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  • : caplibre
  • : lieu d'échanges et de convivialité, en toute simplicité sur tous les sujets qui vous intéressent, des débats, de l'actualité, musique, poésie, humour, partage... bienvenue à tous les gourmands de la vie et aux adeptes de la pensée sans frontière!...ou de la non-pensée :) n'hésitez pas, proposez vos questions/sujets en cliquant sur "contact", en bas de page...ce sera publié!
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T'entends quoi?

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Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
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Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
►oops ça coupe, suite ici 
+ de zik ici [les notes que j'aime]

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...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
hymne à la beauté de la nature ici
à lire absolument:
comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
en tant qu'état, 179 pays maintiennent leurs relations
diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
en 2011 (actuel statut d'observateur) mais
la demande d'adhésion n'aboutit pas à cause
du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
la Palestine siège enfin à l'UNESCO
le 29 nov 2012
la Palestine devient
"un ETAT observateur
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Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
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Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
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l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
 http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
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lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 23:00

http://www.shiatsu-isamarc.be/images/15-xoffraix-2011_Line1.jpg

http://accel10.mettre-put-idata.over-blog.com/0/02/35/41/les-chats/baiser-amants.jpg

http://www.shiatsu-isamarc.be/images/15-xoffraix-2011_Line1.jpgNous autres artistes

http://www.shiatsu-isamarc.be/images/15-xoffraix-2011_Line1.jpg

 

 ▼photo par Nathaniel Baruch

http://i.message-business.com/content/operations/EmailOperations/_11277/343759/Images/photo2.jpgLorsque nous aimons une femme il nous arrive parfois de haïr la nature en songeant à toutes les rebutantes fonctions naturelles à quoi toute femme est soumise; volontiers nous penserions à autre chose, mais si, par hasard, notre âme effleure ce sujet elle est prise d’un mouvement d’impatience et jette un regard de mépris sur la nature:

nous voilà offensés puisque la nature

semble empiéter sur nos droits de propriété

de la façon la plus profane.

Et nous gardons nos oreilles de toute physiologie,

nous décrétons à part nous, que nous voulons ignorer que l’homme est encore autre chose qu’âme et forme.

Pour tous ceux qui aiment,

"l’homme sous la peau" est une abomination, une monstruosité,

un blasphème envers Dieu et l’amour.

— Eh bien! ce sentiment de ceux qui aiment, à l’égard de la nature et des fonctions naturelles, était autrefois celui des adorateurs de Dieu et de sa "toute puissance":

dans tout ce que les astronomes, les géologues, les physiologistes, les médecins disent de la nature,

ces adorateurs voient un empiètement sur ce qu’ils ont de + sacré,

donc une attaque, et de +

la preuve de l’imprudence de celui qui attaquait!

Les "lois de la nature" leur apparaissaient déjà comme une calomnie de Dieu; au fond ils n’auraient pas demandé mieux que de voir ramener toute mécanique à des actes de volonté et d’arbitraire moraux:

— mais puisque personne ne pouvait leur rendre ce service, ils préféraient se cacher à eux-mêmes la nature et la mécanique, autant qu’ils le pouvaient, afin de vivre dans le rêve.

Ah! ces hommes du temps passé s’entendaient à rêver, sans avoir besoin au préalable de s’endormir!

— et nous-mêmes, nous autres hommes d’aujourd’hui, nous nous y entendons encore trop bien, malgré notre bonne volonté à être éveillés et à vivre dans la clarté du jour! Il nous suffit d’aimer, de haïr, de désirer, il suffit même simplement de sentir pour qu’immédiatement l’esprit et la force du rêve descendent sur nous;

et, les yeux ouverts, insensibles à tout danger, nous gravissons le chemin le + dangereux qui mène aux sommets et aux tours de l’imagination; le vertige ne nous atteint pas, nous qui sommes nés pour grimper,

— somnambules en plein jour! Nous autres artistes!

Nous qui cachons le naturel, lunatiques et ivres du divin!

Voyageurs infatigables, silencieux comme la mort,

nous passons sur les hauteurs, sans nous en apercevoir,

croyant être en pleine, en pleine sécurité!

 

F. Nietzsche Le Gai Savoir livre premier chap 59http://www.shiatsu-isamarc.be/images/15-xoffraix-2011_Line1.jpg

http://5b.img.v4.skyrock.net/5b2/nina340454/pics/2857984778_small_1.jpg

http://lestresorsdeclaude.l.e.pic.centerblog.net/075b8f10.gif

http://www.shiatsu-isamarc.be/images/15-xoffraix-2011_Line1.jpg

proposé par mamadomi

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 00:58

D'un joli poème intitulé " L'Aube ":

 

La noirceur et le froid de la nuit  laissent place

aux rayons de soleil d'un nouveau jour. 

 

Ceci exprime les siècles d'obscurantisme, de guerre, de souffrances

et de peur que l'humanité vient de traverser.

 

Nous sommes dans une période de transition où la nuit n'est pas encore

tout à fait terminée et où l'on peut ressentir dans l'air une nouvelle énergie.

La Terre et l'Humanité sont en train de recevoir la douce brise

d'un nouveau matin qui les conduira vers un nouvel état d'être,

un nouvel état de conscience.

Certains s'accrochent aux festivités de la nuit passée,

ils voudraient bien continuer à festoyer sur le dos des autres

mais rien ne peut arrêter un cycle cosmique

et le nouveau jour est en marche.

 

L'aube, ce doux moment où la nature s'éveille.

Ce moment magique où la lumière dissipe les ténèbres,

 

Après avoir traversé la nuit en n'y voyant rien, voilà que la Lumière qui arrive

nous éclaire et éclaire notre chemin,

voilà que la Lumière de la Conscience nous éveille à notre vraie nature.

 

arrive chargé d'espoirs dans le coeur des humains.

 

Nombreux sont ceux qui espèrent en ce moment car ils se rendent bien compte

que le chemin pris par l'Humanité durant ces derniers siècles

arrive à un tournant capital.

 

Pour que naisse un nouveau jour empli d'amour dans l'âme de l'Humanité.

 

Ce tournant capital sera celui où l'âme de l'Humanité vivra dans l'Amour.

Ce nouveau Jour, ces prochains siècles seront emplis d'Amour

et cela est le seul chemin vers lequel l'Humanité puisse se diriger.

 

- totem -

http://comments16.com/wp-content/uploads/2009/07/3210.gif

proposé par mamadomi

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 03:14

 

http://local.attac.org/rhone/IMG/gif/d144_Attac_titom_solidarite.gif

 

Jacques Billière-George apporte un autre témoignage d‘effort pour une vraie démocratie, une manifestation-débat organisée à Dieppe il y a déjà quelque temps:


La Semaine de la richesse


 

L’enjeu de “la semaine de la richesse” était, à mes yeux en tout cas, d’essayer de modifier, d’élargir l’appréciation de la situation économique et sociale au-delà de l’approche strictement économique et financière jusqu’ici privilégiée par Attac autant, paradoxalement, que par le capitalisme régnant. En circonscrivant son analyse au champ économique sinon “économiste”, en n’ouvrant d’autres “possibles” que quantitatifs, Attac reste dans les clous de l’idéologie dominante et s’interdit, à son insu peut-être, d’initier de l’alternative radicale, seule aujourd‘hui en mesure de répondre aux défis des crises du temps.   Il n’y a pas d’alternative réformiste au libéralisme mortifère à l’œuvre.  En s’interdisant d’intervenir clairement dans le champ politique deshttp://bxl.attac.be/spip/IMG/gif/d142_Attac_titom_travail.gif valeurs à partager démocratiquement, un champ à ne pas confondre avec le champ des pratiques de pouvoir, Attac a trouvé ses limites, d’où probablement la crise sourde qui le mine. En face, le capitalisme financier international s’appuyant sur l’outil médiatique à sa solde, remporte victoire sur victoire, y compris au coeur des salariés, en déplaçant et en viciant le combat de classe sur le terrain culturel, celui des valeurs qu‘Attac n’aborde que du bout de la pensée. C’est donc le terrain des valeurs (superbe notion capturée par le discours financier puisqu’étymologiquement çà veut dire “force de vie”) qu’il s’agit “d’investir”, un terrain laissé en jachère par toutes les “gauches” depuis 1983.

