution des sociétés se pense d’abord comme une succession de stades, chacun caractérisé par une 9782070292851FS.gifforme d’"intégration sociale", à savoir par la manière dont y est maintenu l’ordre social.[12]

Puisque l’Etat et son gouvernement ne représente pas une étape évolutive incontournable liée à une notion de progrès de l’humanité,

puisque son apparition reste liée à l’adaptation à des conditions particulièrement ténues,

puisque sa propagation s’est réalisée essentiellement par la force

et que son maintien semble tributaire de la volonté,

on peut en déduire que la voie est libre pour reconsidérer l’organisation de notre société en voie de dégradation préoccupante, rongée de l’extérieur comme de l’intérieur de manière croissante par les dégâts qu’elle génère.

[2]Robert L. Carneiro né à N.Y. le 4/06/1927, éminent anthropologue américain surtout connu pour sa théorie de la formation de l’État

[3]J-Daniel Forest, L’apparition de l’État en Mésopotamie. Colloque assyriologique franco-tchèque. Paris, 7–8 nov 2002

[4]Karl August Wittfogel, né en Allemagne le 6/09/1896, mort à N.Y. le 25/05/1988, historien de la Chine auteur du Despotisme oriental dans lequel il propose comme cause du despotisme l’organisation centralisée des grands travaux hydrauliques qu’il applique aussi aux sociétés anciennes pratiquant l’irrigation

[5]J-Louis Huot: "vers l’apparition de l’état en Mésopotamie" Bilan des recherches récentes Editions de l’E.H.E.S.S. Annales. Histoire, Sciences Sociales 2005/5876_001.jpg

[6]Pierre Clastres né le 17/05/1934, mort le 29/07/1977 est un anthropologue et ethnologue français. Il est notamment connu pour ses travaux d’anthropologie politique, ses convictions et son engagement anti-autoritaires et sa monographie des indiens Guayaki du Paraguay. Son œuvre la plus connue: La société contre l’État

[7]Franz Oppenheimer: l’Etat, ses origines et ses fondements. Né le 30/03/1864 à Berlin, mort le 30/09/1943 à L.A., sociologue et économiste allemand, a travaillé dans le domaine de la sociologie fondamentale de l’État

 9782228902649.jpg

[8]Marc Abélès, anthropologue et ethnologue français directeur de recherche au CNRS

[9]Marshall Sahlins né en 1930, anthropologue américain. Dans son ouvrage Age de pierre, âge d’abondance, il défend la thèse comme quoi la société des 9d67024128a04f23bed3a010.L._SY300_.jpgchasseurs cueilleurs n’est pas une société de dénuement mais d’abondance

[10]Morton H. Fried né le 21/03/1923, mort le 18/12/1986, éminent professeur d’anthropologie américain dont les ouvrages furent consacrés à l’évolution de la société politique et à l’Etat

[11]Elman Service né le 18/05/1915, mort le 14/11/1996 anthropologue américain dont les travaux furent consacrés aux systèmes sociaux et à la montée de l’Etat en tant que système d’organisation politique

[12]Benoît Dubreuil: L’origine de l’État et la nature de la coopération Eurostudia, vol. 2, n° 2, 2006

headerborder.gifLes sociétés primitivesheaderborder.gif

 

 

Toutes les sociétés à Etat sont divisées en dominants et dominés, tandis que les sociétés sans Etat ignorent cette division. Comme le martèleront Pierre Clastres et plusieurs autres par la suite, la société primitive n’était pas une société sans État, comme le proposait l’anthropologie marxiste, mais bien une société contre l’État. L’absence de l’État chez les primitifs est due au combat de ceux-ci contre la division sociale. [13]

Refus de l’inégalité, refus du pouvoir séparé: même et constant souci des sociétés primitives. Elles savaient fort bien qu’à renoncer à cette lutte, qu’à cesser d’endiguer ces forces souterraines qui se nomment désir de pouvoir et désir de soumission, elles perdraient leur liberté [14]. Le chef, considéré comme un porte-parole, y est maintenu sous surveillancefriend - emoticonswallpapers.comla société veillait à ne pas laisser le goût du prestige se transformer en désir de pouvoir. Il ne possédait aucun pouvoir mais était désigné pour représenter le peuple et s’enquérir de la bonne exécution des décisions prises démocratiquement par celui-ci.

