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T'entends quoi?

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Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
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Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
►oops ça coupe, suite ici 
+ de zik ici [les notes que j'aime]

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...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
hymne à la beauté de la nature ici
à lire absolument:
comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
en tant qu'état, 179 pays maintiennent leurs relations
diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
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du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
la Palestine siège enfin à l'UNESCO
le 29 nov 2012
la Palestine devient
"un ETAT observateur
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Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
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Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
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l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
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de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
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lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 22:00

 

http://www.crystalevent.fr/templates/default/pictoMauve.pngA tous les homophobes citant la Bible...

 

 

Lors d'une de ses émissions, une célèbre animatrice radio états-unienne fit remarquer que l’homosexualité est une perversion.

"C’est ce que dit la Bible dans le livre du Lévitique, chapitre 18, verset 22: 

"Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme: ce serait une abomination".

La Bible le dit. Un point c’est tout", affirma-t-elle.

Quelques jours + tard, un auditeur lui adressa une lettre ouverte qui disait:


"Merci de mettre autant de ferveur à éduquer les gens à la Loi de Dieu. J’apprends beaucoup à l’écoute de votre programme et j’essaie d’en faire profiter tout le monde. Mais j’aurais besoin de conseils quant à d’autres lois bibliques.


glitters scintillantsPar ex, je souhaiterais vendre ma fille comme servante, tel que c’est indiqué dans le livre de l’Exode, chapitre 21, verset 7. A votre avis, quel serait le meilleur prix?


Le Lévitique aussi, chapitre 25, verset 44, enseigne que je peux posséder des esclaves, hommes ou femmes, à condition qu’ils soient achetés dans des nations voisines. Un ami affirme que ceci est applicable aux mexicains, mais pas aux canadiens. Pourriez-vous m’éclairer sur ce point? Pourquoi est-ce que je ne peux pas posséder des esclaves canadiens?


 glitters scintillantsJ’ai un voisin qui tient à travailler le samedi. L’Exode, chapitre 35, verset 2, dit clairement qu’il doit être condamné à mort. Je suis obligé de le tuer moi-même? Pourriez-vous me soulager de cette question gênante d’une quelconque manière?


Autre chose: le Lévitique, chapitre 21, verset 18, dit qu’on ne peut pas s’approcher de l’autel de Dieu si on a des problèmes de vue. J’ai besoin de lunettes pour lire. Mon acuité visuelle doit-elle être de 100%? Serait-il possible de revoir cette exigence à la baisse?


glitters scintillantsUn de mes amis pense que même si c'est abominable de manger des fruits de mer (Lévitique 11:10), l'homosexualité est encore plus abominable. Je ne suis pas d'accord. Pouvez-vous régler notre différend?


La plupart de mes amis de sexe masculin se font couper les cheveux, y compris autour des tempes, alors que c'est expressément interdit par Le Lévitique (19:27). Comment doivent-ils mourir?


glitters scintillantsJe sais que l'on ne me permet aucun contact avec une femme tant qu'elle est dans sa période de règles (Levitique. 15:19-24). Le problème est: comment le dire? J'ai essayé de demander, mais la plupart des femmes s'en offusquent...


Quand je brûle un taureau sur l'autel du sacrifice, je sais que l'odeur qui se dégage est apaisante pour le Seigneur (Levitique. 1:9). Le problème, c'est mes voisins: ils trouvent que cette odeur n'est pas apaisante pour eux. Dois-je les châtier en les frappant?


glitters scintillantsUn dernier conseil. Mon oncle ne respecte pas ce que dit le Lévitique, chapitre 19, verset 19, en plantant 2 types de culture différents dans le même champ, de même que sa femme qui porte des vêtements faits de différents tissus, coton et polyester. De +, il passe ses journées à médire et à blasphémer. Est-il nécessaire d’aller jusqu’au bout de la procédure embarrassante de réunir tous les habitants du village pour lapider mon oncle et ma tante, comme le prescrit le Lévitique, chapitre 24, versets 10 à 16? On ne pourrait pas plutôt les brûler vifs au cours d’une simple réunion familiale privée, comme ça se fait avec ceux qui dorment avec des parents proches, tel qu’il est indiqué dans le livre sacré, chapitre 20, verset 14?


Je sais que vous avez étudié à fond tous ces cas, aussi ai-je confiance en votre aide.
Merci encore de nous rappeler que la loi de Dieu est éternelle et inaltérable.


Votre disciple dévoué et fan admiratif."

 

► video bruyamment délicieuse shaka ponk, let's bang/taratata

source

proposé par Robin Grand Cru Zoé

rééd° du 19 06 11

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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 22:01

chacun est responsable de tous

 Nous sommes passés du droit du sol au droit du seul.

Ce surgissement du "tout à l'ego" produit des effets à l'infini.

 On ne s'inscrit plus dans rien, on ne se réclame plus

de quelque chose qui nous a précédé

et qui nous succédera.

Régis Debray

La société du soin mutuel est le nom qui a été donné courant 2010 par le PS à un projet de société où une partie du travail social serait assuré par les pouvoirs publics et une partie par chacun de nous. Ce projet correspond dans son essence au projet d'Etat Providence Participatif (EPP) à promouvoir. Pour ceux qui ne perçoivent pas bien qu'il s'agit en premier et essentiellement d'un enjeu d'humanité réciproque, de soin mutuel, et pas d'un enjeu plaintif ou infirmier de prise en charge des "dépendants" par les "normaux", quand bien même sur un plan pratique cette dimension de prise en charge et donc de dépendance existe, je conseille très vivement de parcourir le blog d'Alexandre Jollien > qui nous apprend à vivre malgré ou grâce à son handicap, ou de découvrir l'expérience remarquable de la Maison des sources de Besançon.

Le nom et les contours exacts de cette famille de projets politiques ne se sont pas encore imposés. Le nom de care importé de l'anglais est très couramment employé et lié aux mouvements féministes. Il ne faut pas sous-estimer cette question de dénomination qui ne trouvera une paix relative et momentanée que quand les mots coïncideront mieux avec les maux qu'ils sont censés désigner. Est-ce que "société hospitalière" serait mieux approprié que care ou soin mutuel? Quand bien même ce sujet concerne l'ensemble des pays dits développés, chaque pays a ses particularités, ses traits culturels, voire anthropologiques qui justifient une traduction propre à chaque pays de cette notion générale de care. Par ex, Roger Sue ↓ tente depuis longtemps de faire percevoir l'importance du travail bénévole (cf son intervention 2009 à Rennes). Son travail s'inscrit de façon très proche dans la démarche de l'EPP.

Le principal article qui fonde ce projet est celui du contrat mixte. Vis à vis de la domination masculine, il me semble que cette option est nettement + favorable aux femmes et s'inscrit mieux dans l'histoire en prenant acte que les femmestricoter du chapeau ne sont plus au foyer [activités gratuites] mais au travail [activ. rétribuées +gratuites si pas déléguées contre paiement ou pas!]

[enfin..., 10pts de moins pour les femmes vs les hommes en France, et 11pts de moins dans l'UE. Tenir compte que 3/4 des femmes entre 25 et 54ans sont actuellement en activité économiquement productive, en France...]

Afin de mieux saisir ce qui pousse à insister dans ce projet, appuyons-nous sur l'expérience de ↓ François Nicolas qui a lutté efficacement contre le traffic du crack dans son quartier avec un collectif qui aurait pu se réclamer de la philosophie de la société de soin mutuel, + basé sur la prévention que sur la répression.

Les sapeurs pompiers constituent un ex de 'care' à la française qui peut nous indiquer un chemin à suivre. La plupart des associations occupent déjà le terrain mais manquent de moyens et de reconnaissance. Le statut de SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif) semble particulièrement bien adapté à la mise en place de l'Etat Providence Participatif, à condition qu'il n'étouffe pas l'initiative.

Notre 'care' à nous peut trouver à s'enraciner dans 2 traditions philosophiques différentes que sont la fraternité issue de valeurs chrétiennes, mais pourtant partagées par la franc-maçonnerie et + près de nous par le solidarisme de Léon Bourgeois >. Ces 2 racines s'opposent parfois assez violemment bien qu'elles partagent, à mon sens, un socle d'expérience commun qu'on peut trouver dans la pensée de Darwin, + particulièrement dans le versant le + souvent occulté de la pensée de Darwin, à savoir la coopération entre les êtres. Ce phénomène de coopération n'est pas proprement humain, puisqu'on peut même l'observer avec les plantes, le cas des accacias en étant un ex. maintenant bien connu. La question et la notion même de la gratuité est un concept clivant entre les tenants de la fraternité chrétienne qui sont pour, et les tenants du solidarisme qui n'y croient pas. Je me rattache à cette dernière approche, consolidé dans ma démarche par le travail sociologique et les observations de < Bourdieu qui nous a démontré que même les actions en apparence les + désintéressées trouvaient à se muter en valeur, en bien symbolique. La gratuité s'appuie en général sur une conception, un fond, un ordre religieux sous-jacent qui fait partie de nos vestiges, nous qui avons épousé le progrès masqué derrière l'alibi de la raison. On peut toutefois articuler le concept de gratuité à une prédisposition à la solidarité indissociable de l'humain, élargissant ainsi le cadre possible de la gratuité à l'ensemble de l'humanité, rejoignant ainsi la philosophie profonde d'Oscar Niemeyer > qui dit que l'essentiel est de mener une vie décente basée sur la solidarité.

love is free

< Régis Debray nous invite à revisiter notre devise "Liberté, Egalité, Fraternité" dans son livre "le moment de Fraternité" paru en 2009 et dont voici le 4ème de couverture qui pourrait être une excellente introduction à la société de soin mutuel:

"Liberté, égalité, fraternité: «Les 3 marches du perron suprême», disait V. Hugo. Peut-on encore accéder à la marche d’en haut sans retomber dans la terreur ou bien dans la niaiserie? Et comment, au royaume morcelé du moi-je, retrouver le sens et la force du nous? C’est ce défi, peut-être le + crucial de notre temps, que Régis Debray s’emploie à relever dans ce livre.

Un nous durable faisant toujours référence à une sacralité, séculière ou révélée, il se demande d’abord ce que sacré veut dire, concrètement; et les droits de l’homme se donnant comme l’expression contemporaine de la solidarité humaine, il ose examiner ce que cette nouvelle religion civile nous fait faire, actuellement.


Ce pénible devoir accompli, Régis Debray dégage les voies d’accès à une fraternité sans phrases, qui puissent en faire autre chose qu’un fumigène: un labeur de chaque jour. Dans la conviction que l’économie seule ne fera jamais une société." (...)

source

 

je reproduis ici un article au 3/4, ce que je ne fais pas d'habitude, article que vous trouverez complet sur le lien source d'un blog nourrissant top qualité, aux rares mes précieux articles ces temps-ci ... c'est pourquoi...


"Il faudrait que ce temps désormais libre soit employé à des activités sociales, communautaire, familiales ou à des loisirs « légers » en carbone et peu matérialistes. Il faut donc avoir des politiques jointes qui, à côté de la réduction du temps de travail, promeuvent ce genre d’activités."  Tim Jackson

     enterrer la lache de guerre

proposé par mamadomi

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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 22:08

http://www.trainingthemind.org/images/_gen_img1_1460.jpghttp://www.trainingthemind.org/images/_gen_img1_1460.jpg

 

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès d'un Vieux Sage.

"Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie", demanda le Prince.

"Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire +. Tu dois éprouver tout cela dans ton coeur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi."

Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie. Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire "CHANGE LE MONDE".

"C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas."

Et il entama son 1er combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent.

Bien des années passèrent.
Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande:

"Qu'as-tu appris sur le chemin ?"

"J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas".

"C'est bien, dit le Viel Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise."