D’où en ouverture l’intervention de Patrick Viveret resituant, à travers une approche anthropologique, les trois dimensions de la crise actuelle: socio-économique, financière et écologique, la conjonction des trois ne s’étant jamais produite auparavant et devant déboucher sur une reconfiguration radicale de la planète.


Une reconfiguration architecturée autour:

• d’une nouvelle approche des relations internationales: de grands blocs d’États, plutôt que des nations: Europe, États-Unis, bloc asiatique bicéphale Chine/Inde, Pays émergents (Brésil, Afrique du sud, Nigeria, etc.), Amérique du sud, Afrique émergente, Afrique en panne, etc. Les périmètres se recoupent, s‘interpénètrent, glissent dans une dérive constitutive de nouvelles mutualités, de nouvelles solidarités. Ce mouvement n’est pas pris en compte par les institutions internationales en crise (Nations Unies, FMI, Banque mondiale, OMC, etc.). Un axe essentiel de la lutte anticapitaliste passe par le re-paramétrage et la démocratisation de ces institutions.http://www.jeanmariedarmian.fr/wp-content/uploads/2009/08/01/democratie-passage-aux-actes/democratie.jpg

Les forums sociaux, à tous les étages des sociétés, sont un outil privilégié de cette bataille. Encore faut-il, à travers leur démocratisation, décupler leur ampleur par l’élargissement de leurs bases populaires. Le forum indien fut de ce point de vue exemplaire, il a pourtant laissé ses “initiateurs” décontenancés*.

• D’une nouvelle approche des États et des services publics autour d’un enrichissement des procédures démocratiques, d’une sacralisation de leurs fonctions régulatrices, notamment en matière de préservation et d’élargissement du bien commun, du partage du patrimoine et des richesses et de la dynamisation des liens sociaux. Il n’est pas certain que pour l’heure ces questions déterminantes soient bien prises en compte, tant à Attac que dans tout le mouvement alternatif, sinon dans une perspective strictement défensive. En particulier, la première bataille à mener serait au niveau des institutions locales, départementales, régionales en marquant au corps dans notre pays la contradiction clé entre un État à droite et des élus locaux majoritairement “socialistes”. Cette fracture sociologique, qui débouche sur une fracture institutionnelle, est une opportunité pour exacerber les contradictions au cœur de la sphère des pouvoirs.

• D’une nouvelle approche des modes de vie à travers une http://www.journarles.org/IMG/gif/vignette_eau.gifreconsidération des fonctions du travail comme accomplissement et non comme marchandise, de son partage, d’une requalification des différents modes de consommation en fonction d’une hiérarchisation qualitative des besoins. La question étant moins d’opposer de façon binaire croissance et décroissance, que de donner un contenu éthique à la croissance en fonction tout à la fois de l’équité socio-économique et d’une relation raisonnable au patrimoine naturel, d‘une reconfiguration du temps du vivre ensemble par une réinitialisation des échanges comme moyen de construire/reconstruire du lien citoyen, d’inventer de la société épanouissante. Au plan français, la rencontre qui a eu lieu en 2007 à la Bourse du travail à Paris à l’initiative d’Attac entre organisations écologiques et syndicats fut un pas en avant.

La “semaine de la richesse” n’a pas reçu l’accueil qu’il aurait fallu, compte tenu de l’importance des questions soulevées et de leurs enjeux… Nous n’avons pas su intégrer “notre débat” dans le débat local. Nous avons été peu nombreux à nous investir dans la préparation de la manifestation et peut-être avons-nous été maladroits dans l‘intitulé du projet et dans nos relations aux tiers que nous aurions souhaité associer. Il y a eu évidemment la question de la subvention de la région, promise puis retirée, sur fond de politicailleries. Il y a eu le silence retentissant de tous les Attac de Normandie, le "j’y vais/j’y vais pas" de certaines associations, etc., l’absence des syndicats, de représentants politiques pourtant concernés… Il reste qu’une vingtaine de personnes se sont inscrites pour poursuivre de différentes manières le travail entrepris autour de cette question de la réappropriation des richesses. C’est une bonne base.

• Le débat avec Célina Whitaker sur la monnaie a été peu suivi, probablement du fait qu’il s’agit d’une question aride, moins évidente que celle du pouvoir d’achat, mais pourtant cruciale. La monnaie à réinventer, pas comme marchandise, voilà bien une façon pratique d’aborder la question du partage des richesses dans un périmètre de solidarité. Des expériences sont en cours à l’étranger comme en France. Elles se font en coopération avec des institutions locales, régionales avec un appui européen. C’est un terrain pratique où re-infuser du politique, de la solidarité, de la justicehttp://jeanbesset.unblog.fr/files/2008/10/argent.gif dans le champ économique. S’il s’agit de donner une suite à cette semaine de la richesse, il  semble bien qu’il faudrait reprendre cette question, la creuser, et mettre en œuvre un dispositif innovant intégrant une démarche citoyenne dans une coopération avec les institutions locales. Une contribution concrète à la construction d’une démocratie locale!

• Le débat avec Jean Gadrey sur les indicateurs socio-économiques a permis tout à la fois de voir combien il était urgent de se donner des moyens démocratiques d’appréhender les situations socio-économiques avec d’autres outils que ceux instrumentés par le capitalisme (PIB, statistique biaisées du chômage, du niveau de vie, de la croissance, de la mesure des patrimoines, des effets de la fiscalité, etc.) - voir chez Vlad en parallèle sul sujet, combien à travers leur réévaluation (au sens étymologique du terme = quelles valeurs sont en jeu?) il y avait là possibilité de se donner les moyens de redéfinir, à travers un authentique débat, un projet politique, et comment ce débat s’inscrivait dans une démarche internationale active, riche de débouchés si on voulait bien s’y impliquer.

http://attac54.org/IMG/gif/bourse_reduit.gif

• La table ronde a révélé un désir partagé de créer concrètement des liens de proximité de plusieurs ordres, d’être informé de tout ce qui se passait en manière d’alternatives concrètes, d’en initier des nouvelles.

Depuis des années, Attac accumule les analyses économiques pertinentes sur les vices du système capitaliste, concluant document après document qu’on allait dans le mur. On s’associe à tous les mouvements sociaux de défense ici du bien public, là des acquis sociaux, là encore des menaces pesant sur la démocratie, nos identités culturelles et j’en passe. Et cependant le char capitaliste continue à labourer nos espoirs et toute perspective d‘un monde de justice, les forces dites réformistes ferraillant dans leur marigot. C’est bien en se re-identifiant comme forces populaires (neuf français sur dix ont tout à perdre danshttp://www.programme-presidentiel.com/wp-content/uploads/2007/04/democratie_participative_mini1.jpg le système actuel), forces riches d’intelligence, d’imagination, de solidarités, dans la démocratie locale active et dans une articulation aux mouvements multiples du monde; que l’on parviendra, laborieusement mais sûrement, à modifier le sens de nos avenirs sur une planète dont on préservera la pérennité, à condition cependant de s’extirper de la gangue économiste dans laquelle on est empêtré et d’en finir avec les modes d’organisation périmés et stériles où s’abîment les espoirs depuis des lustres.