Ces sociétés sont (ou étaient) construites pour éviter que l’État n’apparaisse. Car, avant tout, "l’abondantiste", puisque tous ses besoins sont comblés, tient à sa liberté car elle se pose comme une aspiration primordiale de l’homme, comme un élément qui définit son humanité. Cependant la raison lui souffle que la liberté ne vaut que si elle est partagée par tous de la même façon.

Ainsi,

toute hiérarchie qui instruirait des classes sociales est bannie 

 (Henri Laborit dans La nouvelle grille préconisait de

supprimer les hiérarchies de valeurs),

ce qui interdit l’instauration d’un pouvoir de l’un sur l’autre,

à l'origine de l'état.  

"La société primitive n’est pas une société "sous évoluée", société qui n’aurait pas encore abouti à la forme étatique. Bien au contraire, la société primitive s’organise de façon à lutter contre l’émergence de l’État et de tout pouvoir coercitif".

Pierre Clastres démontre également que la division en classes sociales ne vient pas de l’économie mais de l’émergence de l’État: le politique prime sur l’économique. [14]

 

[13-14]Pierre Clastres: La question du pouvoir dans les sociétés primitives. Paru dans la revue Interrogations en Mars 1976

headerborder.gifAthènes et la Démocratie directeheaderborder.gif

 

Afin de remédier à la formation obligatoire de l’oligarchie et à la dérive des pouvoirs au sein de l’Etat-Nation, les Athéniens déjà bien avant notre ère, avaient trouvé et appliqué une solution qui fonctionna pendant 4 siècles avant l’invasion romaine. La population gérait les affaires publiques dans des assemblées citoyennes directes (Ecclésia) [15], et le tirage au sort parmi les candidats désignait les membres de l’exécutif qui appliquaient les décisions politiques formulées dans ces assemblées (La Boulè regroupait environ 500 citoyens tirés au sort) [16]. Celles-ci contrôlaient de près le fonctionnement de cet exécutif, friend - emoticonswallpapers.comen révoquant les délégués dont l’action était l’objet de la désapprobation publique. Le régime dans lequel le peuple adopte lui-même les lois, les décisions importantes et choisit lui-même les agents d’exécution, généralement révocables est une démocratie directe.

Si les esclaves et les femmes n’étaient pas considérés comme des citoyens au sein de cette société, cette situation ne remet pas en cause l’intérêt de ce type de gouvernement et son application éventuelle aujourd’hui où les conditions sociales ont évolué.

Ce type de démocratie a de tous temps trouvé de solides partisans parmi les philosophes tels que Platon, Aristote, Montesquieu, J-Jacques Rousseau, Le Marquis de Sade, Proudhon, Kropotkine, Hakim Bey, Michel Onfray, Gilles Deleuze, Cornelius Castoriadis, Jacques Rancière.

Beaucoup critiquent les systèmes représentatifs, qu’ils considèrent non pas comme des démocraties mais comme des "oligarchies libérales", en ce sens que, loin de permettre à tous les citoyens d’exercer le pouvoir politique, elles impliquent la constitution d’une classe de politiciens, qui une fois élus, ne peuvent être révoqués que par des élections périodiques.

 

[15]L’Ecclesia ou ekklesia (Grec ancien: ἐκκλησία − l’assemblée) désigne l’Assemblée du peuple citoyen dans la cité d’Athènes. L’ecclésia est, à Athènes, l’assemblée des citoyens. Elle vote les lois, le budget, la paix ou la guerre, l’ostracisme, elle tire au sort les bouleutes (présidents de conseil), les héliastes (membres des tribunaux), les 9 archontes (magistrats qui dirigent la république) et élit les 10 stratèges. Paul Demont Tirage au sort et démocratie en Grèce ancienne

[16]La Boulè: dans les cités de la Grèce antique, (en grec ancien Βουλή) est une assemblée restreinte de 500 citoyens tirés au sort chaque année chargés des lois de la cité. Son nom a souvent été traduit par "Conseil" et, plus rarement, par "Sénat". Paul Demont Tirage au sort et démocratie en Grèce ancienne

headerborder.gif8215091.jpg?421headerborder.gifLa vraie politique
Importance de la communautéheaderborder.gif

 

Avant la formation de l’État-nation, la politique avait un sens différent de celui qu’elle a aujourd’hui. Elle signifiait la gestion des affaires publiques par la population au niveau communautaire dans les assemblées citoyennes. 