Et il disparut.
Peu après, le Prince se trouva face à une 2nde porte. On pouvait y lire "CHANGE LES AUTRES". 

"C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration."

Sophie Wilkins

Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son 2ème combat. Bien des années passèrent.

Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda:

"Qu'as-tu appris sur le chemin ?"

"J'ai appris, répondit le Prince,que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses."

"Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir."

Et le Vieil Homme disparut.
Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots "CHANGE-TOI TOI-MEME". 

"Si je suis moi-même la cause de mes problème c'est bien ce qui me reste à faire," se dit-il.

Et il entama son 3ème combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal. Après bien des années de ce combat où il connut quelques succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda:

"Qu'as-tu appris sur le chemin ?"

"J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser."

"C'est bien," dit le Sage. 

"Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais? Quand trouverai-je le repos? J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise."

"C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d'aller + loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru."

Et il disparut.

Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait "ACCEPTE-TOI TOI-MEME". Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la 1ère fois, dans l'autre sens.

"Quand on combat on devient aveugle", se dit-il.

Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui: ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer. Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda: 

"Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, inconditionnellement."

"C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la 1ère Sagesse. Maintenant tu peux repasser la 3ème porte."

A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la 2nde porte et y lut "ACCEPTE LES AUTRES". Tout autour de lui il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie; celles qu'il  avait aimées comme celles qu'il avait détestées. Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu.Il rencontra à nouveau le Vieux Sage.

"Qu'as-tu appris sur le chemin ?" demanda ce dernier. 

"J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement."

"C'est bien, dit le Vieux Sage. C'est la 2nde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la 2ème porte."

Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la 1ère porte et y lut "ACCEPTE LE MONDE". Curieux, se dit-il, que je n'aie pas vu cette inscription la 1ère fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard? Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda:

"Qu'as-tu appris sur le chemin?"

"J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. Il est là; il existe; c'est tout. Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais. J'ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement."

"C'est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde."

Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habita.

"Tu es prêt,maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence". 

Et le Vieil Homme disparut.


Charles Brulhart

http://www.trainingthemind.org/images/_gen_img1_1460.jpg

Sophie Wilkinshttp://www.trainingthemind.org/images/_gen_img1_1460.jpg

proposé par mamadomi

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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 22:10

Il est curieux que l'Occident ne prenne pas en compte l'apport des philosophes de l'Orient pour tout ce qui concerne la question du respect de la vie animale.

Toutes les religions, sans exception, sont nées en Asie. Le foyer mésopotamien, la Palestine appartiennent aussi à l'Asie. Et même ces Indiens d'Amérique qui tentent de restaurer aujourd'hui leurs traditions sont originaires de l'Asie: il est avéré que le peuplement de l'Amérique du Nord s'est fait par la Sibérie et le détroit de Béring. Or, nous le savons, tous ces foyers de civilisation de l'Antiquité étaient irrigué par le chamanisme.

Les grandes religions ont émergé au sein de peuplades qui concevaient une parfaite interdépendance nature-culture.

Dans ces anciennes traditions, l'homme et particulièrement le chaman, est une sorte d'intercesseur capable de relier tous les mondes: en deça et au-delà, visible et invisible, féminin et masculin, etc...

Cette connaissance s'est perdue en Occident parce que, très vite, une muraille épaisse s'est constituée entre l'extrême Asie et le Proche-Orient. Sur le plan métaphysique, il se passait au-delà de l'Indus des choses singulières que les populations sémitiques ignoraient. L'événement 'judéo-chrétien' est fort récent au regard des grandes synthèses tentées par l'Inde ou la Chine. Je ne sais si on connaît la date de rédaction des grands textes sacrés de l'Asie. Que reste-t-il de ces intuitions et de ces pratiques dans nos grands et orgueilleux monothéismes qui installent l'homme au-dessus de la Création comme un roi sanguinaire? A peu près rien.

Vous pensez que les religions orientales ont mieux préservé cet héritage chamanique?

Je ne suis pas un spécialiste de ces questions et peu d'Occidentaux ont acquis des vues étendues et profondes à propos des traditions orientales. Elles devraient faire partie de l'enseignement général de tous les écoliers et étudiants, non pas à titre d'endoctrinement, bien entendu, mais d'exigence culturelle. Le taoïsme, par ex, est-il une religion ou une philosophie? Je n'en sais rien.

Même question pour le bouddhisme. Au Tibet, il a sombré dans une religion magique qui s'est superposée au bouddhisme primitif. Mais comment se faire une idée claire à propos de ces métaphysiques complexes? Le dalaï lama met en garde les Occidentaux qui voudraient se convertir à la pratique ou à l'étude du bouddhisme car il leur faudrait consacrer pour commencer 10 à 15 ans de leur vie à lire et étudier les écritures sacrées tibétaines -la plupart ne sont pas traduites... Il faut donc apprendre le sanskrit, le tibétain s'écrivant avec les caractères sanskrits, et passer 10 à 15 ans dans les grimoires inintelligibles...

Pensez-vous que ces Occidentaux qui se sont convertis à l'hindouisme, au bouddhisme ou au taoïsme, qui pratiquent la méditation, qui traduisent ou lisent les grands textes des philosophies orientales, finiront par avoir une influence sur les théologiens de l'Eglise chrétienne?

Les chrétiens ne sont pas indifférents à ces traditions orientales. On ne peut imaginer que les grandes traditions ne finissent, au contact les unes des autres, par s'enrichir mutuellement.

Vous vous êtes intéressé au bouddhisme?

Sérieusement non. J'avais commencé à apprendre le tibétain dans ma jeunesse. Je voulais aller au Tibet avec un camarade. C'était une région peu connue, mystérieuse, que peu de voyageurs avaient explorée. J'avais lu quelques livres sur le Tbiet et notamment ceux d'Alexandra David-Neel. Je suis même allé voir sa maison à Digne. On peut se demander si elle était sincèrement passée sur l'autre rive. Mais je ne suis pas allé + loin et mon aventure tibétaine s'est arrêtée là. Ma doctrine, encore une fois, c'est la montagne unique que nous gravissons par des sentiers différents. Il vaut mieux ne pas trop lorgner vers le sentier du voisin.

Je suis allée 2x en Asie, mais dans le cadre de missions scientifiques.

On a l'impression que si vous n'aviez pas été élevé dans la foi protestante, compte tenu de votre sensibilité, vous auriez très bien pu vous rapprocher du bouddhisme.

Je reconnais bien volontiers que l'éthique bouddhique aborde un certain nombre de questions qui me tiennent à coeur. C'est une religion de la pitié digne d'intérêt. Si j'étais né au Tibet, je serais devenu moine dans une lamasserie, c'est probable. Mais ce n'est pas le cas. Quelques Occidentaux font un vrai parcours à l'intérieur du bouddhisme quand la plupart se contentent d'un syncrétisme sans grande profondeur!

Pensez-vous que si les chrétiens, à l'écoute de ces philosophies de l'Orient, acceptaient d'évoluer sur leurs positions, cela aurait des répercussions importantes pour nos sociétés?

Depuis Nicée et Constantinople, l'Eglise campe sur des positions qu'elle croit immuables. Le christianisme est la religion la + anthropocentrique que le monde ait connue, et aucune critique au sein même de l'Eglise n'a pu remettre ces certitudes en question; pas même saint François d'Assise qui, au lieu de défendre le dogme de la domination illimitée de l'homme sur toute la Création, préférait l'idée d'égalité entre toutes les créatures devant Dieu.

Pour racheter 2000 ans de cruauté de l'Eglise, ne peut-on citer à comparaître que François le Poverello?

C'est un phénomène extraoridnaire: on ne lui connaît pas d'influence particulière, pas non plus d'héritier. Et même au sein de sa famille spirituelle, les Franciscains, on ne semble pas avoir recueilli et goûté comme il le méritait l'enseignement du fondateur si accueillant à l'égard des créatures. Il n'est décidément pas si facile de modifier les primates!

 

Th. Monod, conversations avec JP de Tonnac

Karin Taylor

proposé par mamadomi

rééd° 07 04 14

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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 22:23

Précédemment

Scott Naismith

Ni dans l'Être, ni dans le Néant

Thuan:

Le philosophe italient Giordano Bruno avait déjà soulevé ces questions à la fin du XVIè s. lorsqu'il avançait l'idée d'un univers infini contenant une infinité de mondes habités par une infinité de formes de vie. Il paya de sa vie cette témérité, car l'Eglise le condamna à mourir sur le bûcher il y a 4 siècles. Il est intéressant de voir que le bouddhisme a soulevé ce genre de questions il y a + de 2000ans...


Matthieu:

On dit encore que sur chaque brin d'herbe et chaque grain de poussière, dans chaque atome et dans chaque pore de la peau de chacun des Bouddhas, il y a une infinité de mondes, sans qu'il soit nécessaire que ces mondes rapetissent ni que les pores de la peau s'agrandissent. Autrement dit, par l'interdépendance, chaque élément inclut tous les autres sans que, pour cela, il ait à changer de dimension.


Sonja Tines

Thuan:

C'est une image étonnante. Au cours de nos entretiens, j'ai admiré l'aptitude du bouddhisme à utiliser des images poétiques pour exprimer des concepts difficiles qui vont parfois à l'encontre du sens commun et ne rentrent pas dans le cadre du langage familier.

Selon le bouddhisme, le monde existe-t-il lorsqu'il n'est pas perçu par une conscience?

 Dennis Konstantin    

Matthieu:

Certes, le monde qui nous entoure ne disparaît pas lorsque nous n'en sommes pas conscients. Toutefois, c'est une fausse question puisque, d'une part, la conscience existe et fait partie de l'interdépendance, et, d'autre part, on ne peut concevoir ou décrire ce que serait la réalité en l'absence de la conscience. S'interroger sur ce qu'elle pourrait être est voué à l'échec, car dès l'instant où la conscience se penche sur cette nature, elle fait déjà partie de l'interdépendance, du conditionnement mutuel: la réalité devient à nouveau notre réalité. Cette position n'est donc pas nihiliste ou idéaliste, puisqu'elle ne nie pas la réalité conventionnelle, celle que nous percevons, et elle n'est pas non plus réaliste ou matérialiste, puisqu'une réalité existant par elle-même n'a pour nous aucun sens. C'est ce que le bouddhisme appelle la Voie médiane. Comme l'explique un commentateur tibétain:

"Ainsi, comme le feu né du frottement de 2 morceaux de bois les consume, le feu de la connaissance transcendante, dont le discernement atteint l'irréalité de toutes choses, consume sans reste l'épaisse forêt de toutes les références conceptuelles tant de réalité que l'irréalité. Alors, quand toutes les constructions du concept trouvent leur fin dans la sagesse, il s'agit de la grande Voie médiane, libre de toutes propositions.¹"

Ce que Nagarjuna résume dans ce verset de son ouvrage majeur, le Traité de la voie médiane²:

"Être ou éternalisme,

Néant ou nihilisme:

Le Sage ne se tient donc

Ni dans l'être ni dans le néant."

Le Soutra requis par Sagara³ rapporte ces paroles du Bouddha:

"Le sage connaît directement la production interdépendante

Et ne prend plus appui sur aucune vue extrême..

Il sait que les choses ont des causes, 

Dépendent de circonstances, 

Et que rien n'existe sans causes ni circonstances."

Et Nagarjuna poursuit:

"Ce qui apparaît en fonction d'autre chose 

N'est en rien cette chose

Mais n'en est pas non plus différent.

Ainsi cela n'est-il ni éternel ni néant."

Selon le Bouddha, la nature ultime des phénomènes est donc l'union des apparences et de la vacuité:

"Comme dans un miroir

Parfaitement pur

Apparaissent d'insubstantiels reflets,

Sache qu'il en est ainsi pour toute choses."