*sur ces forums lire Changer le monde,

de Chico Whitaker, aux éditions de l’Atelier.

J. BILLIÈRE-GEORGE, 28 fév. 2010
http://www.interligo.org/var/ezwebin_site/storage/images/les-croyances/d%C3%A9mocratie/2472-5-fre-FR/D%C3%A9mocratie.jpg

proposé par mamadomi

rééd° du 09 04 10

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 08:35

http://images.ados.fr/divers/photo/9455290945/dragons-chinois/chinese-dragon-lion-1086455e17.jpgTyrannie

 

C'est ainsi que chante le dragon femelle qui garde les sept cavernes au bord de la mer:

"Mon ami viendra, chevauchant les vagues. Son terrible rugissement remplira la terre de peur, et les flammes de ses narines mettront le feu au ciel. Lors de l'éclipse de la lune, nous nous marierons et, lors de l'éclipse solaire, je donnerai naissance à saint Georges qui me tuera."

C'est ainsi que chante le dragon femelle qui garde les sept cavernes au bord de la mer.

 

Khalil Gibran, Le Précurseur

http://www.ajblog.fr/rahhh/images/couleurs/bebe-dragon-oyoyo.jpg

je vous propose de me dire ce que vous évoque ce texte

proposé par mamadomi

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 12:31

  http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

Réflexion:

...ou comment on veut dissuader le citoyen de réfléchir (entre paresse et manipulation)...sous couvert que la terre a toujours tourné...

et puis tout savoir sur le GIEC aussi...

http://mjsaube.fr/wp-content/uploads/dotclear/images/think_tank.jpg

La controverse trop médiatisée sur la réalité du changement climatique et ses causes principalement anthropiques, en franchissant l’enceinte de l’Académie des sciences, en France, a frôlé le ridicule. Pour Guy Evrard, outre qu’elle peut justifier l’inaction, son instrumentalisation évite surtout une autre controverse, bien + politique, sur la responsabilité du libéralisme économique, son incapacité à remédier aux désordres qu’il génère et, pire encore, sa volonté d’ouvrir un nouveau domaine marchand. De façon + générale, elle masque l’incurie du productivisme. Il s’agit bien d’esquiver un véritable débat sur notre système économique et social, qui jetterait les bases d’un autre avenir. C’est donc la démocratie qui est interrogée dans la 2ème partie de cet article

- Précédemment

 

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifChangement climatique:

de la controverse au débat démocratique


http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

 

 

Un regard ponctuel sur 2 sites Internet de la presse écrite généraliste révèle la difficulté d’un débat serein et constructif sur le sujet dans le grand public, par média interposé, sans organisation de la discussion, même si l‘on peut se réjouir d’une participation significative. Ainsi, 3 ex qui ont donné lieu chacun à + d’une centaine d’échanges entre lecteurs:

http://www.decitre.fr/gi/45/9782742795345FS.gif

- le dossier publié dans le blog du Monde Diplomatique en déc 2009 [24], à la veille de la conférence de Copenhague, qui tentait une synthèse des données, réfutant en introduction le scepticisme sur la réalité du réchauffement climatique lié aux activités humaines;

- une interview du glaciologue Claude Lorius, dans le blog du Monde.fr, jan. 2011 [25], à l’occasion de la publication de son livre Voyage dans l’anthropocène;

- enfin, un art. du Monde.fr, Le changement climatique aurait contribué à la chute de l’Empire romain,-également jan. 2011 [26], reprenant une étude publiée dans le magazine Sciences.

La plupart des lecteurs, parfois péremptoires, affichent leur camp. Certains tentent une approche réellement constructive. D’autres généralisent à la crise environnementale. D’autres encore se positionnent d’emblée sur le terrain politique.

Alors,

a-t-on avancé ou seulement alimenté la controverse?

Recueillir l’avis des lecteurs en les laissant débattre entre eux sans intervenant qualifié et sans synthèse progressive reste un simulacre de démocratie. Les échanges sont mieux structurés sur le site de discussion Wikipédia [27] ouvert sur le sujet, mais aident-ils davantage les internautes à forger leur opinion?

- Pour que les citoyens exercent leur responsabilité sur des bases solides, ils doivent puiser les savoirs aussi à d’autres sources, éviter de se laisser piéger dans un débat de pure forme. Chacun doit pouvoir apporter sa pierre à l’édifice, mais il faut un maçon.

- Trouver des données sur Internet n’est pas si difficile, juger seul de leur fiabilité et les mettre en cohérence impose d’acquérir les connaissances requises, de les éprouver et de les valider continuellement au contact de spécialistes.

- Demander l’avis des gens, comme le font souvent les sondages, à chaud d’une actualité qui a déversé des informations en boucle et les commentaires de chroniqueurs patentés, est peu crédible. Mais n’est-ce pas sur ce mode que s’est établie la relation entre le monde politique, les médias et les citoyens, invitant ces derniers à emprunter des voies toutes tracées? icon_rolleyes.gif

http://static2.dmcdn.net/static/video/886/491/24194688:jpeg_preview_medium.jpg?20110807195655Que les scientifiques aient quelque difficulté à faire comprendre leur travail n’est alors plus surprenant. Hervé Le Treut, l’un de nos éminents climatologues, au cours d’une récente conférence au pays de La Grande Relève [28], s’étonnait qu’aucune adresse aux citoyens sur le sujet n’ait émergé de groupes de réflexion, et pas davantage au sein des formations politiques, à l’approche d’une échéance électorale majeure.

 

Notre démocratie a sans doute besoin

de nouvelles structures d’échanges, institutionnelles ou non,

pour de nouvelles avancées.

 

[24] Ph. Rekacewicz, Changements climatiques: le grand tournant, Le Monde Diplomatique, Les blogs du Diplo, 04/12/2009

[25] Interview de Claude Lorius (glaciologue, membre de l’Académie des sciences), à propos de son livre avec Laurent Carpentier, Bienvenue dans une nouvelle ère géologique, l’anthropocène, blog Le Monde.fr, 14/01/2011

[26] Revue de presse, Le changement climatique aurait contribué à la chute de l’Empire romain, blog Le Monde.fr, 19/01/2011

[27] Wikipédia, Discussion: Controverses sur le réchauffement climatique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion :Controverses_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique

[28] Hervé Le Treut, Le changement climatique. Réalité? Conséquences? Urgence? Quelles mesures mettre en œuvre localement? Conférence-débat organisée par le mouvmnt associatif (CADEB), le 09/02/2011 au Vésinet-78

http://www.prismedetete.net/wp-content/uploads/2010/10/Climategate-V%C3%A9rit%C3%A9.jpg 

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifUne dimension politique révélatrice de la controversehttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

 

 

La controverse suscite une mobilisation soutenue des sciences humaines, au-delà de la confrontation sur les données scientifiques proprement dites. Ainsi, le colloque international Controverses climatiques, tenu à Bruxelles et à Paris en oct 2010 [29], visait à apporter un éclairage à la fois

- sur le fond (l’interprétation des données, les incertitudes),

- les acteurs (le GIEC, sa composition, son mode de fonctionnement, les sources de financement, l’action publique)

-et la forme (la médiatisation, les représentations et les réactions de la population).

Cependant, de telles rencontres concentrent principalement un public universitaire et laissent la question ouverte du dialogue avec les citoyens.

Sur le fond, selon la conclusion de la 1ère partie, -ici- le consensus est à peu près rétabli entre spécialistes. Mais on apprend comment les incertitudes inhérentes aux données scientifiques servirent à construire le doute, et pour quelles raisons.