Il faut lire les témoignages de voyageurs et d’anthropologues sur la personnalité des individus qui constituaient les groupes de chasseurs-cueilleurs ou de sociétés communautaires, celle des Iroquois par ex, pour se rendre compte de leur autonomie, leur indépendance d’esprit, de jugement, malgré la forte appartenance à une communauté.

Ils étaient des citoyens au plein sens du terme, càd des acteurs engagés politiquement dans les propositions, dans les décisions et dans la gestion économique. Ce n’était

pas des bénéficiaires passifs de biens et de services en échange d’impôts et de taxes.

Le citoyen d’alors avait le sentiment de maîtriser son destin, qu’il n’était pas déterminé par des personnes et des forces sur lesquelles il n’avait pas le pouvoir d’exercer un contrôle.malinowski.jpg

Bronislaw Malinowski [17] > rapporte qu’au sein de ces sociétés la relation entre l’individu et la communauté était régi par un ensemble de devoirs desquels se soustraire apparaît inconcevable tant les risques de mise à l’écart sont importants, surtout grâce à

l’acquisition de la responsabilité individuelle

et de la culture de la réciprocité,

expression de la reconnaissance envers la société.

De nos jours, les affaires publiques ont été récupérées en exclusivité par les politiciens et les bureaucrates.

Limiter la vie politique uniquement aux assemblées citoyennes serait omettre l’importance de leur enracinement dans la culture politique des discussions courante au sein d’une société. Ces fréquents échanges sont fertiles, car non seulement ils préparent à des assemblées citoyennes mais ils aident chacun à acquérir l’autonomie de jugement et ils développent un profond sentiment de communauté.images?q=tbn:ANd9GcTmhRzfqGwTb5bBDIWEbcm

Comme l’exprime si clairement Murray Bookchin >

"Il ne peut pas y avoir de politique sans communauté. Et par communauté, j’entends une association municipale de gens renforcée par son propre pouvoir économique et le soutien confédéral de communautés similaires organisées au sein d’un réseau territorial à l’échelle locale et régionale.

Il est possible d’envisager une nouvelle culture politique avec la renaissance de la citoyenneté, d’institutions civiques populaires, un nouveau type d’économie, et un contre-pouvoir parallèle, dans un réseau confédéral, capable d’arrêter et, espérons-le, de renverser la tendance à une centralisation accrue de l’État et des grandes firmes et entreprises.

Si toutes ces idées peuvent sembler trop "utopiques" pour notre tempsicon_rolleyes.gif, alors on peut aussi considérer comme utopiques les exigences urgentes de ceux qui demandent un changement radical des politiques énergétiques, une réduction drastique de la pollution de l’atmosphère et des mers et la mise en œuvre de programmes au niveau mondial pour arrêter le réchauffement de la planète et la destruction de la couche d’ozone." [18]

axelrod.jpgRenouer avec la vraie politique ne peut s’imaginer sans communauté. Et cette communauté ne peut humainement revêtir les dimensions actuelles de l’Etat nation. Car l’altruisme réciproque décrit par < R. Axelrod [19] ne peut fonctionner que dans la mesure où

les individus interagissent de manière suivie,

qu’ils gardent en mémoire l’identité de leurs partenaires,

qu’ils se souviennent de leur attitude, coopérative ou non, au cours de leurs interactions passées,

qu’ils savent "qui est qui" et "qui a fait quoi à qui".

Or, comme le remarque Murray Bookchin, déjà cité,

"la notion d’indépendance, qui est souvent confondue avec celles de pensée indépendante et de liberté, a été tellement imprégnée du pur et simple égoïsme bourgeois que nous avons tendance à oublier que notre individualité dépend largement des systèmes de soutien et de solidarité de la communauté". [18]

La vraie citoyenneté et la vraie politique impliquent

- la formation permanente de la personnalité,

- l’éducation

- et un sens croissant de la responsabilité et de l’engagement public au sein de la communauté.

qa.dunbarx220.jpgCe n’est pas dans le lieu clos de l’école, et encore moins dans l’isoloir électoral, que des qualités personnelles et politiques vitales peuvent se former.