 

Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan

 

¹Comprendre la vacuité, pp.cit., p86

²Madhyamaka Prajnamula, de Nagarjuna

³Soutra requis par Sagara (Saganagaraja-paripriccha sutra, catalogue Thoky,t.152)

 

 ^ Dennis Konstantin

 

    Karin Taylor

proposé par mamadomi

rééd° du 09 10 13

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 23:02

 

Contrunir?


Comme ça échouette? Cela échoue et c'est chouette à la fois – vrai mystère, ouverture d'esprit annoncée, la Fête recommencerait? Au-dessus de la peinture – ceci fait un peu évictoire, tout ce dont une prétendue victoire se fait, se construit d'évictions. Des évictions, des évictoires – de tout ce qu'elle a perdu en croyant, aveuglément, gagner. Cela va donc dans les 2 sens – enfin, ce qui nous est présenté comme tel… un processeur professeur, ceci c'est déjà vu? Il y a bien une forme d'esprit "dominant" qui rate donc tout ce qu'il ne faut surtout pas rater?

Voyons – ne les imitons surtout pas - visitons tout – un rétroprofesseur, un déprocédé, un projecteur professant, un déprocesseur, une procession de professions, quelle serait la profession à professer, la profession qui professerait les autres – oui oui le processeur professeur? D'où cela vient, où cela va? D'où ceci viendait d'où cela irara ?

La convictoire qui ne procède d'aucune conviction?

Mais d'avoir abandonné sa position "arbitraire" face à l'écoute objective et désintéressée des mots !!!…ce qui conduit très directement à la découverte fertile de notre "cerveau sensualisé" (chaque pensée y devient sensation).  

Que le vaste humour vous grandisse et vous nourrisse !!!

source -à y boire sans modération

proposé par mamadomi

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 05:48

Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...Barres & décos diverses ...

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déco .. papillondéco .. papillon

déco .. papillondéco .. papillon

 

Les gens qui réussissent leur vie nous courent sur le haricot. Comme disait Léautaud, "quelquefois, ceux qui ratent la leur sont + intéressants." Surtout s'ils savent la rater "complètement". Cela demande du travail, de la persévérance, de l'entraînement. D'où ce livre où, pour la 1ère fois, est proposée une méthode rigoureuse: 43 principes de base pour rater tout ce que l'on entreprend. L'effort de théorisation philosophique y est utilement complété par des données mathématiques destinées à introduire l'exactitude scientifique dans ce qu'il faudra peut-être appeler la ratologie. Suivent, en prime, quelques bons trucs ("Comment être vraiment malheureux en amour", "Entreprenez une psychanalyse", "Devenez fumeur"), l'analyse du ratage dans quelques professions choisies et de nombreux exercices pratiques ("Comment rater une mayonnaise", "un attentat", "un cunninlingus", etc.).

  

Fouillées, claires et illustrées d'exemples, les rubriques de ce guide constituent un véritable Jeu de l'oie et de la vie ratée qui passionnera petits et grands.
Dominique Noguez, normalien, agrégé de philosophie, docteur d’État, est aussi l’auteur d'Aimables quoique fermes propositions pour une politique modeste (1993), de L’Arc-en-ciel des humours (1996), de L'Homme de l'humour (2004). Il a obtenu en 1999 le Grand Prix de l’humour noir.

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Marre des livres de développement personnel qui vous disent comment réussir votre vie à grands coups de conseils "magiques"? Comment ruiner sa vie en 50 leçons est fait pour vous! Ce livre fera de vous le + mauvais des mauvais et s'occupera de transformer votre vie (ou plutôt celles des autres) en cauchemar!

Comment se faire haïr de ses voisins?

Comment se faire virer par son patron?

Comment devenir un mauvais coup?

Comment faire déprimer son psy?

... Autant de recettes d'anti-développement pour nager dans le malheur!


Avec des quiz et un cahier d'exercices pour faire comme dans les vrais livres de développement personnel, la prise de tête en moins!

Et si humour et 2nd degré étaient les vrais secrets du bonheur?

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Shorter than usual, I do hope you enjoyed it

proposé par mamadomi

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 05:25

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Comme toujours, et surtout lorsqu’il relaie une joute politicienne, le tapage médiatique, sous couvert de liberté d’information, est l’envers d’un débat serein, démocratique, qui permettrait de mieux appréhender un sujet important. Il en est ainsi de la controverse née du projet de loi visant à étendre aux couples homosexuels l’institution du mariage.

Guy Evrard tente ici d’y repérer néanmoins les éléments de réflexion que la GR ne saurait ignorer dans sa contribution à la lutte pour l’émancipation humaine.

Barres

Le dimanche 20 janvier, je suis revenu de la manifestation Pour l’égalité des droits, l’esprit tranquille, comme rassuré par le retour du printemps. Nous avions fait cause commune avec une foule disparate qui défilait bon enfant avec la satisfaction lisible sur les visages de vaincre ensemble un poison de discorde, simplement avec l’intelligence et la modestie qui font des jours heureux. Première étape pour chercher à mieux comprendre.

Quelque temps auparavant, nous avions reçu de Christiane Duc-Juvéneton le beau texte de Caroline Mécary et Daniel Borrillo, Mariage pour tous: la déception française. Avant de le publier (bientôt), il nous fallait mieux connaître un sujet difficile et qui n’est pas habituel dans les colonnes de la GR. Il s’inscrit pourtant dans l’histoire de l’émancipation humaine, à condition de ne pas être le prétexte à joutes politiciennes, même s’il appelle l’action politique. À condition aussi de ne pas oublier que la laïcité est une règle intangible de la vie commune dans notre république.

Essayons donc de puiser de nouvelles réflexions. En faisant d’emblée l’hypothèse, qui reste à vérifier, que l’objectif du gouvernement n’était pas de tendre un rideau de fumée au-dessus d’une crise sociale [1] qu’il ne peut résoudre sans la volonté de s’attaquer au capitalisme financier.

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Procréation et filiation
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Pour faire un enfant, il faut toujours la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovocyte, si on laisse de côté ici le clonage artificiel reproductif (voir encadré 1). Pour faire grandir cet enfant, au-delà de satisfaire ses besoins vitaux, il faut l’apport d’une culture. Aujourd’hui, l’évolution des sciences et des techniques permet la fécondation de l’ovocyte in vitro, càd en dehors du corps féminin, via une technique de procréation médicalement assistée (PMA). L’acquis culturel porté par les progrès de la médecine et de la biologie peut ainsi intervenir dès la conception d’un être humain, bien que l’évolution de l’embryon requiert toujours son implantation dans l’utérus de la femme. Ce n’est pas sans danger pour la liberté et le devenir des individus, comme l’imaginait Aldous Huxley dès 1931 dans Le meilleur des mondes. On voit en même temps qu’opposer nature et culture sur ces questions n’a plus guère de sens, tant la perméabilité entre les 2 est réelle, et qu’à ce stade de l’avancée humaine c’est aux hommes d’assumer leurs responsabilités, en sachant qu’on ne peut probablement pas contrarier indéfiniment et sans conséquence la nécessité du hasard [2].

Le sujet est donc éminemment politique autant que scientifique.

Cette perspective d’avoir à envisager peut-être de nouveaux choix de filiation, face aux différentes options de procréation, est certes source d’angoisse pour nos sociétés installées peu à peu, depuis la préhistoire, sur la base de cellules familiales constituées autour du couple homme-femme procréateur, + tard rigidifié par le lien du mariage sous la pression religieuse associée au pouvoir. L’archéologie, l’ethnologie et l’anthropologie nous révèlent cependant que les communautés humaines ont pu faire des choix différents, dans le temps et dans l’espace, selon leur mode de vie, afin de préserver leur cohésion. Voilà qui devrait nous permettre d’aborder le sujet + sereinement.

Encadré 1: Quelques définitions simples

 

Clonage artificiel reproductif: chez l’animal, reproduction asexuée, avec conservation du matériel génétique, à partir de noyaux de cellules différenciées, réintroduits dans des ovocytes préalablement énucléés. Un ovule ainsi "fécondé" se développera comme un embryon si on l’implante dans un utérus. L’expérience est interdite sur les humains.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Clonag...

Ovocyte: c’est la cellule sexuelle femelle. Seuls quelques-uns évoluent en ovules, capables d’être fécondés, après maturation.

Gamète: cellule reproductrice mature, mâle ou femelle, dont le noyau ne contient qu’un seul chromosome de chaque paire et qui s’unit au gamète de sexe opposé (fécondation) pour donner naissance à un œuf (zygote). Les ovules et les spermatozoïdes constituent les gamètes.

Embryon: organisme en développement depuis la 1ère division de l’œuf fécondé et jusqu’à env. 2 mois chez l’être humain, lorsqu’il présente les caractères distinctifs de l’espèce.
Il devient alors fœtus, jusqu’au terme de la grossesse.

PMA: procréation médicalement assistée. Elle comprend 3 groupes de techniques: (1) Un suivi médical allant de la détection du moment de fécondité maximale à l’ovulation provoquée, précisant ainsi l’opportunité d’un rapport sexuel reproductif; (2) L’insémination artificielle, avec sperme frais (elle est alors pratiquée "à la maison"), "préparé" ou congelé, donneur connu ou don de sperme. Elle permet de pallier les cas d’infertilité ou de satisfaire le désir d’enfant sans rapport sexuel. On trouvera dans cette catégorie notamment des femmes célibataires, des couples lesbiens et des femmes porteuses du virus VIH; (3) La fécondation in vitro (FIV), qui consiste le + souvent à mettre en présence, "dans une éprouvette", des ovocytes préalablement prélevés dans les ovaires et le sperme "préparé", puis à "cultiver" les ovocytes fécondés pendant 2 à 6 jours, avant implantation de 2, voire 3 embryons dans l’utérus.

GPA: gestation pour autrui. Dans ce cas de PMA, la mère porteuse porte l’enfant d’un couple qui a fourni ses embryons. Elle ne transmet aucun matériel génétique puisqu’elle n’a pas apporté l’ovule. Elle prend seulement en charge le développement "in utero" de l’embryon, puis du fœtus, et remet l’enfant à la "mère génétique" ou "sociale" (en cas de don d’ovule) et au père après l’accouchement. Interdite en France, la GPA est autorisée dans d’autres pays, dans des cadres juridiques variés.
Procréation_médicalement_assistée sur Wikipédia

Jean Guilaine [3] reconnait qu’il est difficile de spéculer sur l’organisation de la famille néolithique en raison de la diversité des cultures reconnues.

"En devenant sédentaires et villageoises dans un espace donné, les populations ancrent leur identité dans la différence". Le rôle social important des épouses, chargées à la fois de l’agriculture, de la gestion de l’alimentation, des activités domestiques, de la garde de la progéniture et, bien sûr, leur fonction de génitrice dont dépend la pérennité de la famille ont pu laisser imaginer une organisation matrilocale de certaines communautés, dans lesquelles l’homme est la pièce rapportée, échangée, instable. Mais les nombreux ex. de domination masculine témoignent plutôt d’une organisation patrilocale, avec échange de femmes. L’interprétation de la structure des habitats est décisive, entre maisons à familles nucléaires, bâtisses + grandes à familles élargies et vastes baraquements communautaires.

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L’héritage de l’organisation sociale du temps des chasseurs a pu subsister également avec séparation entre maison des hommes et maison des femmes et la survivance possible d’une forme de polygamie. La durée de vie est courte à cette époque et le souci de la reproduction est omniprésent pour la survie de la communauté. L’exogamie, apparue chez les peuples chasseurs, a trouvé dans la sédentarisation des raisons de s’imposer. La notion de filiation répond probablement au même souci et l’on peut comprendre que différents modèles aient été mis en place au cours du néolithique pour organiser les liens de parenté et la transmission des biens.