- D’abord aux États-Unis, précurseurs dans la défense de l’environnement et dont la communauté scientifique était pratiquement unanime sur la reconnaissance du réchauffement climatique et de ses causes anthropiques possibles, lors de la formation du GIEC [*], en 1988. D’ailleurs, on imagine bien que sans ce consensus américain le GIEC n’aurait jamais vu le jour. C’est à ce moment-là que le doute a été instillé par 4 personnages, scientifiques influents [30], qui avaient auparavant soutenu le projet de guerre des étoiles, dans le contexte de la politique ultralibérale mise en place par R.Reagan et M. Thatcher.

Ils avaient déjà contesté les dangers du tabac pour la santé, la réalité des pluies acides, l’importance du trou dans la couche d’ozone et la nocivité du DDT. icon_rolleyes.gif

S’opposant à toute intervention de l’État, leur motivation, essentiellement idéologique, reposait sur le fondamentalisme du marché libre, tout mécanisme de régulation conduisant, selon eux, au socialisme!icon_lol.gifhttp://storage.canalblog.com/36/12/216743/54202770_p.jpg

- À partir de 1992, le président G.H.W. Bush, qui avait pourtant appelé à l’action contre le réchauffement climatique, renonça et l’on sait qu’ensuite le protocole de Kyoto ne fut jamais signé par les Américains, sous la pression notamment des lobbies de l’énergie. En particulier Koch Industries, dont les frères Koch financent une multitude de think tanks [31] qui militent pour l’ultralibéralisme et le mouvement Tea Party [32].

- Depuis, les sociologues ont observé que les réticences dans la population américaine persistent en majorité chez les électeurs républicains et, + généralement, dans les milieux conservateurs. De toute façon, le président démocrate Barack Obama déclarait, dans son discours d’investiture, le 20 janv2009, comme nouveau décideur environnemental [33]:

"La question qui se pose à nous n’est pas […] de savoir si le marché est une force qui œuvre pour le bien ou pour le mal. Sa capacité à produire de la richesse et à propager la liberté est sans égale".

En France, où la pratique des think tanks n’est pas développée comme aux États-Unis, le mouvement de scepticisme s’est appuyé sur des personnalités scientifiques de l’Institut de Physique du Globe de Paris, dont les travaux de géodynamique ne concernent pas spécifiquement l’étude du climaticon_rolleyes.gif. Jalousant peut-être, pour certains, les crédits de recherche publics dont bénéficient les climatologues en cette période, sans exclure non plus les querelles d’ego, leur motivation profonde est sans doute d’abord à rechercher également sur des bases idéologiques [34], [35], [36]. La prise en charge publique et collective de l’action au service de l’intérêt général, qui devient une exigence tant à l’échelle régionale que planétaire, face au réchauffement climatique et face à la crise écologique dans son ensemble, apparaît comme une menace sérieuse pour le dogme libéral. D’ailleurs, la conférence de Copenhague [37], en déc 2009, a montré que la manipulation des pouvoirs politiques au service des grands intérêts privés pouvait, sur ces sujets, être remise en question par la contestation populaire et par les dirigeants de certains pays en développement. Mais, en même temps, on observe en France dep. quelques années une certaine défiance envers les expertises publiques, sur laquelle surfent “allègrement”icon_lol.gif les climato-sceptiques. Un paradoxe qui reflète la double revendication d’un engagement effectif des pouvoirs publics au service de l’intérêt général et de l’indispensable contrôle citoyen, càd de la démocratie.

La stratégie du doute, le dénigrement à la fois du travail scientifique, de l’organisation et des finalités du GIEC, et jusqu’à la récupération du déni de démocratie, ont donc été mobilisés, avec l’aide des grands médias, en France comme aux États-Unis, pour émousser la motivation des citoyens face aux changements des modes de vie auxquels nous allons devoir faire face; en espérant maintenir le statu quo d’un capitalisme tout juste à repeindre en vert-modeicon_evil.gif,

mais qui ouvrirait progressivement de nouveaux domaines marchands en toute liberté.icon_rolleyes.gif

http://liberte.typepad.com/.a/6a00e54ef28dc18834014e893e5486970d-800wi

Objectivement, les climato-sceptiques évitent ainsi non seulement la remise en cause du système économique et social dominant, mais ils contribuent à son renforcement.icon_lol.gif Rappelons-nous aussi que Claude Allègre avait déjà minimisé les dangers de l’amiante, y compris sur le campus de Jussieu, lorsqu’il en était le ministre de tutelle [38]. Enfin, des relations se sont établies de toute évidence entre climato-sceptiques de part et d’autre de l’Atlantique [35], [36], [39].

"Si le GIEC [*] n’existait pas… il faudrait l’inventer!"

 

1119_Climat.jpg

C’est en ces termes que s’achève le livre Climat, une planète et des hommes [40], suggéré à la fin de la 1ère partie de l’article. Les auteurs (26 scientifiques autour de la discipline) ne négligent pas la dimension sociologique de la controverse, mais ils renvoient à la société les raisons probables de son scepticisme:

"La réalité, c’est que le message du GIEC gêne. Il gêne tous ceux qui produisent ou utilisent les énergies fossiles, aussi bien les lobbies énergétiques et industriels que la majorité des citoyens (qu’ils soient propriétaires de voitures ou amateurs de vacances lointaines, entre autres). Il gêne ceux qui affirment que les progrès technologiques permettront toujours à l’homme de s’en sortir. Il gêne ceux, parmi les écologistes, qui rêvent de décroissance et qui, détournant le principe de précaution de son véritable sens, ont déclaré la guerre au progrès technologique comme moyen de lutte contre le changement climatique. Il gêne enfin les politiques en les forçant à agir en fonction du long terme".

Tous ceux-là accusent le GIEC de travestir la réalité scientifique,

"… alors que la quasi-totalité des scientifiques spécialistes du sujet pensent au contraire que les rapports du GIEC sont le reflet fidèle de leurs travaux".

Sans vouloir décrire en détail la genèse, la composition et le fonctionnement du GIEC, la procédure de production des rapports et les interactions avec les États, qui sont le résultat d’une construction complexe mais avec une volonté d’excellence scientifique et d’équilibre dans la sélection des experts, essayons néanmoins de fournir quelques repères essentiels [1], [41]:

Ce sont les chercheurs eux-mêmes qui, à force de confrontation de leurs travaux dans leurs propres instances, càd principalement dans les revues à comité de lecture et dans les colloques, ont pris l’initiative d’interpeller la société, notamment à la Conférence de Stockholm en 1972, puis à Rio en 1992. C’est le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), formé à l’issue de la conférence de Stockholm, et l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) qui décidèrent la création du GIEC, en 1988, dans le but d’anticiper les conséquences possibles du réchauffement climatique sur les activités humaines. Il s’agit d’une décision politique, pour une mission d’expertise inscrite dans la durée, à l’échelle mondiale.

Le GIEC lui-même ne conduit ni ne décide

aucun programme de recherche.

Sa structure permanente est limitée à un secrétariat d’une dizaine de personnes. Les experts font acte de candidature dans les différents pays et ne sont pas rémunérés (des moyens de financement sont toutefois assurés pour la participation des experts des pays en développement).

http://a34.idata.over-blog.com/499x404/0/26/61/54/giec-method.jpgLe principal travail du GIEC consiste à élaborer, à intervalle régulier (1990, 1995, 2001, 2007, le prochain prévu en 2014), un rapport d’évaluation des informations scientifiques, techniques et socio-économiques disponibles dans la période sur les changements climatiques. Cette production obéit à des règles de procédure qui garantissent 3 finalités:

1• les représentants des États sont impliqués dans le processus,

2• la fiabilité scientifique des énoncés est assurée et

3• les degrés de certitude sont précisés.