Selon la thèse du psychologue Robin Dunbar [20] >, le nombre optimum d’individus d’une telle communauté culminerait à environ 150.

friend - emoticonswallpapers.comD’où l’importance d’envisager la refondation de notre société en quartiers, municipalités et villages (ce qui se refait instinctivement par les communautés de blogs, sur des sites de rencontres, et tout réseau social...) qui, étant à dimension humaine représentent le terrain propice à l’épanouissement d’une individualité authentique, un lieu de parole au sein duquel les gens peuvent intellectuellement et émotionnellement se confronter les uns aux autres. La variété et la quantité des échanges y favorisent le processus de prise de décision collective.

Un individu isolé, sans rapports solidaires, est privé du processus de formation de soi - paideia - [21], de ce que les Athéniens de l’Antiquité assignaient à la politique comme l’une de ses + importantes fonctions pédagogiques.

robin-dunbar_01.jpg

Selon Henri Laborit, les hiérarchies de valeurs furent responsables entre autres de l’avènement de l’Etat-Nation et de la prise du pouvoir par une classe sociale. Leur suppression est donc une autre condition du retour à une authentique communauté.

"Tant qu’il n’y aura pas d’égalité économique et sociale, l’égalité politique sera un mensonge" affirmait haut et fort Michel Bakounine. [22]

 

[17]dans Le crime et la coutume dans les sociétés primitives

[18]Murray Bookchin: Le municipalisme libertaire, Extraits de From Urbanization to Cities (Londres, Cassell, 1995). Traduit par Jean Vogel pour la revue Articulations

[19]Robert Axelrod (né en 1943), professeur de science politique, Comment réussir dans un monde d’égoïstes: Théorie du comportement coopératif Éd° Odile Jacob9319_How_Many_Friends.jpg

[20]Robin Dunbar (né le 28 juin 1947 à Liverpool), anthropologue britannique et biologiste de l’évolution, spécialisé dans le comportement des primates. Connu pour avoir formulé le nombre de Dunbar, 148, une mesure de la limite cognitive du nombre de personnes avec lesquelles un individu peut avoir des relations stables

[21]En grec ancien, le mot paedeia or paideia (παιδεία) signifie éducation ou élevage d’enfant. Historiquement, il fait référence à un système d’instruction de l’ancienne Athènes dans lequel on enseignait une culture vaste. Étaient enseignées la grammaire, la rhétorique, les mathématiques, la musique, la philosophie, la géographie, l’histoire naturelle et la gymnastique. La paideia désignait alors le processus d’éducation des hommes, une éducation comprise comme modelage ou élévation, par laquelle les étudiants s’élevaient à leur "vraie" forme, celle de l’authentique nature humaine. Cette éducation ne consiste pas dans l’apprentissage d’un art ou d’un commerce, que les grecs considéraient comme relevant de tâches mécaniques, sans valeur et indignes des citoyens, mais dans l’apprentissage moral de la liberté et de la noblesse ou de la beauté

[22]Michel Bakounine né le 18/05/1814, mort le 1/07/1876, révolutionnaire, théoricien de l’anarchisme et philosophe qui a particulièrement réfléchi sur le rôle de l’État

headerborder.gifpicture-1.pngheaderborder.gifVers un municipalisme libertaireheaderborder.gif

 

À notre époque où, de manière considérée comme irréversible, le pouvoir se concentre au niveau de l’Etat dont les directives politiques et économiques proviennent d’administrations au service de l’oligarchie dominante,

est-il possible d’aspirer à une société fondée sur des options locales garantes d’une véritable démocratie,

sans être traité d’utopiste, de doux rêveur, ringard,

opposé au progrès?popper.jpg

Pour que le peuple se réapproprie les rênes du pouvoir, pour que la démocratie soit une réalité, remettre en question l’organisation gouvernementale est une priorité. Karl Popper [23] > définit la démocratie par opposition à la dictature ou tyrannie, en mettant l’accent sur les possibilités pour le peuple de contrôler ses dirigeants, et de les évincer sans devoir recourir à une révolution. Osons aller + loin et comme le préconise Etienne Chouard [24] v en référence à l’Athènes antique, donnons le pouvoir décisionnel à des assemblées citoyennes de représentants tirés au sort, à qui seraient confiés les rôles de porte-paroles, de responsables de l’exécutif, et qui devraient rendre des comptes à la communauté. Sans pour autant considérer ces délégués comme des êtres supérieurs, mais comme des égaux accomplissant, comme tout le monde, un service civique.