 

Françoise Héritier [4] fut la principale disciple de Cl. Lévi-Strauss, auquel elle succéda au Collège de France. Engagée sur les questions contemporaines, elle explore notamment les revendications d’égalité et les nouvelles filiations. Militante pour la cause des femmes, spécialiste des questions de parenté et d’alliance, "elle déconstruit les relations entre masculin et féminin et éclaire l’actualité des débats liés à la répartition des sexes".

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Elle fut auditionnée par le rapporteur du projet de loi sur le mariage et l’adoption des couples de même sexe. Elle se dit favorable à élargir l’accès à la PMA. Son expérience d’anthropologue l’autorise en tout cas à développer ce point de vue que "Rien de ce qui nous paraît naturel n’est naturel".

^ Françoise Héritier nous explique que les 2 principaux butoirs pour la pensée sont 2 sexes apparents et le fait que les parents naissent inéluctablement avant les enfants. Du point de vue anthropologique, si on combine les positions sexuées respectives parents et enfants, en utilisant ces butoirs, il y a 6 combinaisons possibles de systèmes de filiation. 4 ont été réalisées par les sociétés humaines: unilinéaire (patri ou matrilinéaire), bilinéaire et cognatique (la nôtre). 2 sont peu probables: parallèle et croisée. (Voir les définitions dans l’encadré 2).

"Tout système idéel [qui se rapporte aux idées] de filiation échappe à une nécessité perçue comme naturelle".

En d’autres termes, tout système de filiation est inventé par l’homme, selon sa culture.

Encadré 2: Les différentes filiations

 

La filiation est la transmission de la parenté. Elle se rapporte autant aux liens de procréation qu’aux liens sociaux et culturels entre père, mère, fils et fille.

D’un point de vue anthropologique, on distingue :

Filiation unilinéaire. La + répandue, elle comprend:

1. La filiation patrilinéaire, dans laquelle l’homme a autorité sur la vie sociale, avec résidence patrilocale, càd que l’épouse quitte son foyer pour rejoindre celui de son mari;

2. La filiation matrilinéaire, dans laquelle le mari rejoint le foyer de son épouse. Il n’aura dans ce foyer qu’une autorité sociale sur ses enfants biologiques. L’autorité masculine sera exercée par le frère de sa femme, mais lui gardera autorité sur les enfants biologiques de sa propre sœur, qu’il considère comme les siens.

La filiation patrilinéaire était le principe dynastique de la Chine ancienne. On la trouvait dans la Grèce et la Rome antiques. On la trouve également dans le monde musulman.

Filiation bilinéaire. Elle est rare. Elle combine les 2 systèmes précédents. Par ex chez les Juifs, la parenté est patrilinéaire, bien que la judéité se transmette par les femmes.

Filiation bilatérale ou indifférenciée (dite cognatique). Moins répandue que la filiation unilinéaire. Contrairement à cette dernière, le sexe n’est ici pas déterminant. Un individu fait partie d’au moins 2 groupes de parenté, ceux de ses 2 parents, mais + généralement les groupes des quatre grands-parents. 
En 1949, on recensait 75 sociétés humaines de cette sorte, sur 250.

Du point de vue juridique, en France, on distingue la filiation biologique (qui ne sépare plus filiation légitime et filiation naturelle depuis 2006) et la filiation adoptive (qui distingue l’adoption plénière et l’adoption simple, la 2nde préservant les liens avec les parents biologiques). 
Les règles de la filiation biologique s’appliquent à l’enfant né par PMA. 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Filiation

Bien que la filiation unilinéaire soit la + répandue, notre filiation cognatique, dans laquelle un individu, quel que soit son sexe, fait partie d’au moins 2 groupes de parenté, ceux de ses parents, mais souvent aussi de 4 groupes, ceux des 4 grands-parents, nous paraît généralement logique, juste et source d’équilibre. C’est que, selon Françoise Héritier,

"Tant qu’un changement ne s’impose pas (...), un enfant ne connaît que sa culture, évidente pour lui".

Mais

"Le propre du genre humain n’est pas l’immobilisme. (...) L’humanité a toujours choisi le mouvement, l’innovation, voire la rupture, pour sa simple survie. Selon Lévi-Strauss, la 1ère grande rupture innovatrice (...) fut l’instauration de la prohibition de l’inceste (...) qui oblige les humains à sortir de l’entre-soi pour coopérer avec les autres par l’échange. (...) Les bases d’une société paisible et durable sont ainsi jetées".

Mais ce sont toujours les hommes qui échangent les femmes, et pas l’inverse. Ainsi, pour Françoise Héritier:

"Par la réflexion adaptée aux connaissances de leur époque, les Homo sapiens ont conçu un modèle hiérarchique social fondé sur une valence différentielle des sexes".

Alors, ce résumé probable de la pensée du chercheur doit au moins nous ébranler:

"Les femmes n’étaient que des corps utilisables par les hommes. Mais elles ne péchaient pas. Une loi divine les a rendues coupables. Il est temps de fonder notre réflexion sur la laïcité. Il n’y a rien de divin ou de naturel dans nos constructions mentales et sociales. La liberté créative et l’imagination de notre espèce sont niées par le dogmatisme, le fanatisme, l’ethnocentrisme, l’intolérance. Or nous sommes en train de participer sur le long cours (grâce à la possibilité de procréer hors du corps et à l’égalité des droits de l’individu) à une mutation aussi spectaculaire et productrice de sens que celle qu’engendra autrefois l’instauration de la nécessité exogamique et de la valence différentielle des sexes".

On peut évidemment se demander si la remise en cause générale de l’ordre capitaliste et réactionnaire n’est pas aujourd’hui fondamentalement + urgente que la mutation des modes de procréation et des choix de filiation. Mais on peut aussi considérer que l’une participe à l’autre. En tout cas, on doit au moins regretter que les questions économiques et sociales ne figurent pas dans l’énumération précédente des obstacles à l’épanouissement de l’intelligence humaine.icon_rolleyes.gif

 

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Le(s) sens du mariage homosexuel

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L’homosexualité, reconnue dès l’antiquité, existe probablement depuis la nuit des temps et dans toutes les civilisations. Elle est + ou moins tolérée, codifiée ou condamnée, y compris jusqu’à la peine de mort. La référence à la période nazie est à cet égard éloquente [5]. Notons que la Révolution française a dépénalisé complètement l’homosexualité, ce qui ne signifie pas qu’elle l’a banalisée dans les relations citoyennes.

Une lecture m’est revenue en mémoire, soulignant que l’instauration difficile du mariage homosexuel en France nous éloigne de l’appétit révolutionnaire dont nous aimons pourtant nous parer. Nous sommes chez les Amérindiens, à l’époque de la conquête de l’Ouest en Amérique du nord. Dans un roman écrit en 1964, l’Américain Thomas Berger relate Les mémoires d’un visage pâle [6] recueilli enfant par une tribu cheyenne dont il décortique les habitudes.

"Quand un Cheyenne se figure qu’il ne pourra pas supporter la vie d’homme, il n’est pas forcé. Il a le droit de devenir un “heemaneh”, ce qui veut dire ½ homme ½ femme. (...) tout le monde les aime bien. (...) Ils s’habillent en femme et ils peuvent se marier avec un autre homme, si l’autre veut bien".

Ce n’était apparemment ni révolutionnaire, ni compliqué.icon_wink.gif

Le 1er sens que les homosexuels entendent donner à leur revendication du mariage, c’est de ne plus être distingués en regard de la loi. Un combat qui rappelle celui des femmes, celui des minorités... Ce n’est pas tant le désir du mariage, nombre d’entre eux, comme nombre d’hétérosexuels, restent attachés à l’union libre. Le 2nd sens, c’est de pouvoir protéger le conjoint et une filiation parents-enfants, lorsque des enfants sont présents au foyer, avec les mêmes lois sociales et les mêmes règles de transmission patrimoniale que celles dont bénéficient aujourd’hui les couples hétérosexuels et leur famille. Des aspects qui n’étaient pas totalement résolus dans le PACS (pacte civil de solidarité). Ces 2 motivations réunies conduisent à refuser l’Alliance civile que la droite proposait en faisant évoluer le PACS pour aboutir à l’équivalence des droits mais en conservant une étiquette ségrégative.

Nous avons vu que l’éclairage anthropologique permet de dépasser l’idée que le mariage homosexuel est contre-nature. Le philosophe Guillaume Le Blanc [7] ajoute qu’il n’est pas davantage anormal en rappelant qu’une norme est historique et non pas naturelle:

"certains défendent l’idée que les normes ne peuvent être changées, parce qu’elles seraient naturelles. Or, c’est l’inverse: c’est parce que les normes existent qu’elles peuvent être changées! Avec le mariage homosexuel, il y a une réinvention collective d’une norme sociale, politique, économique, anthropologique, amoureuse, et ce sont toutes ces dimensions qui sont intéressantes, car on ne sait pas à l’avance jusqu’où cela ira.(...) c’est lorsqu’elle ne veut plus changer que la société entre dans un processus de sclérose, de repli sur soi".

Un sens supplémentaire de la bataille politique pour le mariage homosexuel est donc de faire bouger la société. C’est bien pour cette raison que progressistes et traditionnalistes s’affrontent ici, suivant à peu près les mêmes lignes de partage de la société française que pour la plupart des luttes sociales et comme ce fut le cas pour le PACS (1999). L’interrogation sur l’opportunité d’un écran de fumée jeté sur les questions sociales par un gouvernement qui ne brille pas par sa volonté d’affronter le capitalisme, mérite bien sûr d’être posée, mais on ne saurait opposer a priori social et sociétal. Il faut néanmoins garder à l’esprit que le libéralisme ne s’embarrasse généralement pas de limites éthiques s’il n’y est contraint et il saura évidemment tirer profit de toute évolution de la société. Le marketing ne s’est-il pas déjà emparé de l’homosexualité sur les panneaux d’affichage, comme il s’est emparé du corps féminin il y a bien longtemps?icon_rolleyes.gif

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Des hommes et des femmes, nés dans l’entre-2-guerres. Ils n’ont aucun point commun sinon d’être homosexuels et d’avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Aujourd’hui, ils racontent ce que fut cette vie insoumise, partagée entre la volonté de rester des gens comme les autres et l’obligation de s’inventer une liberté pour s’épanouir. 
Les invisibles, film documentaire de Sébastien Lifshitz (nov 2012).

Beaucoup + dangereuse est la perspective d’une marchandisation de la procréation

D’où l’argument de ne pas dissocier la lutte pour le mariage homosexuel de toutes celles pour l’émancipation humaine, les luttes sociales en 1er lieu. De la même façon qu’il a fallu comprendre que le combat pour préserver la planète n’était pas qu’une lubie de bobo. Peut-on trouver plus bel hommage à cette rencontre de luttes qui s’éclairent mutuellement que celui du cinéaste Sébastien Lifshitz [8] qui avoue:

"C’est par l’homosexualité que j’ai commencé à réfléchir à la politique".

La découverte et le travail d’acceptation de son homosexualité l’ont conduit aux questions

"sur la relation qu’on entretient au monde, aux autres, au système de pensée qui existe autour de soi, à la morale de l’époque, à celle de la famille, du milieu professionnel".

Toutes questions qui se posent avec + d’acuité à tous ceux que la société marginalise et qui alimentent l’œuvre du cinéaste.