- L’association étroite des États à la mise en place des instances d’expertise, à l’élaboration, l’approbation et l’adoption des rapports est justifiée par la possibilité qu’ont tous les membres du PNUE et de l’OMM de contribuer au GIEC, et par l’utilisation des rapports dans les négociations internationales.

- Les instances d’expertise sont mises en place au cours de sessions plénières dans lesquelles les États occupent une place centrale et où sont associés, comme observateurs, des représentants des associations environnementales et des secteurs industriels intéressés.

- Les membres du bureau du GIEC et son président sont élus pour la période d’élaboration d’un rapport, sur des listes proposées par les États. Les personnes retenues doivent être des scientifiques reconnus pour leurs compétences, en veillant à la diversité de leurs domaines de spécialité, de leurs points de vue et de leurs origines géographiques.

- Le bureau du GIEC établit le programme de travail et précise les missions de chacun des 3 groupes de travail, dont les bureaux désignent à leur tour les experts chargés de l’expertise, auxquels pourront être associés, de manière + informelle, des spécialistes de renom non signalés par les États. Sur ces listes sont identifiés, pour l’élaboration du rapport, les auteurs principaux coordinateurs, les autres auteurs principaux, les contributeurs, les examinateurs et les responsables éditoriaux. Les coordinateurs et les autres auteurs principaux rédigent une 1ère version du rapport de leur groupe de travail. Ces pré-rapports doivent offrir

"une évaluation complète, objective, ouverte et transparente des informations scientifiques, techniques et socio-économiques pertinentes pour la compréhension des fondements scientifiques du risque d’un changement climatique d’origine humaine, de ses impacts potentiels et des options disponibles pour s’y adapter et en atténuer les conséquences".

- Après une 1ère revue par les experts examinateurs et la prise en compte de leurs observations par les auteurs principaux, les représentants des gouvernements membres du GIEC et les organisations non gouvernementales admises comme observatrices sont invités à faire connaître leurs commentaires sur chaque pré-rapport au groupe de travail concerné. Les principales conclusions retenues par les groupes de travail dans leur rapport complet, puis dans les résumés à l’intention des décideurs politiques doivent ensuite être approuvées et adoptées en séance plénière du groupe de travail et/ou du GIEC. L’approbation des résumés, en particulier, prend la forme d’un accord par consensus après une discussion ligne par ligne par les experts. Si des désaccords importants subsistent à l’issue de la séance plénière du GIEC, ils doivent alors être consignés. Il ne saurait toutefois y avoir de déconnexion entre le rapport scientifique complet et le résumé à l’intention des décideurs. Enfin, un rapport de synthèse est rédigé sous la responsabilité directe du président du GIEC. Il comprend le résumé pour décideurs et doit être écrit dans un style non technique. Il est soumis au même processus de révision qui associe les spécialistes et les représentants des gouvernements.

Ce regard sur le GIEC montre que l’objectif d’apporter des informations aussi fiables que possible aux États, à l’abri des manipulations de blocs géographiques ou politiques, ou même de points de vue scientifiques hégémoniques, a bien été au cœur de son organisation. Mais la controverse a mis aussi en évidence la nécessité d’échanges directs entre le monde scientifique et la société, comme la meilleure garantie de transparence lors des décisions politiques à venir. Ni le GIEC, ni les décideurs, bien sûr, ne les avaient envisagés et les grands médias, pour la plupart, se sont révélés incapables de les organiser de manière sereine et constructive. En France, ce sont les climatologues qui en ont pris eux-mêmes l’initiative.

 

[29] Colloque international Controverses climatiques, sciences et politique, organisé conjointement par la Faculté des sciences de l’Université libre de Bruxelles et Sciences Po Paris, 27-28-29 oct 2010.

http://climatecontroversies.ulb.ac.be/francais http://www.iddri.org:80/Activites/Conferences-internationales/Controverses-climatiques-sciences-et-politique/

[*] * GIEC = Groupe d’experts inter gouvernemental sur l’évolution du climat

[30] Naomi Oreskes et Erik Conway, Merchants of doubt. How a handful of scientists obscured the truth on issues from tobacco smoke to global warming, dans réf 29. La stratégie du doute fut conduite par 4 hauts responsables scientifiques américains, initialement impliqués dans le soutien au projet star wars (Strategic Defense Initiative) de R. Reagan. Robert Jastrow (astrophysicien), Frederick Seitz (physicien, pdt de la National Academy of Sciences) et William Nierenberg (physicien nucléaire), fondèrent le George C. Marshall Institute en 1984, à Washington DC, un think tank destiné à contrer le boycott de nombreux scientifiques américains contre le projet (une pétition rassembla 6500 signatures de scientifiques et d’ingénieurs, fait sans précédent aux E-U); ils furent rejoints par S. F. Singer (spécialiste des fusées, partisan de la guerre froide). F. Seitz était consultant auprès de la RJ Reynolds Tobacco

[31] James Hoggan, Climate cover-up. The crusade to deny global warning, dans réf 29

[32] Jane Mayer, Covert operations. The billionaire brothers who are waging a war against Obama, The New Yorker, 30-08-2010.

http://www.newyorker.com/reporting/2010/08/30/100830fa_fact_mayer

[33] Pascal Acot, Climat, un débat dévoyé?, éd. Armand Colin, 2010, p.93. P. Acot est philosophe et se consacre à l’histoire de l’écologie scientifique et des sciences environnementales au CNRS

[34]Olivier Godard, Ce q. distingue expertise & controverses scientifiques de la campagne climatosceptique enFrance rf29

[35] Stéphane Deligeorges, Controverses climatiques. A propos du GIEC et des climato-sceptiques, émission de France culture, avec Stéphane Foucart, Olivier Godard et Michel Petit, le 25/10/2010, à 14 h.

http://www.franceculture.com/emission-continent-sciences-controverses-climatiques-2010-10-25.html

[36] Stéphane Foucart, Le populisme climatique. Cl. Allègre &cie, enquête sur les ennemis dla science, éd. Denoël 10/2010

[37] Voir La Grande Relève 1105, spécial Copenhague, janv2010

[38] Comité anti-amiante Jussieu, Cl. Allègre: un vrai danger pour la santé publique! Communiqué de presse 17/10/97

http://amiante.eu.org -/ComPresse/971017comp.html

[39] Gilles Toussaint, Controverse climatique. Un climat de défiance, à partir des doss. Notre planète - lalibre.be 30/11/10

http://changer-le-reve.blogspot.com/2010/11/controverse-climatique-un-climat.html

[40] Pierre Bacher et Michel Petit, Et si le GIEC n’existait pas?, dans réf 23, p 299

[1] Portail du GIEC: http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm 23. Présenté par Erik Orsena et Michel Petit, Climat, une planète et des hommes, éd. Cherchemidi, Paris, 2011

[41] Olivier Leclerc, Chap 2:Les règles de production des énoncés au sein du GIEC, dans R. Encinas de Munagorri, Expertise et gouvernance du changement climatique, Paris, LGDJ, coll. “Droit et société”, tome 51, 2009, p.59-92

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifLe nécessaire débat démocratiquehttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

 

 

On le voit, une pratique démocratique est d’autant plus nécessaire que les enjeux sont déterminants pour l’avenir de nos sociétés. La controverse climatique a d’abord été suscitée, justement, pour éviter toute remise en cause de l’ultralibéralisme, au moment où un engagement collectif paraît indispensable pour un changement radical de nos modes de vie, qui ne pourra se faire sans aborder la question sociale. En développant dans l’univers médiatique une stratégie du doute sur les faits eux-mêmes, on ne risquait pas d’en discuter les causes, ni même, momentanément, les effets.icon_rolleyes.gif

On doit aux climatologues, non seulement d’avoir lancé l’alerte sur les risques liés au réchauffement climatique, mais aussi d’avoir compris l’importance du dialogue avec les peuples comme moyen de faire bouger les États. Exerçant leur responsabilité de citoyens, de nombreux scientifiques ont ainsi décidé de transmettre aux autres citoyens les moyens de comprendre la situation, afin d’agir en toute connaissance de cause.