Chouard---Citation-de-SIEYES.JPG

Compte tenu des moyens d’information et de gestion aujourd’hui disponibles, il est tout à fait envisageable de coordonner différentes assemblées populaires de délégués tirés au sort, soumis à rotation, révocables à tout moment, porteurs d’instructions rigoureuses pour approuver ou rejeter les points à l’ordre du jour des conseils locaux, régionaux, nationaux, mondiaux.

Dans un esprit de démocratie directe, ces assemblées de citoyens remplaceraient l’État-nation par une confédération de communes libres.

Rappelons que l’esprit communautaire n’a rien à voir avec le nationalisme ou autre esprit de clocher. Que se refermer sur soi-même revient à se suicider. Que notre société doit vivre de l’échange à la manière de toute cellule, de tout organe du corps humain.

Et distinguons les responsabilités: la discussion et la décision au sujet, par ex, de la construction d’un édifice public, sa nécessité, le choix de son emplacement, l’appréciation du projet, relèvent d’un processus politique, alors que les responsabilités, ensuite, concernant la conduite et la maîtrise du projet reviennent évidemment à l’administration.

L’Etat assure son pouvoir en considérant le "citoyen" incompétent, infantile et indigne de confiance, incapable de comprendre le contenu d’un traité , ceci s’est déjà manifesté, et à plusieurs reprises, récemment. C’est sur la conviction opposée que repose l’idée des assemblées citoyennes de proximité.

Et en + d’être la réinvention de la citoyenneté, la municipalité ou, + exactement la commune est aussi la réponse à l’ensemble des menaces politiques, économique et écologiques popper-1939.jpgauxquelles l’humanité est confrontée en ce début du XXIè s.

 

[23]Sir Karl Raimund Popper > (né le 28/07/1902, mort le 17/09/1994) influent philosophe des sciences du XXè s.

[24]Etienne Chouard: conférence: Le tirage au sort comme bombe politiquement durable contre l’oligarchie Marseille 23 avr 2011. Dailymotion

noam-chmosky
« Il me semble que, au moins dans les sociétés occidentales riches, la démocratie et le marché libre déclinent à mesure que le pouvoir se concentre, chaque jour davantage, dans les mains d’une élite privilégiée. » (extrait de conférence, Catalogne 1992) 
headerborder.gifDes règles d’équité pour une réelle démocratieheaderborder.gif

 

La municipalité, le quartier, le village, doivent sortir de leur état d’agglomérations dortoirs pour promouvoir la vie publique sous sa forme la + pleine de sens, celle qui a la vocation des échanges d’idées et de services, celle qui permet l’expression libre des opinions politiques et la participation effective des citoyens aux assemblées décisionnelles.

L’intérêt particulier doit céder la place à la richesse de l’association, à la force de la coopération. Il faut renouer avec le principe du don cher à Marcel Mauss [25], qui repose sur un équilibre de liberté et d’obligation étroitement mêlées grâce auquel se réalisent des intérêts communs.

Mais cette démarche, cette réappropriation de la politique et du peuple-pouvoir-300x238.jpgpouvoir par le peuple et pour le peuple ne peut s’envisager sans sa capacité à réagir face aux outrances de l’oligarchie dominante. Espérons qu’il saura reconnaître la limite du supportable, s’extirper de son égo et de son endormissement, et que la solidarité et la raison l’emporteront sur les manœuvres d’embrigadement des gouvernements à la solde de l’oligarchie.

 

Comme l’espère Noam Chomsky[26]:

"Je veux croire que les êtres humains ont un instinct de liberté, qu’ils souhaitent véritablement avoir le contrôle de leurs affaires; qu’ils ne veulent être ni bousculés ni opprimés, recevoir des ordres et ainsi de suite; et qu’ils n’aspirent à rien tant que de s’engager dans des activités qui ont du sens, comme dans du travail constructif qu’ils sont en mesure de contrôler ou à tout le moins de contrôler avec d’autres."

johndeweyquotes31.jpg

et comme l’affirme John Dewey[27] ^ :

"la vocation principale de tous les êtres humains [...] est la croissance morale et intellectuelle", l’éducation devant in fine s’efforcer de produire "non pas des biens, mais des êtres humains librement associés les uns aux autres sur une base égalitaire".