 

a06ffad1.gifa06ffad1.gifa06ffad1.gifDroit à l’enfant vs droits des enfantsa06ffad1.gifa06ffad1.gifa06ffad1.gif

 

Le devenir des enfants dans un foyer homosexuel concentre, bien sûr, les questionnements, ou est prétexte à désapprobation. De nombreux témoignages visent cependant à démontrer que le développement des enfants n’est pas perturbé par la présence de 2 parents aimants de même sexe. On peut trouver, en face, de nombreux ex de couples hétérosexuels qui rencontrent, au contraire, de grandes difficultés à assurer l’équilibre d’enfants adoptés, même très jeunes, alors qu’ils les entourent tout autant de soins et d’affection. C’est que la quête, + ou moins consciente de l’origine et surtout du pourquoi de l’abandon peut s’être installée durablement. Il n’y a donc là probablement aucune réponse claire aujourd’hui, faute d’un recul et de statistiques suffisants. Encore faudrait-il sans doute analyser séparément les différents chemins qui amènent des enfants dans un foyer homosexuel:

- adoption,

- enfant antérieur de l’un des conjoints,

- enfant issu d’une PMA...

Rappelons que pour Françoise Héritier, l’enfant se positionne par rapport à la culture dans laquelle il grandit, chez lui et + loin dans son espace. Geneviève Delaisi de Parseval [9] cumule une formation initiale d’anthropologue et la profession de psychanalyste, consultante en bioéthique, accompagnant depuis 30 ans des couples hétéro et homosexuels dans des parcours d’adoption ou de PMA. Elle confirme:

"Le modèle père, mère, enfant est bien une construction culturelle (...), qui n’est pas un modèle général dans toutes les cultures et dans tous les temps"

et ajoute, citant le psychanalyste anglais Donald Winnicott, qu’à la différence des autres mammifères, un enfant a besoin de bras pour vivre dès qu’il sort du ventre de sa mère, des bras qui ne sont pas forcément de celle-ci:

"Un bébé tout seul, ça n’existe pas, car s’il est seul, il meurt".

Pour la psychanalyste, ce qui est réellement en question, c’est l’origine, en particulier dans le cas de PMA pour les lesbiennes et de GPA pour les couples masculins. Elle défend l’idée de la nécessité de la transparence sur les origines, comme pour l’adoption:

"nous ne sommes pas des produits de ferme. Un sujet humain, né d’un homme et d’une femme, a besoin de savoir cela. (...) Ces questions se posent pour le donneur, pour les parents et pour l’enfant".

Des donneurs, elle dit aussi:

"Ces donneurs sont des humains qui acceptent de donner du sperme ou des ovocytes de manière bénévole. Ces gens ne sont pas des étalons, ni des produits de laboratoire, mais de vraies personnes".

Voilà peut-être la dimension la + intéressante du débat, mais que l’on n’entend jamais dans le tapage médiatique. Il est question d’êtres humains, doués de sensibilité, d’intelligence et de sentiments. Le saut culturel semble possible si l’on fait confiance aux personnes concernées, l’enfant en particulier qui doit savoir et comprendre pourquoi il s’écarte de la référence culturelle moyenne de son temps et de son espace, et pouvoir rencontrer ses géniteurs s’il le demande. Des règles d'éthique sans faille et la loi doivent alors garantir que seule l’humanité des personnes concernées motive leur démarche.

Est-ce suffisant pour éviter le risque d’une dérive marchande de la PMA ou de la GPA? Impossible de répondre franchement à cette interrogation. On peut rétorquer à raison que le système marchand a toujours le dernier mot. Si on laisse de côté l’hypothèse de dérives crapuleuses et celle du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, il reste que l’économie capitaliste sait susciter le désir, dans un cadre légal. On l’a dit, le libéralisme n’est pas vertueux par essence et perçoit les notions d'éthique + ou moins comme une atteinte à la liberté. Il saura susciter le droit à l’enfant, qui n’a juridiquement aucun sens aujourd’hui. La seule réponse à ces risques serait une volonté politique, pas forcément affirmée, pour le moment!

Pour J-Pierre Rosenczveig [10], président militant du tribunal pour enfants de Bobigny, les droits de l’enfant constituent le meilleur rempart aux possibles dérives, en continuant de faire avancer les contenus, afin de répondre à l’évolution de la société, tout en prenant le temps du débat et de la réflexion. Tout d’abord, il n’est pas question de céder à la revendication:

"Je veux un enfant quand je veux, de qui je veux, où je veux!".

L’enfant ne saurait être un caprice et c’est une réponse claire: "pas de droit à l’enfant". Il en résulte que la PMA doit demeurer réservée au traitement de la stérilité et la GPA pointée comme une transgression de la loi, mais dont l’enfant ne doit pas faire les frais.

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Ensuite,

"il faut constamment dire de quelle maternité et de quelle paternité on parle: biologique, de gestation, sociale, affective ou juridique".

À défaut, on risque de tout embrouiller, notamment dans la tête des enfants. < J-Pierre Rosenczveig milite en même temps pour que la loi assure un meilleur accès aux origines dans tous les cas où les parents biologiques sont aujourd’hui effacés (accouchement sous X, donneurs de sperme), pour les enfants qui le demandent. Par ailleurs, il considère

"que l’on peut reconnaître l’homoparentalité, càd qu’un enfant soit au quotidien élevé par 2 hommes ou 2 femmes, sans créer pour autant un lien de filiation, mais en reconnaissant à l’adulte non parent biologique des droits sur cet enfant pour le protéger et l’éduquer".

Mais il reste attaché à la seule filiation à un père et une mère, biologique ou juridique,

"Sinon on risque de basculer dans un système dont on ne maîtrise pas pour demain les développements".

En admettant que

"s’il faut consacrer + que jamais la relation sociale ou affective [...] à travers le statut du tiers, je ne crois pas qu’il faille aller jusqu’à permettre à un enfant d’être adopté par le mari de son père ou la femme de sa mère! Il a déjà un père et une mère; 3 parents cela fait beaucoup, et même tropicon_rolleyes.gif. Si le parent biologique ou juridique décède notre droit permet déjà, et il peut être amélioré, de garantir que l’enfant restera élevé par le conjoint ou compagnon survivant".

 

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En guise de conclusion

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Si le mariage homosexuel ne pose guère de problème, protéger l’enfant via une construction juridique appropriée est indispensable afin d’éviter de possibles dérives. Cette constriction s’avère cependant complexe et demandera du temps, en regard du saut culturel évoqué + haut, en particulier sur la question de la filiation. Aux citoyens de demeurer vigilants, à la fois contre l’immobilisme qui empêcherait d’en finir avec les discriminations à l’égard des homosexuels, mais aussi pour fixer la trajectoire et le rythme de l’évolution, dans le cadre des autres grands axes de lutte pour l’émancipation humaine. On pourra aussi lire avec intérêt le document de la Fondation Copernic sur le sujet [11].

 

G. EVRARD, GR, mars 2013 

Barres

[1] Robert Sae, Désunion pour tous, Politiques publiques, le 02.02.2013 http://www.politiques-publiques.net...

[2] Alain Pavé, La nécessité du hasard - Vers une théorie synthétique de la biodiversité, éd. EDP Sciences, 2007

[3] Jean Guilaine, Caïn, Abel, Ötzi - L’héritage néolithique, chap.5, Le social, éd. Gallimard, 2011. Professeur honoraire d’archéologie au Collège de France, chaire de Civilisations de l’Europe au néolithique et à l’âge du Bronze (1995-2007) 

[4] Françoise Héritier, Rien de ce qui nous parait naturel n’est naturel, entretien réalisé par Aliocha Wald Lasowski pour l’Humanité des débats, 18-20 janv. 2013. F. Héritier est professeur honoraire au Collège de France, chaire d’Étude comparée des sociétés africaines (1982-1998). Succédant à Claude Lévi-Strauss, elle dirigea le Laboratoire d’anthropologie sociale (1982-1998)

[5] Lire, par ex, sur ce sujet :
- J-Luc Schwab et Rudolph Brazda, Itinéraire d’un triangle rose, éd. Florent Massot, 2010
- Pierre Seel, Moi, Pierre Seel, déporté, homosexuel, éd. Calmann-Levy, 1994

[6] Thomas Berger, Little Big Man, Dial Press, 1964. Mémoires d’un visage pâle, traduit de l’américain par France-Marie Watkins, Ed° du Rocher, 1991

[7] Guillaume Le Blanc, La caractéristique d’une norme est d’être révisable, entretien réalisé par Anna Musso pour l’Humanité des débats, 8-10 février 2013. G.Leblanc est professeur de philosophie à l’université Michel-de-Montaigne-Bordeaux 3. Il travaille essentiellement sur la "critique sociale"

[8] Sébastien Lifshitz, C’est par l’homosexualité que j’ai commencé à réfléchir à la politique, entretien réalisé par Michaël Mélinard pour l’Humanité Dimanche, n°348, 7-13 fév. 2013

[9] Geneviève Delaisi de Parseval, Le modèle père, mère, enfant est bien une construction culturelle, entretien réalisé par Maud Dugrand pour l’Humanité, 28 janv. 2013. Du même auteur, lire Famille à tout prix, éd. du Seuil, 2008

[10] J-Pierre Rosenczveig 
- 7/9 de France Inter, le 30 janvier 2013
- Blog Le Monde, Droits sur l’enfant, droits de l’enfant, droit à l’enfant, art. 517, le 13 fév. 2013,  http://jprosen.blog.lemonde.fr/

[11] Homosexualité, mariage et filiation - Pour en finir avec les discriminations, par Martine Gross, Stéphane Guillemarre, Ernest Guy, Lilian Mathieu, Caroline Mécary et Stéphane Nadaud, Les Notes de la Fondation Copernic, éd. Syllepse, 2005

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 10:58

Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus

puisse changer le monde. En fait,

c'est toujours ainsi que le monde a changé. 

Margaret Mead

 



Dans le désert mécanique de la modernité, un cercle des poètes inspirés - réunis autour de la revue Le Grand Jeu – annonce, dès les années 30, une synthèse de l’esprit humain correspondant à un nouveau stade de l’évolution culturelle et de l’organisation sociale.

Sur la voie tracée par ces poètes dont le mot d’ordre fut "Révélation-Révolution", les enfants du futur se reconnaissent et se retrouvent à travers un nouveau mot d’ordre: "Indignation- Initiation".

Sophie Wilkins

La puissance de l’oubli

 

Les enfants du futur aux yeux perlés d’azur et d’infini n’ont rien à vendre et rien à acheter mais tout à connaître et à imaginer. Ils ne croient plus en un monde qui ne croit plus en l’homme. Encore moins à un homme qui ne croit qu’en lui-même parce qu’il a perdu le sens même de la vie: celui de la relation et de l’évolution.

Que pourraient-ils attendre de ce monde qui a coupé les racines de l’essentiel avec la puissance de l’oubli? Ils s’exercent simplement à le transformer en devenant eux-mêmes tout ce qu’ils sont.

La dignité est ce fil subtil qui nous relie à l’essentiel. L’indignation surgit quand nous ressentons que ce fil est rompu. Trop souvent l’indignation est l’alliée objective d’une domination qu’elle renforce en utilisant la même logique et les mêmes références pour la contester.

Ce faisant, l’indignation ne libère pas le potentiel créateur dont elle est porteuse. Cette impuissance nourrit et développe un ressentiment qui neutralise toute énergie de transformation.


Indignation/Initiation

 

Pour éviter le piège pervers du ressentiment, il faut donc rendre à l’indignation toute sa dignité en canalisant cette force de vie vers  l’idéal dont elle procède et en l’exprimant à travers des formes créatrices. L’indignation n’exprime toute sa puissance de transformation qu’en se muant en initiation.

Ce n’est pas pour rien que les poètes du Grand Jeu avaient pour mot d’ordre "Révélation-Révolution". "L'édification d'un nouvel ordre social ou économique, écrit Roger-Gilbert Lecomte, ne doit pas faire perdre de vue l'importance de l'édification parallèle d'une nouvelle culture, d'un nouveau stade de l'esprit humain — ce qui est le but du Grand Jeu."