 

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifUne main tendue à la vraie démocratiehttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

 

 

Ce dialogue entre sciences et société, s’il est aujourd’hui de + en + à l’ordre du jour, n’est pourtant pas admis par tous, aussi bien parmi les scientifiques qu’au sein des populations, sous le prétexte des indispensables compétences. Jacques Testart, éminent biologiste, président militant de l’association Fondation sciences citoyennes, nous met en garde [42], [43]:

"Dans un monde de + en + technologique, l’exercice des droits démocratiques n’est pas possible sans accès aux développements technologiques, que ce soit en participant à leur production ou en décidant de leurs grandes orientations".

+ exigeant encore:

"Aujourd’hui, l’enjeu de la citoyenneté n’est plus d’avoir accès à la science faite, mais bien à celle en train de se faire".

Sans méconnaître les contrainte:

"Ouvrir les questions technologiques au débat démocratique implique donc de disposer d’outils pour permettre des discussions et prises de décisions éclairées sur des questions techniques, en y incluant des projections à long terme, ainsi que des capacités à évaluer les bénéfices et les risques des technologies, y compris en termes de compatibilité avec le respect de la démocratie. Certains considèrent que ces pré-requis sont impossibles et y voient même la preuve que les questions technoscientifiques ne peuvent pas s’ouvrir au processus démocratique […].http://abcmaths.free.fr/blog/uploaded_images/shadok2-759388.jpg

Pourtant, des dispositifs et des pratiques sont proposés, expérimentés, qui ouvrent la porte à une nouvelle ingénierie sociale adaptée à ces besoins (par ex les conventions de citoyens)".

En effet, faudrait-il admettre qu’un monde de + en + technologique échappe toujours davantage à une vraie démocratie? C’est ce que suggère le consumérisme. Le décorticage des mécanismes à l’origine de la controverse climatique a démontré que ce risque est bien réel. Pensons également à toutes les fictions que le pouvoir de la science a pu alimenter. Nous devons donc nous convaincre que chaque citoyen doit aussi revendiquer les moyens d’accéder aux connaissances, de l’école à l’université, un autre combat de la démocratie. Ilya Prigogine, prix Nobel de chimie en 1977, dans son ouvrage La nouvelle alliance [44], voulait déjà, lui aussi, fondre la science dans la société, en 1979:

"Il est urgent que la science se reconnaisse comme partie intégrante de la culture au sein de laquelle elle se développe. [… les hommes] ont besoin d’une science qui ne soit

- ni un simple instrument soumis à des priorités qui lui seraient extérieures,

- ni un corps étranger qui se développerait au sein d’une société substrat et n’aurait aucun compte à rendre".

Il serait aujourd’hui terriblement dangereux pour l’humanité que la démocratie abandonne ce territoire:

1119_labo_nature.jpg

"L’humanité intervient désormais de façon majeure sur sa nature propre, sur son évolution et sur l’ensemble de la biosphère. Cette situation interroge la recherche scientifique et technique. Pour autant, les acteurs de la technoscience n’ont aucune légitimité à définir seuls les programmes. Ce que sera le monde demain dépend de ce qui se passe aujourd’hui dans les laboratoires. C’est pourquoi les orientations scientifiqbues comme les développements technologiques ne peuvent plus être laissés entre les mains de quelques spécialistes, ni pilotés par les seuls désirs de profit et de puissance. L’heure est à une mobilisation des consciences et à un dialogue renouvelé entre scientifiques et citoyens"[42].

Ce n’est sans doute pas un hasard si la science participative s’est d’abord développée dans les sciences naturelles, l’observation de notre environnement étant la 1ère source de connaissances accessible à tous. Les clubs naturalistes sont en effet une tradition ancienne, et aujourd’hui le grand public peut participer officiellement au recensement de la biodiversité, y compris dans les villes [45]. Mais cette participation est parfois ressentie par les chercheurs académiques comme une piètre compensation de l’insuffisance des moyens que la puissance publique leur attribue, soulevant donc en même temps la question des compétences. C’est en tout cas l’objet d’un débat intense que relaient Telabotanica et la Fondation sciences citoyennes.

Quoi qu’il en soit, il est logique et rassurant que dans les rapports de l’homme à son environnement, alors que le cordon ombilical est menacé, resurgisse le besoin de + de démocratie et, singulièrement, la nécessité du dialogue entre sciences et société, parce que chacun mesure combien les sciences sont devenues indispensables à la compréhension de notre biosphère et à la maîtrise de notre avenir. Analysant les dispositifs institutionnels actuels, Yannick Rumpala remarque ainsi:

"L’objectif de développement durable tend à constituer un appui pour remettre en cause des routines démocratiques [46]".

Dominique Bourg et Kerry Whiteside, dans leur ouvrage Vers une démocratie écologique [47], dont nous avons déjà commenté un article dans la GR [48], s’appliquent davantage à la réflexion politique:

"Confier notre salut au progrès technologique et à l’économie relève de l’illusion. Car la solution est politique: c’est à la refondation de notre démocratie représentative qu’il nous faut tendre".

À côté d’un Sénat qui aurait à cœur de préserver l’avenir en se dégageant du conservatisme des situations acquises, ces auteurs revendiquent une intervention + institutionnelle des ONG et, + généralement, celle des citoyens:

"la démocratie écologique multiplie les possibilités de contribution du public à l’élaboration des normes environnementales, non seulement par le biais d’audiences de pure forme, mais grâce à des dispositifs tels les sondages délibératifs et les conférences de citoyens. Dans ces forums, les gens parviennent à une réflexion sur les conséquences futures du développement et sur les décisions de réglementation prises en leur nom".

Cependant, si D.Bourg dénonçait déjà [49], l’organisation libérale de la société, les auteurs ne semblent pas considérer la crise sociale et la crise écologique comme 2 conséquences liées du capitalisme. C’est donc finalement aussi la mécanique institutionnelle de la démocratie qui semble être davantage leur projet.

Jean Gadrey [50], sur son blog d’Alternatives économiques, ouvert aux échanges avec les lecteurs, voit dans certaines des propositions de D.Bourg, notamment celle d’une académie du futur, composée de chercheurs internationalement reconnus ayant pour mission de veiller à l’état de la planète, en quelque sorte la mission du GIEC concernant le réchauffement climatique, le risque d’une expertocratie, qui se limiterait à la question écologique et tiendrait à l’écart la société civile. Cette critique recouvre, selon nous, 2 axes essentiels pour une avancée décisive de la démocratie:

1• imaginer quels mécanismes, institutionnels ou non, -au-delà de la représentation d’une part et de la spontanéité occasionnelle d’autre part-, permettraient d’associer avec davantage de continuité la société civile à la démarche scientifique, et pas seulement sur les questions environnementales,

2• montrer comment la crise sociale et la crise écologique sont intimement liées et résultent de la même stratégie économique et politique imposée par le capitalisme. Il s’agit bien d’une bataille politique.

http://www.praccis.fr/uploads/Praccis/logo_praccis2.jpgOn pourra lire également le compte-rendu d’un colloque organisé en nov dernier par l’hebdomadaire Politis, associé à 3 associations, dont la Fondation sciences citoyennes, sur le thème La science face aux citoyens, publié par l’association Global Chance [51].