 

F. CHATEL, GR, nov 2012

[25]Marcel Mauss, né le 10/05/1872, décédé le 1/02/1950, généralement considéré comme le "père de l’anthropologie française". L’Essai sur le don est son œuvre principale

[26]Noam Chomsky, né le 7/12/1928, linguiste et philosophe américain

[27]John Dewey, né le 20/10/1859, mort le 1/06/1952, philosophe américain spécialisé en psychologie appliquée et en pédagogie

proposé par mamadomi

rééd° du 17 12 13

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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 08:00

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Sur des illustrations de lawrence beardsley

 je vous invite à une loterie de clics 

5clics parmi lesquels vous trouverez sûrement votre bonheur...

et quelques propositions entre Nietzsche et Claire Goodwin

pour rester aware!!

 Cool Enjoy Your Day 06 Commentshttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1106.gif

Chez écureuilbleu

usine.jpg

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Chez la gauche forte

(...)Marine Le Pen qui prétend incarner l'avenir promet au présent, pour tout renouvellement, les recettes du passé. Quand elle dénonce le "mondialisme", sorte de concept-valise dans lequel il est facile de mettre tout ce qui est détestable pour faire la somme des mécontentements, elle refuse de prendre conscience de ce qu'est la mondialisation, càd un phénomène d'accroissement des échanges à l'échelle planétaire. Elle n'a pas compris que ce n'est pas la mondialisation qui est diabolique, mais bien plutôt les conséquences de la mondialisation qui peuvent être néfastes. A nous de réguler cette mondialisation. Mais Marine Le Pen, vivant encore dans les années 1950, espère tout simplement s'en abstraire. D'un coup de baguette magique ?

Car c'est bien cela que promet Marine Le Pen: l'irréalisme comme programme et l'irresponsabilité comme méthode. La crise qui touche notre pays intervient quelques années après notre entrée dans l'euro. Qu'à cela ne tienne : l'euro devient le responsable de la crise ! Notre pays ne connaissait-il pas déjà la crise avant l'euro ? Marine Le Pen confond concomitance et causalité. Que la crise qui nous touche aujourd'hui soit due à la finance dérégulée que prônait Jean-Marie Le Pen ne semble pas poser de problème à sa fille pour qui le coupable est le bureaucrate "euromondialiste" mythifié qui nous gouverne, selon elle. (...)

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Chez blanche

VICTOR HUGO

 

« Que voulez-vous? L’enfant me tient en sa puissance. Je finis par ne plus aimer que l’innocence……Je me sens plein d’une âme étoilée et profonde, mon cœur est sans frontière et je n’ai pas d’endroit où finissent l’amour des petits et le droit des faibles. »

« Quand l’enfant nous regarde, on sent Dieu nous sonder ; Quand ce petit être attache doucement sa prunelle sur nous, je ne sais pas pourquoi je tremble ;Quand cette âme , qui n’est pas homme encore et n’est pas encore femme , verse à travers les cils de sa rose paupière sa clarté dans laquelle on lit de la prière…Quand ce pur esprit semble interroger nos cœurs …

on dirait,  tant l’enfance est ressemblante au temple, que la lumière, chose étrange, nous contemple. »

 

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Chez gdblog

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té c'est mon tour aujourd'hui, let's enjoy...!!

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Chez seb

(...) Srebrenica était sous la protection de quatre-cents casques bleus Néerlandais. Ils demandèrent le soutien de l’aviation de l’OTAN, qui est une bonne grosse aviation qui aurait donné à réfléchir aux milliers de soudards qui s’apprêtaient à investir la ville. Le général Janvier, commandant Français de la force ONUsienne, refusa cet appui.
Pourquoi ?

Des notes confidentielles et des conversations secrètes ont été déterrées du bourbier secret-défense par l’association Médecins Sans Frontières (envoyez vos dons) : Chirac était en contact avec Milosevic, et avec Clinton, qui accepta de ne pas pratiquer ces frappes "inacceptables" pour le Président de la République Française -en notre nom, à nous Français, donc. Amitié séculaire, ancestrale… J’ai honte de mon pays, de sa scélératesse une fois de plus démontrée. Est-ce que François Hollande aurait agi de cette manière ? (...)

 

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Le Dédaigneux

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Puisque je répands au hasard

Vous me traitez de dédaigneux.

Celui qui boit dans les gobelets trop pleins

Les laisse déborder au hasard.

Ne pensez pas plus mal du vin.

 

F.Nietzsche

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Propositions du jour:

Clare Goodwin

- la sagesse de mon coeur est claire

- le rire, la joie et la félicité sont d'excellentes habitudes

- je suis prête

 

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proposé par mamadomi

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