Impossible de changer le monde sans se changer soi-même, impossible de se changer soi-même sans s’éveiller à son potentiel le + élevé. Le lâcher prise permet la prise de conscience de ce qui, au-delà de l’ego, transcende l’individu et le fait advenir à tout ce qu’il est.

Sophie Wilkins ^  

Gandhi disait: "Soit le changement que tu veux voir dans le monde". Les enfants du futur ne se contentent pas d’être des indignés: ils doivent donc devenir aussi des initiés. Evolution spirituelle et transformation sociale sont les 2 faces d’une même pièce qu’ils doivent interpréter en se connectant à l’Esprit du temps.


Le juste milieu

 

Au cœur de l’évolution spirituelle comme de la transformation sociale, réside cet état de conscience inspiré qu’est l’état lyrique. L’état lyrique permet à la sensibilité de participer intuitivement à la dynamique créatrice de la vie. Ce droit d’auteur impose à ceux qui le perçoivent un devoir de résister au désordre ambiant en créant les formes novatrices qui expriment cette dynamique. Pour perdurer, toute nouvelle organisation sociale doit se fonder sur un changement de perception.

 

< Sophie Wilkins


"Indignation-Initiation" tel est le mot d’ordre des enfants du futur qui rassemble tous ceux qui se ressemblent parce qu’ils ressentent en eux le même élan irrépressible inspiré par l’Esprit du temps. Attirée par cet élan comme la limaille l’est par l’aimant, la conscience inspirée transfigure le cynisme de l’ère économique en un lyrisme qui réenchante chaque geste, chaque souffle et chaque jour en l’intégrant à la grande chaîne des êtres, des formes et des instants qui unit le ciel à la terre et l’éternité au présent.

Les enfants du futur aux yeux de silence et d’intensité ne sont ni de droite, ni de gauche, ni du centre, mais du juste milieu. Leur sensibilité participe à ce milieu multidimensionnel – à la fois social, naturel et spirituel – dans lequel ils évoluent et dont ils sont partie prenante et apprenante. Ils ne cherchent pas à faire carrière mais à cheminer sur la voie initiatique de l'individuation qui est celle d'une intégration synthétique des éléments de ce milieu. 

En actualisant leur puissance créatrice, ce processus d’individuation leur permet de se développer à travers des stades d’évolution successifs qui sont ceux d’une synthèse, d’une complexité et d’une intégration croissantes. L’initiation est intégration de l’altérité dans un processus évolutif et créateur.

Sophie Wilkins

Les Irréductibles

 

Les enfants du futur aux yeux de rêve et de révolte sont, avant tout, des irréductibles. Ils refusent l’empire et l’emprise d’une raison instrumentale qui, au prétexte de dominer la nature, en est venue à dominer l’humanité. L’homme total est ainsi réduit à une simple fonction économique qui le dissout dans ce que Marx nomme "les eaux glacées du calcul égoïste".

Irréductibles, les enfants du futur sont les apostats de cette religion économique qui célèbre ses rituels archaïques en transformant en mental prédateur le flux créateur de la conscience. Cette religion profanatrice a remplacé l’être par l’avoir et l’avoir par une avidité qui exprime un profond vide intérieur. Ce vide existentiel nourrit les mirages de l’accumulation capitaliste, de la compulsion consumériste et la prédation productiviste.

La folle avidité de nos contemporains ne fait qu’exprimer une angoisse existentielle et une peur de la mort qui transforment la possession en obsession. Pour les enfants du Futur, la mort est métamorphose qui participe au cycle évolutif de la manifestation. Un retour aux sources irradiantes du mystère. La fin d’un phénomène qui se résorbe dans le noumène dont il procède comme le fleuve se jette dans l’océan et comme la fleur se projette dans son parfum.


L’ère éthonomique

 

Les enfants du futur aux yeux d'été et d’étoiles combattent les hiérarchies de domination pour affirmer une hiérarchie de développement et d’élévation à travers des stades successifs de complexité et d’intégration. Dans cette holarchie, ils reconnaissent un ordre multidimensionnel en évolution auquel chaque partie est connectée organiquement par une intuition sensible.

A la fin de l’ère économique correspond l’avènement de l’ère "éthonomique" où les valeurs éthiques de la convivialité sont la cause et la conséquence d'une dynamique collective fondée sur l’échange et la réciprocité, le partage et le don, la collaboration et la relationLa véritable abondance est un sentiment qui naît de la juste adéquation entre l’homme et son milieuUne adéquation qui se manifeste sur le plan social par la triple obligation de donner, recevoir et rendre qui fut au coeur des sociétés traditionnelles.

Sophie Wilkins > 

 

Développer ce sentiment d’abondance nécessite de se libérer des fantasmes infantiles de l’ego qui exprime sa toute puissance à travers une culture de domination abstraiteEn nous rendant tous ego, notre civilisation s’est prise au je. Elle doit aujourd’hui s’en dépendre et le dépasser pour donner toute sa place à l’autre qui le fonde. Si, selon Rimbaud: "Je est un autre", cet autre est un nous.

Le temps est venu de retrouver notre 6ème sens: celui - fraternel - de la solidarité. Parce que nul n'est une île, toute conscience est collective. L'individualisme abstrait de la modernité doit se muer en une individuation concrète et sensible qui fonde la cosmodernité. 

Noûs - l’esprit en grec - est source d’une intersubjectivité permettant à chacun de participer au Grand Jeu de l’Esprit qui se manifeste à travers le Kosmos en évolution.



Une intelligence connective

 

Fils d’une intelligence connective, les enfants du Futur sont à la fois singuliers et pluriels. Ils sont capables de recueillir et d’accueillir une multiplicité de sensations, de perceptions et de conceptions pour en faire un bouquet d’inspirations qui nourrit leur âme et développe leur connexion intérieure. Leur singularité créatrice naît de l’intégration de cette infinie diversité.

Chacun d’entre eux est le fil singulier d’un réseau interdimensionnel tissé par une conscience collective dont ils sont les interprèstes actifs et créatifsLeur éthique est une connéthiquepas une morale abstraite mais un sentiment intense de participer à un ensemble vivant, vibrant et évolutif. 

Adossés à une verticalité essentielle, les enfants du futur n’identifient pas la fin aux moyens, la durée au temps, l’autorité à l’institution, ni l’évolution de l’être humain au progrès de la technique. Le projet créateur de l’intention n’est pas, selon eux, réductible au monde objectif de l’attention: il en est la source et l’amont.



La science du futur

 

 

Inspirés par un nouveau paradigme, les enfants du futur inventent des logiques et de langage novateurs. Leur intelligence intuitive intègre sensibilité concrète et raison abstraite.La science de demain, initiée par les pionniers d’aujourd’hui, intégrera explicitement la conscience humaine dans sa démarche et ressemblera aussi peu à la science d’aujourd’hui que la physique moderne ressemble à celle du 18ème siècle.

 

 < Sophie Wilkins

 

La science du futur ne se limite pas à des données quantifiables et mesurables. Elle enrichit l’attitude empirique, fondée sur l’observation des phénomènes, et l’attitude analytique, basée sur la compréhension des lois, par une connaissance intuitive, celle des principes qui régissent le monde des lois et des faits. Sensation, raison et intuition sont les 3 yeux d’une connaissance intégrale. À la démarche rationnelle de la science actuelle, ils ajoutent une intuition opérationnelle qui fut au cœur des connaissances traditionnelles.

Les enfants du futur sont les pionniers d’une cosmodernité qui redonne à l’intuition créatrice la place souveraine usurpée par la raison instrumentale pour maintenir son emprise sur les consciences désenchantées. Il ne s’agit plus de se perdre dans une science sans conscience mais de retrouver, dans une conscience inspirée, cette gnose immémoriale qui révèle les corrélations secrètes entre l’esprit, l’énergie et la forme. Les attitudes scientifiques et spirituelles peuvent se réconcilier dans cette pensée intégrale qui emprunte à l’une la précision et la rigueur du savant et à l’autre l’intériorité et la connaissance de l’initié.

source

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 20:23

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Roy Lewis, The evolution man, Hutchinson ed° Londres1960 

Traduit de l’anglais par Vercors et Rita Barisse:

Pourquoi j’ai mangé mon père, éd° Actes sud, Babel1990.

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Un humaniste chez les pithécanthropesaa-blog-fairy-snowflake-divider.jpg

 

L’Histoire nous enseigne qu’il n’est jamais bon de vouloir trop précéder son temps. Giordano Bruno (1548-1600) en paya le prix fort, Galilée (1564-1642) se laissa convaincre d’abjurer pour ne pas finir aussi sur le bucher et combien furent persécutés ou du moins tourmentés ?

Il y aurait même eu un pithécanthrope dévoré par les siens, après cuisson, pour avoir voulu trop vite s’hominiser!icon_wink.gifC’est cette fiction, publiée par Roy Lewis > en 1960, que Guy Evrard commente ici:

On fait souvent remonter les prémices de la civilisation occidentale au néolithique [1] [2], lorsque les hommes commencent à se sédentariser, entre 12.000 et 3.000 ans avant notre ère, selon les régions du monde. Mais ici, en cultivant un solide humour, l’auteur parvient à imaginer dans des temps beaucoup + anciens, dans une région de volcans en Afrique, les germes de notre société actuelle, son organisation économique et sociale, les tendances idéologiques fondamentales qui la traversent, gauche et droite, progressiste et réactionnaire, la relation ambigüe qu’elle entretient avec son environnement, au moins depuis le 18ème s. et ses Lumières, sinon dès la sédentarisation. Les temps où nos ancêtres descendaient tout juste des arbres et retournaient s’y réfugier à la moindre alerte. Mais il fallait s’adapter à la savane et s’y tenir debout, la tête au dessus des hautes herbes, car c’est là que se trouvait "la viande sur pattes", celle qui fournirait l’énergie dont notre cerveau en plein développement avait besoin. Mais on entre peut-être déjà dans la fiction avec cette interprétation.hublin_200.jpg

C’était quand? Le narrateur raconte comment son père, notre humaniste, vient de conquérir le feu. Il se situe donc il y a environ 450.000 ans. Ce dernier assume néanmoins une odyssée qui commença dès la séparation d’avec le chimpanzé, il y a + de 7 millions d’années (voir la présentation et fresque + bas, d’après < Hublin et Seytre > bernard2.jpg[3]). Pour lui, c’est comme si c’était hier. Pourtant, on ne vivait pas vieux à cette époque et les avancées étaient lentes, reposant sur une multitude de générations. D’ailleurs, il n’était pas facile de se situer sur l’échelle des temps puisqu’on ne l’avait pas encore inventée. Notre chef de horde essaie cependant de se référer au miocène, au pliocène, pour arriver au pléistocène, dont il signe la fin... Bref, il plonge avec entrain dans l’ère quaternaire et presse déjà l’homo erectus vers l’homo sapiens (voir ci après l’arbre des hominines [3] et l’échelle des temps fossilifères [4], quelques repères de la préhistoire [5], ainsi que dans GR1097 [6]). Pour l’essentiel, nous sommes au paléolithique, mais on sent bien que les neurones cherchent les 1ères connexions qui conduiront, beaucoup + tard, au néolithique. Dommage, il n’a pas encore conscience de filer vers l’anthropocène... mais le mot a été inventé après Roy Lewis.icon_wink.gif

L’idée de l’auteur est que nos travers sont consubstantiels de l’hominisation. On ne pourra peut-être jamais l’établir, quoique nos connaissances se soient considérablement enrichies depuis que Roy Lewis imagina cette histoire. Pour J-Jacques Rousseau, ils émergent plutôt avec la civilisation [7], mais la socialisation a bien précédé la civilisation telle que nous l’entendons. Alors, profitons au moins de la fiction pour nous observer dans le miroir du temps comme on découvre aujourd’hui dans un télescope les étoiles éteintes depuis des milliards d’années.