 

G. ÉVRARD, GR, avril 2011

 

[42] Cath. Bourgain, Agnès Sinaï et Jacques Testart, Le peuple peut investir le débat scientifique, à condition d’être formé, l’Humanité dimanche, du 24/02-02/03/11, pp.42-43. Les mêmes auteurs, Labo Planète ou comment 2030 se prépare sans les citoyens, éd Milles et une nuit 2010. On doit à J. Testart les 1ers succès de la fécondation in vitro en France

[43] Association Fondation sciences citoyennes. http://sciencescitoyennes.org/

[44] Ilya Prigogine et Isabelle Stengers, La nouvelle alliance (éd. Gallimard, 1979), Folio essais, 1986, Introduction. Métamorphose de la science, pp. 46 et 51

[45] Voir par ex:- Fédération des clubs CPN (Connaître et protéger la nature)

http://www.fcpn.org/federation- Telabotanica, le réseau de la botanique francophone

http://www.tela-botanica.org/site :accueil - Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement (Ifrée)

http://ifree.asso.fr/papyrus.php ?menu=11&site=1 Qui vient d’éditer un livret: Sciences participatives et biodiversité

http://ifree.asso.fr/UserFiles/Livret_Ifree_n2_Sc-participatives_Coul.pdf

[46] Yannick Rumpala, Le développement durable appelle-t-il davantage de démocratie? Quand le développement durable rencontre la gouvernance, Vertigo, La revue électronique en sciences de l’environnement, vol.8, n°2, oct 08, pdf 20p

http://vertigo.revues.org/4996

[47] D. Bourg et Kerry Whiteside, Pour une démocratie écologique, art. dans La vie des idées, essais et débats 01/09/2009

http://www.laviedesidees.fr/Pour-une-democratie-ecologique.html D. Bourg et Kerry Whiteside, Vers une démocratie écologique, Le citoyen, le savant et le politique, éd. du Seuil, collection La République des idées, oct 2010

[48] Guy Evrard, L’écologie, nouveau fondement de la démocratie? GR 1106, p.9

[49] D. Bourg, Pour une éthique planétaire, research*eu, magazine le l’espace européen de la recherche, n°52 juin07

[50] Blog de Jean Gadrey, La "démocratie écologique" de D. Bourg n’est pas la solution, Alternatives économiques, lettre d’information du 22/11/2011

http://www.alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/01/18/la-%C2%AB-democratie-ecologique-%C2%BB-de-dominique-bourg-n%E2%80%99est-pas-la-solution/

[51] Les cahiers de Global Change, La science face aux citoyens, publié avec Politis, n°28, déc 2010

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifhttp://www.association4d.org/IMG/jpg/giec01.jpghttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

proposé par mamadomi

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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 10:48

Précédemment

http://s2.e-monsite.com/2010/02/03/08/gifs-enfants-v2X1AyrfYd.gif

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1082.gifL'amour nous apprend la vie

 http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1082.gif

 

J'observe toujours avec fascination comment l'enfant se développe grâce à l'amour maternel: grâce à la relation incroyable qui le lie à la chaleur amoureuse et maternelle, il apprend en un temps record à parler et à marcher. Cela ne nous étonne pas du tout qu'un enfant de 2 ans sache parler et marcher. Peut-être ne réalisez-vous pas l'effort qu'il faut faire... L'enfant part d'une grande incompétence physique,http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQOYmuZnNRbUzrs7fwNi2El8rz9QzssiEgR2LDAv6lF86P86gI87v45tDY9 et 2 ans + tard, pour rejoindre "maman", il saura parler et marcher, et cela uniquement grâce à la force de son amour! Tel est le moteur de son évolution pendant cette période. D'un certain point de vue, il n'y a rien là que de très banal puisque cela arrive tous les jours, mais dans l'absolu, c'est un effort titanesque auquel nous assistons.

Que se passe-t-il ensuite, ... c'est la spirale de la vie, qui s'étend entre la naissance et la mort...

 

Pour découvrir comment instaurer de la tendresse dans les rapports familiaux, examinons le "problème" de l'amour dans le couple.

1. Après la séparation de la naissance et une fois que l'enfant aura appris à parler et à marcher, un autre traumatisme apparaît. Quand, au début de la vie, l'enfant se met en route vers sa maman, il espère bien qu'il va rencontrer l'amour idéal, que de nouveau il sera fondu à la chaleur amoureuse qu'il a connue dans la vie intra-utérine, première expérience inscrite dans la couche la + profonde de sa personnalité. Mais si c'était vraiment le cas, sa vie s'arrêterait là. Il n'y aurait plus de moteur pour la suite du programme. Heureusement, en retrouvant sa maman, il ne retrouve pas la même qualité d'amour que dans son ventre. Il découvre qu'en fait cette femme ne pourra jamais le combler totalement. Autant dire que cela ne l'arrange pas, mais ce traumatisme est nécessaire pour la suite, puisqu'il lui donnera la force de continuer son chemin vers l'autonomie. D'amour déçu en amour déçu, il progressera, avancera vers un nouvel amour chaque fois + exigeant, chaque fois réclamant de lui un nouveau dépassement. Dans cette perspective, on peut considérer la vie comme des degrés d'amour successifs de + en + élevés.

 

2. Après avoir rencontré les limites de l'amour maternel, l'enfant va se tourner vers un nouveau degré d'amour, celui de la famille, en essayant de trouver sa place dans le clan familial qui fonctionne selon des modalités et des règles propres. Chaque famille a en effet ses codes et pour en faire partie il faut s'y plier -qu'il s'agisse des heures de repas, des réunions de famille du dimanche, des vacances à l'océan, etc... Mais il y a, en creux de tous ces phénomènes, le "secret de famille" que l'enfant devra respecter pour rester dans le clan. Ce secret, c'est la zone de fragilité parentale "exquise", qu'il ne faut surtout pas aborder sous peine de mettre en route des réactions pouvant aller jusqu'au rejet hors du clan. Dans les générations précédentes, ce secret tournait beaucoup autour de la sexualité...

En se pliant à ces règles, l'enfant va caler sa personnalité et trouver sa place dans ce microcosme. Comme dans l'expérience précédente, pour être reconnu et aimé il va correspondre à ce qui est attendu de lui.

http://www.lefigaro.fr/medias/2008/03/04/a81b3e54-e95a-11dc-a9c8-c9c4e287e87b.jpg

3. Puis tout d'un coup, à l'adolescence, le jeune humain découvre que cette tribu familiale ne lui permettra jamais de retrouver l'amour idéal, référence fondamentale à la vie intra-utérine, qui lui laisse toujours une immense nostalgie. Chaque expérience amoureuse en sera la quête désespérée.