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Des Hominoïdes aux Hominines (d’après Jean-Jacques Hublin et Bernard Seytre [3]) On désigne par Hominoïdes la superfamille qui regroupe les hommes et les grands singes actuels (Chimpanzé commun, Bonobo, Gorille, Orang-outan, Gibbons, ainsi que le rameau de leurs ancêtres communs); par Hominidés la famille incluant l’Homme, le Chimpanzé, le Gorille et l’Orang-outan; par Homininés la sous-famille incluant l’Homme et le Chimpanzé; et par Hominines la tribu regroupant l’Homme et le rameau de ses ancêtres et parents depuis la séparation d’avec le Chimpanzé.

Un chef de horde humaniste

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Nous poussons la fiction, ici, jusqu’à voir un humaniste dans celui dont l’obsession est d’échapper aux comportements de l’animalité, entraînant sa horde avec lui, dans le seul intérêt conscient de l’espèce, réfutant toute appropriation privée de ses initiatives. D’autres pourraient y reconnaitre seulement un guide ou un prophète, ou pire un leader. Le cerveau jamais en repos, il observe chaque chose, chaque situation, en même temps qu’il essaie de comprendre les mécanismes de la nature afin d’en tirer avantage. S’obligeant à l’analyse, capable d’expérimentation et de synthèse, il exhorte ses semblables à l’intelligence, plutôt que se laisser aller à la facilité de l’instinct.

Ainsi remettait-il sur ses deux pieds un bébé rampant à 4 pattes, le fessait et rabrouait les filles alentour:

"Quand donc comprendrez-vous qu’à 2 ans un enfant doit savoir trotter? Quelle éducation! Si vous le laissez rétrograder vers sa tendance instinctive à la locomotion quadrupède, si cette habitude ne se perd pas, tout est perdu! Nos mains, nos cerveaux, tout! N’allez pas croire que nos progrès depuis le lointain miocène, je les laisse mettre en péril par une poignée de filles paresseuses! Faites-moi tenir ce garçon sur ses jambes postérieures, mademoiselle, sinon ce sera le vôtre, de postérieur, qui aura du bâton!"

N’omettant pas, au passage, d’enraciner l’autorité patriarcale.

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Fresque des Hominines (d’après J-Jacques Hublin et Bernard Seytre [3])

Comme dans La guerre du feu, la maîtrise du feu est au cœur de l’histoire. Le feu permet d’abord d’éloigner les prédateurs, puis de durcir la pointe des épieux pour la chasse, de cuire la viande. Mais si le roman de J.H. Rosny (1911) s’adressait aussi bien aux enfants (notre instituteur nous en faisait la lecture lorsque j’avais 9-10 ans) et si le film de J-Jacques Annaud (1981) en donnait parfois des images d’Épinal, celles qui viennent à l’esprit en lisant le livre de Roy Lewis tiennent davantage du journal satyrique. Notre héros se voit ainsi rabroué par l’un de ses congénères, qui vit encore le + clair de son temps dans les arbres, ce qui ne l’empêche manifestement pas de réfléchir ni de venir opportunément se réchauffer ou goûter quelque viande grillée près du foyer:

"Ne me rebats pas les oreilles avec ton évolution(...), ce n’est pas à toi de décider ni si ni comment tu dois continuer d’évoluer. Je vais te dire ce que tu es vraiment en train de faire (...): des pieds et des mains pour sortir de ta condition. (...)C’est vulgaire, petit-bourgeois, bassement matérialiste, (...)dénaturé, rebelle, outrecuidant et sacrilège. (...)Tu t’imagines être en train d’engendrer une espèce tout à fait nouvelle?".icon_wink.gif

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L’arbre des Hominines (d’après Jean-Jacques Hublin et Bernard Seytre [3])

Chaque apostrophe résonne comme un avertissement sur le sentier toujours escarpé qui mène à + d’humanité, au progrès. Un appel à la retenue, sinon à la sagesse, à celui qui clame, vers la fin de son épopée:

"Le feu fait de nous l’espèce dominante, et une fois pour toutes!

Avec le feu et le silex taillé, en avant pour la maîtrise du monde, et notre horde à l’avant-garde! (...)Leurs enfants [ceux des jeunes femmes ravies à d’autres hordes,JPEG - 23.8 ko1ers pas vers la nécessaire exogamie] naîtront dans un monde meilleur (...)".

Patrick Viveret, dans son dernier livre, La cause humaine [8] (voir GR1135), s’interroge ainsi à bon escient, 4 à 5000ans + tard:

"Quel est le sens de cette humanité, de cet univers qui l’a fait advenir au terme d’un processus de près de 14 milliards d’années?",

comptées à partir du big bang (il y a 13,7 109 ans). Faut-il comprendre que l’humaniste est celui qui trouve son chemin entre le réactionnaire indécrottable et le révolutionnaire impétueux?

Vue partielle (ères tertiaires et quaternaires) [4]

 

Le risque d’aller de l’avant

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Le risque d’aller de l’avant n’est pas seulement philosophique. J-Baptiste Fressoz nous rappelle, dans L’Apocalypse joyeuse [9], que "La fin du monde par la science" a été envisagée dès le milieu du 19ème s. Bien sûr inhérent à l’évolution, sans doute au progrès, le risque est devenu une marchandise source de profit. Déjà, notre humaniste ne manquait pas

"d’honorer les pionniers qui, tout au long de l’âge de pierre, avaient sacrifié leur vie pour découvrir ce qui était comestible et ce qui ne l’était pas, car avec le développement de l’intelligence, l’instinct s’était trop atrophié pour prévenir".

En améliorant l’ordinaire du chasseur-cueilleur par davantage de viande, le pithécanthrope se trouve confronté à de nouvelles expériences qui peuvent se révéler désastreuses ou pénibles, justifiant en tout cas d’approfondir l’évolution. Ainsi, vouloir manger un boa constrictor sans même le couper en morceaux, sous prétexte que celui-ci le faisait bien de ses propres proies, fut fatal à l’expérimentateur avant la fin du repas. Un enfant qui faillit périr aussi en engouffrant un poisson entier comme il l’avait vu faire par un léopard, sans enlever les arêtes, après avoir su l’attraper à force d’observer les oiseaux pêcheurs, se fit sévèrement réprimander par sa mère:

"De quel droit vas-tu rôder autour des léopards? Ce n’est pas de ton âge. Va tailler des silex, sale gosse!".icon_lol.gif

Quelques repères de la préhistoire
(d’après Yves Coppens [5])

 

Pré-humains et humains: 10 Ma [*] en Afrique tropicale. Bipédie et encore éventuellement arboricolisme. Accroissement du volume cérébral. Evolution de la denture.

• Sahelanthropus tchadensis (Toumaï): 7 Ma, le plus ancien fossile pré-humain connu.

Australopithecus anamensis: 4 Ma. Bipédie exclusive.

Crise climatique: rafraichissement et sécheresse. L’environnement fait l’homme, dans la vallée de l’Omo, en Afrique tropicale, à la limite de l’Ethiopie, du Soudan et du Kenya.

Genre Homo: 3-2,5 Ma. Encéphale + gros, + compliqué et mieux irrigué, denture omnivore. Apparition de la conscience, premiers objets fabriqués.

• 3 Ma: l’homme se met en marche car sa niche écologique s’élargit pour des raisons climatiques. Pied + endurant, cerveau + gros et + curieux, 1ers outils et régime omnivore assurent une plus grande mobilité.

• De l’Afrique, par le Sinaï, vers l’Eurasie. Au Proche-Orient et en Extrême-Orient vers 2,5 Ma. Dans le Massif Central vers 2,2-2,4 Ma. Dmanissi en Géorgie, en Espagne, en Indonésie vers 1,8 Ma. Probablement Homo habilis et non Homo erectus ni Homo ergaster, car le 1er est équipé + tôt (cerveau, pieds, dents, outils).

• L’Afrique et l’Eurasie (l’ancien monde), jusqu’à une certaine latitude, sont donc déjà peuplées par cette très ancienne humanité il y a 2 Ma, qui évolue vers Homo erectus.

• La Terre entre alors dans une série de cycles successifs froids et tempérés qui durent encore aujourd’hui. Ces peuples se trouvent isolés par les glaces (en Europe, peuplée depuis 2 Ma) ou par la mer (à Java, peuplée depuis 1,8 Ma et à Florès, peuplée depuis 0,8 Ma), ce qui va entrainer des dérives génétiques: néandertalienne en Europe (0,8-0,7 Ma à 30 ma [*]), pithécanthropienne à Java et florésienne à Florès.

• En Asie continentale et en Afrique, Homo erectus devient Homo sapiens (l’homme moderne). Crâne arrondi et plus gros volume cérébral. Pour la majorité des chercheurs, Homo sapiens serait apparu en Afrique et se serait répandu vers l’Eurasie suivant le même chemin qu’Homo habilis 2 Ma d’années + tôt (Out of Africa). Pour Yves Coppens, il se serait sapientisé sur place (Out of nowhere).

• Quoi qu’il en soit, il y a entre quelques centaines et quelques dizaines de milliers d’années, cohabitaient 4 humanités: Homo sapiens, Homo neandertalensis, Homo soloensis (Java) et Homo floresiensis (Florès).

• Il y a peut-être 50 ma, Homo Sapiens bouge ou continue de bouger. Il va en radeau en Australie (50 ma), à pied en Amérique (15 ma). Il est en Europe, à Java et + tard à Florès, où il rencontre ses prédécesseurs. En Europe, on l’appelle Cro-Magnon.

• Il y a sans doute eu des accouplements féconds d’Homo sapiens avec les 1ers occupants, mais la contribution génétique des prédécesseurs a de toute façon été modeste. Finalement, après quelques milliers d’années, les anciens s’éteignent (il y a 27 ma pour neandertalensis) au profit de sapiens, comme toujours quand 2 espèces proches partagent la même niche écologique.

• Puis sapiens débarque au Groenland il y a 5 ma, en Mélanésie il y a 3,5 ma, en Polynésie il y a 2 ma et à Pâques, Hawaï, Madagascar et en Nouvelle-Zélande il y a 1 ma.


Mais le + éprouvant fut sans doute de mastiquer la viande crue des heures durant avant de l’avaler, parce que la dentition n’était pas encore adaptéeicon_rolleyes.gif:

"J’ai calculé, grosso modo, que nous passons 1/3 de notre vie à dormir, 1/3 à courir derrière la viande et le reste à mastiquer. Où prendre le temps pour méditer?icon_rolleyes.gif Ce n’est pas avec cette sorte de remâchage-là que nous ruminerons nos connaissances, assouplirons nos réflexions. (...)Sans un minimum de loisir, pas de travail créateur, (...)pas de culture ni de civilisation".

La découverte de la cuisson fut donc une étape appréciée qui limita les indigestions et les aigreurs d’estomac, en même temps qu’elle offrit la saveur et la convivialité des repas de brochettes, de côtes grillées et de rôtis. Lorsque ces derniers furent présentés cuits juste à point par la maîtresse de caverne, alors l’homme admit la contribution de sa compagne à l’avancée de l’humanité:

"Du pur génie. Un pas incalculable pour toute l’espèce. Les possibilités sont prodigieuses".icon_exclaim.gif

Diamond_quote.jpgTout de même, les orgies de viande imaginées par l’auteur autour du feu laissent quelques doutes sur les affirmations de < Jared Diamond, rapportées par Frédéric Joignot dans Le Monde [10]:

"Des études paléo-alimentaires montrent que les chasseurs cueilleurs d’avant l’agriculture étaient en meilleure santé et mieux nourris que les cultivateursicon_confused.gif. Leur régime était + varié en protéines et en vitamines, ils disposaient de + de temps libre et ils dormaient beaucoup".

De la fiction à la science?

Le + grand risque était quand même d’enflammer le paysage alentour. Ce qui advint et obligea toute la tribu à fuir sa caverne, son territoire de chasse et un niveau de confort qu’elle redoutait de ne pas retrouver ailleurs, comme si son instinct de l’aventure s’était déjà émoussé.

Maîtriser le feu signifiait l’entretenir pour ne plus avoir à grimper en haut d’un volcan récupérer des braises, du moins tant que la fabrique du feu au moyen de silex n’était pas acquise, et aussi de savoir le contenir. Mais la technique progressait:

"nos travaux sont en bonne voie et nous pouvons prévoir avec confiance que, dès la fin des expériences en cours, nous serons en mesure d’annoncer..."

C’est justement au terme de ces expériences que la catastrophe se produisit:

"Nous courrions. (...)Hors des sous-bois jaillissaient céphalophes, antilopes, zèbres, impalas, phacochères, ils se joignirent à nous, les yeux exorbités par la terreur (...)et nous faisaient humblement confiance pour les tirer de là. (...) je vis surgir (...) une jeune lionne avec un lionceau nouveau-né dans ses dents (...)sans un regard pour les gazelles dont elle frôlait les flancs (...). Je grimpais en haut des rochers. J’y trouvai côte à côte, couchés sur le flanc, hors de souffle, des lions, des boucs, des léopards, des hyènes, des antilopes, des cochons, des babouins, contemplant d’un regard dilaté l’horizon en flammes".

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Alors que la situation semblait désespérée, notre humaniste, au cerveau + fébrile que jamais, inventa le contre-feu qui sauva la tribu et l’Arche de Noé:

"Et alors, les animaux, nous-mêmes, tous, nous fûmes saisis d’un seul et identique désir, obsédant: aller boire. (...)Personne n’attaquait personne, chacun portait ou guidait ses propres petits et nous titubions vers les abreuvoirs où les crocodiles attendaient. Mais jamais encore ils n’avaient vu un tel rassemblement (...) et, complètement abasourdis, ils prirent le large".

Par cette fresque, ici bien abrégée, digne du Livre de la jungle [11], l’auteur a-t-il voulu évoquer une coopération + fertile que la compétition, alors que se rapproche le mur de notre finitude?icon_wink.gif

Un écologiste d’avant ou d’après les Lumières?

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Bien sûr, le pithécanthrope encore arboricole, parent de notre humaniste pompier-pyromaneicon_lol.gif, tomba de son arbre et fut sauvé des flammes dans le grand mouvement précédent. Les évènements venaient cependant de lui donner raison dans son refus obstiné de transgression de la nature, clamé dès avant la catastrophe:

"Je suis prêt à admettre (...) qu’il est licite de tailler des cailloux, car c’est rester dans les voies de la nature. Pourvu, toutefois, qu’on ne se mette pas à en dépendre trop: la pierre taillée pour l’homme, non l’homme pour la pierre taillée! Et qu’on ne veuille pas non plus les affiner + que nécessaire. Je suis un libéral (...) et j’ai le cœur à gauche. Jusque-là, je peux accepter. (...)Mais le feu, c’est tout différent, et personne ne sait où ça pourra finir. Et (...) ça concerne tout le monde! (...)Car tu pourrais brûler toute la forêt avec une chose pareille et qu’est-ce je deviendrais?".icon_rolleyes.gif

Plus tard, il avait ajouté:

"Aucun animal n’a jamais été conçu dans le but de dérober le feu au sommet des montagnes. Tu as transgressé les lois établies par la nature. (...) Tu étais un des éléments de l’ordre établi, (...)un élément du majestueux ensemble formé par la flore et la faune, vivant avec lui en parfaite symbiose, avançant avec lui dans le rythme solennel et infiniment lent des changements naturels. (...)Tu t’es coupé de la nature, de tes racines, de tout vrai sentiment d’appartenance".

Et Fukushima était encore loin.

Notre humaniste, devançant les penseurs du siècle des Lumières, fortifiait cependant son credo:

"La nature est avec l’espèce qui possède sur les autres une avancée technologique".

Mais aussi, dans un délire que lui inspirait la loi de la jungle à laquelle il voulait que l’homme en gestation échappe et survive, préfigurant les + grandes folies de l’histoire humaine à venir, il déclarait:

"Nous nous appliquerons à exterminer toutes les espèces qui nous ravagent, à n’épargner que celles qui se soumettront. À toutes nous proclamerons (...): ou bien vous serez nos esclaves, ou bien vous disparaitrez! Car nous serons vos maîtres par notre supériorité en tout: (...) par la super pensée, de super ruses, un super peuplement, une super évolution!".

Toujours offensif, mais + synthétique et peut-être moins guerrier:

"En avant vers + d’humanité, + d’histoire, + de civilisation!".

L’auteur, en 1960, n’avait pas prévu que nous rendrions hommage à J-Jacques Rousseau [7] cette année, mais on ne peut s’empêcher de songer à nouveau au philosophe à la lecture de tels échanges: un pithécanthrope rousseauiste dans ses rapports avec la nature et loin de faire confiance au progrès des techniques, et son congénère adepte et artisan des Lumières avant l’heure, mais qui laisse prévoir en même temps certaines conséquences dramatiques d’une philosophie convaincue que la sagesse naîtrait des Lumières, ce à quoi J-Jacques Rousseau ne croyait guère. dessin-economie.jpgOn sait néanmoins que la pensée du philosophe ne fut pas en tous points éclairée et il n’aurait sans doute pas désapprouvé cette avancée:

"À mesure que nos chasses gagnaient en efficacité, les femmes pouvaient passer + de temps aux travaux de ménage [dans la grotte], au lieu d’être obligées de suivre les chasseurs pour avoir leur part de butin".icon_rolleyes.gif

Ces 2 là, on le voit, au-delà du débat simpliste réactionnaire contre progressiste, concentrent donc les ambiguïtés du questionnement de ces dernières décennies, sans toutefois atteindre, c’était trop tôt en 1960, les contradictions majeures d’aujourd’hui: les hommes réalisent qu’ils font toujours partie de la nature, en craignant de la perdre; pourtant, certains prétendent la protéger en la transformant en marchandise [12], quand d’autres imaginent un trans-humanisme.

“La guerre du feu” et le premier réflexe (néo)libéral, ou pourquoi j’ai tué et mangé mon père

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À ceux de la horde qui se plaignaient d’avoir dû abandonner leur caverne confortable et leur Eden de chasse à la suite de l’accident technologique, notre héros rétorque, retrouvant la détermination des défricheurs:

"Moi, je construis l’avenir (...)pour que chaque horde puisse avoir son chez-soi, du feu à domicile, une broche sur son feu, du bison sur sa broche, et qu’elles puissent s’inviter les unes les autres à partager leur hospitalité".

Là, les choses se gâtent lorsque le narrateur, fils de notre humaniste, après avoir reproché à son père d’avoir déjà donné du feu à d’autres hordes, découvre que celui-ci envisage maintenant d’en communiquer le mode de fabrication:

"je m’oppose absolument à toute divulgation de secrets intéressant notre sécurité au profit d’une horde étrangère. (...)Mon intention (...), c’est que la horde garde pour elle le feu artificiel. (...)Les autres hordes devront admettre que nous sommes, tu l’as dit, la puissance dominante. Il faut, si elles veulent mettre un feu en route, qu’elles soient obligées d’en passer par nous et par nos conditions".

Au père qui se fâche et répond qu’il fera ce qu’il voudra de son invention, le fils déploie des arguments que nous connaissons tout aussi bien:

"Moi je pense aux enfants. À leur carrière future, et non à des rêves romanesques. Et je déclare que, pour des utopies, tu ne gâcheras pas les chances de nos fils de s’établir comme des pyrotechniciens professionnels".icon_rolleyes.gif

À l’interrogation sur le pourquoi de la gratuité à "tous ces salopards", l’inventeur répond par une analyse définitive:

"Pour le bien de la subhumanité (...). Pour le salut de l’espèce. Pour l’accroissement des forces évolutionnaires. (...)Je considère que les résultats de la recherche individuelle sont la propriété de la subhumanité dans son ensemble, et qu’ils doivent être mis à la disposition de tous ceux qui (...)explorent où que ce soit les phénomènes de la nature".

Le destin de notre humaniste est scellé lorsque, quelque temps + tard, il négocie habilement le feu contre l’occupation de nouvelles cavernes "exposées plein sud" et de terrains de chasse giboyeux, avec une autre horde moins avancée, qui les surprit, affaiblis, dans leur longue pérégrination à la recherche de nouveaux territoires après l’incendie, et les fit prisonniers.icon_rolleyes.gif

C’en était trop pour la génération de ses fils. L’invention suivante, celle de l’arc, lui fut fatale. Alors qu’il guidait la mise au point finale et leur apprentissage du tir, une flèche se détourna... Il y eut un banquet célébrant la "patriphagie" et au cours du discours prononcé par le tireur... parricide, on comprit qu’il fallait "tempérer le progrès par une sage prudence".icon_rolleyes.gif

Une sage prudence qui allait organiser la propriété. L’hominisation prit alors les tournures qui dominent aujourd’hui.

 

G. EVRARD, GR, nov. 2012

 

C’est Théodore Monod, l’homme de science, infatigable marcheur du désert, qui convainquit Vercors de lire et de traduire le livre de Roy Lewis:

"Je ris, et tu riras, c’est le livre le plus drôle de toutes ces années, mais ce n’en est pas moins l’ouvrage le plus documenté sur l’homme à ses origines".

À lire, même si les connaissances ont continué de progresser depuis, alors que la sagesse des hommes, elle, se fait toujours attendre.

La-postmodernite-a-t-elle-une-idee-de-l-

[1]J-Paul Demoule, La révolution néolithique, éd. Le Pommier, Cité des sciences et de l’industrie, Paris 2008

[2]Jean Guilaine, Caïn, Abel, Ötzi, L’héritage néolithique, éd. Gallimard 2011

[3]J-Jacques Hublin, avc Bernard Seytre, Quand d’autres hommes peuplaient la Terre. Nouveaux regards sur nos origines, éd. Flammarion, Paris, 2008

[4]Aux sources de la Terre, exposition au Jardin des Plantes, à Paris, 30 avr/30 nov 2008

[5]Y. Coppens, Histoire de l’homme et changements climatiques, Collège de France, Fayard 2006

[6]Guy Evrard, I. Quels équilibres démographiques sur notre planète?, GR 1097 (avr 2009)

[7]G Evrard, J-Jacques Rousseau à la GR!, GR 1134 août-sept 2012, M-Louise Duboin, ...avec un bémol, même GR

[8]Patrick Viveret v, La cause humaine. Du bon usage de la fin d’un monde, éd. LLL Les liens qui libèrent, mai 2012

[9]J-B Fressoz, L’Apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique, éd. Seuil, L’Univers historique, fév 2012

[*]Ma = millions d’années _ma = milliers d’années

[10]Frédéric Joignot, L’homme, cet animal suicidaire peint par Jared Diamond, Le Monde Culture et Idées, lemonde.fr, le 27.09.2012. D’apr Jared Diamond, Le troisième chimpanzé (1992), De l’inégalité parmi les sociétés (1998) et Effondrement (2005)

[11]Rudyard Kipling, 1894, et les adaptations de Walt Disney

[12]G. Evrard, I et II. La nature marchandise jusqu’à l’absurde, GR 1102 et GR 1110 oct/nov 2009

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proposé par mamadomi

rééd° du 13 12 13

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