A l'adolescence, la famille n'est plus la chose la + importante qui soit. Tout bascule et toutes les valeurs que les parents ont pu lui apprendre, l'enfant va les remettre en cause. Rien que de très normal: c'est une expérience nécessaire pour l'enfant mais aussi pour les parents, cela lui permet de secouer des certitudes mal établies. Les adolescents se lancent alors dans une autre expérience fabuleuse et capitale: la découverte du corps de l'autre, la découverte de la sexualité et de la partie sexuée manquante. Je suis un garçon, il me manque l'aspect féminin. Je suis une fille, il me manque l'aspect masculin. Tout d'un coup, à cet âge-là, si je suis une fille le petit garçon aperçu dans l'école d'en face devient la chose la + importante au monde, au point que les études n'ont plus d'importance. Plus rien d'ailleurs n'en a, si ce n'est de l'apercevoir quelques secondes de + que la veille! Ce qui compte, c'est de croiser ce garçon ou cette fille, et de savoir comment il ou elle s'appelle. C'est ce que j'appelle l'époque des intrigues. Nous sommes encore très loin de la 1ère rencontre physique: on ne se touche pas, on ne se parle pas. On fait l'apprentissage des mots et des mouvements amoureux: comment on touche l'épaule, comment on prend la main, comment on dit "je t'aime" à l'autre. C'est une expérience vitale pour la suite. En principe il y a dans cette période une espèce de  nomadisme sexuel qui doit normalement lui faire rencontrer différents partenaires amoureux. Ainsi, l'adolescent va faire différentes expériences qui lui permettront de se confronter à son plaisir, d'apprendre progressivement ce qu'il aime dans la sexualité, de s'approprier une façon personnelle d'avoir du plaisir.

 

4. Mais de la même manière que les autres expériences se sont révélées décevantes, le jour viendra où, fatigué de ce nomadisme, le jeune humain aura envie que cette expérience aille plus loin en tentant de nouer une relation complète -pour peut-être, + tard, fonder sa famille, s'installer sur terre selon ses propres critères et non plus selon ceux de sa famille parentale. Enfin il n'aura plus besoin de passer par les désirs de ses parents. A cet instant se met en route cette force de vie incroyable qui consiste à vouloir des enfants...

 http://www.asiaflash.com/anh_ve/couple_229.gif

 

5. L'enfant, une fois présent, amène une expérience très formatrice pour ce nouveau couple, car jusqu'au moment où il devient parent, chacun de nous était le centre du monde! Tout d'un coup, avec ce 1er amour envers ce que j'ai construit par mon corps, un autre devient + important que moi. Tout d'un coup, j'ai une utilité au-delà de ma personne, une petite utilité familale certes, mais une utilité. Je ne suis plus le centre du monde. Cette expérience peut causer des chocs très violents, car, même s'il est naturel d'avoir un enfant, il faut bien se rendre compte du bouleversement que cela représente. Par ex dans 80% des couples qui viennent d'avoir un enfant, il n'y a plus de sexualité pendant deux, trois ou quatre mois après l'accouchement.http://photos2.fotosearch.com/bthumb/PHN/PHN131/KY131004.jpg L'enfant prend toute la place parce qu'on n'a pas le temps de s'occuper de soi et parce qu'on est épuisé.

Il faut comprendre que dans cette étape quelque chose se "mature" en nous, le sentiment de notre relativité, et de la responsabilité, comme si la vie nous avait confié une 1ère utilité envers un être faible et sans défense qui risque de mourir ou de subir des dégâts psychiques importants si on ne s'occupe pas de lui.

 

6. Pourtant, l'histoire ne s'arrête pas là, car vient le moment où le couple s'épuise. C'est ce qu'on appelle la crise de milieu de vie, la crise de la quarantaine. C'est un moment où les enfants devenus adolescents commencent à s'en aller vivre leur vie de leur côté. Au passage, les parents perdent leur utilité... Partant, ils ont le sentiment extrêmement profond, mais pas clairement nommé, qu'au fond tout ce qu'ils ont vécu jusque-là n'est toujours pas suffisant pour justifier leur existence. Au moment de cette crise, chacun de nous sait très bien intérieurement que ce ne sont pas des vacances de + qui vont nous rendre heureux, ni un bien matériel supplémentaire...

Alors on commence à s'interroger sur les sens de la vie, en espérant qu'une nouvelle expérience nous attend, qu'une autre utilité, non plus familiale cette fois mais au-delà du cercle restreint de nos liens consanguins, va se faire sentir. Mais cette nouvelle utilité possible, nous aurons maintenant à la choisir car elle n'est pas inscrite en nous comme une expérience automatique. De même que nous avons hérité

- d'une empreinte génétique donnée au moment de la rencontre sexuelle de nos parents par la fusion de l'ovocyte et du spermatozoïde, de même que nous avons hérité

- d'une empreinte psychique donnée au moment de la naissance par la rencontre psychique entre l'amour maternel et l'enfant, de même nous avons peut-être

- une 3ème empreinte qui sommeille en nous, celle dont l'enfant se sépare au moment de l'instauration de l'écran.

Ainsi, nous revoilà à la question de départ, celle que nous avions laissée en suspens: qui prend les commandes du corps au début de la naissance, avant que la personnalité ne s'installe? Peut-être la vieillesse nous permet-elle de retrouver nos grands organes des sens et d'accéder ainsi à ce pour quoi nous sommes faits, à notre légende personnelle, à notre tâche sur terre? Nous avons tous déjà 2 empreintes, mais peut-être pourrions-nous poser la question de cette 3ème empreintes, mais peut-être pourrions-nous poser la question de cette 3ème empreinte, qui peut paraître + poétique à certains, mais qui pour nous est d'une grande précision. Elle contient l'enregistrement très minutieux de ce pour quoi nous sommes faits, notre utilité unique sur terre, quelque chose qui est de l'ordre de notre patrie, que nous appelons la tâche et que la crise de la quarantaine nous donne l'occasion de rencontrer.http://media.paperblog.fr/i/478/4780254/sagesses-legende-personnelle-L-F1sYGR.png

Assurément, à partir de cette crise, il y a quelque chose d'autre qui nous guette. Peut être aurons-nous le courage de nous poser la question de ce que c'est:

qu'est-ce qui est déposé en moi d'unique

en tant qu'être singulier et qui attend pour se réaliser?

Le vrai problème de cette période c'est que, contrairement à tout ce qui s'est passé avant, c'est une crise où nous sommes totalement libres. Donc nous ne sommes plus dans le registre du traumatisme, mais dans celui des épreuves, au sens où chacun de nous peut en faire ce qu'il veut, càd quelque chose... ou rien. Une certitude cependant: selon ce choix de vie, la suite ne sera plus la même. Quelqu'un qui, dans la boucle suivante de l'âge mûr, va vivre de passion, passion de ce qu'il fait en rapport avec sa nature essentielle, ne vivra pas comme celui qui n'en éprouverait aucune. Cette 3ème empreinte est inscrite en chacun de nous comme la personnalité, comme les chromosomes. Peut-être que celui qui aura rencontré cette empreinte essentielle ne vivra pas la vieillesse de la même façon, peut-être qu'il ne mourra pas de la même façon selon la passion qu'il aura mise précédemment dans sa vie.

Si la vie est un immense festin et que nous avons bien mangé, nous nous levons de table à la fin du repas en ayant suffisamment mangé et donc en paix. Mais si nous n'avons pas mangé à notre faim, si nous n'avons pas vécu pleinement, nous nous accrocherons à la table comme des forcenés parce que tout simplement nous aurons encore faim de l'existence et nous voudrons rester encore.

C'est pourquoi il est extrêmement important de se poser la question de ce qu'on veut en faire en ayant repéré ces étapes. La suite est une décision personnelle mais elle ne se fait pas toute seule...

Voilà l'immense aventure qui nous attend et qui attend ceux dont nous avons la charge: nos enfants. Tel est le sens de l'accompagnement:

commencer en vivant nous-mêmes pleinement l'étape qui est la nôtre

et en accompagnant nos enfants dans celle qui est la leur.


Dr H. Reyneshttp://www.free-ecards.internetcityservice.com/data/media/4/schoenen_samstag.gif

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 12:36

  http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/divers/divers001.gifhttp://image.mabulle.com/a/ak/akinorev31.mabulle.com/gazelle.jpghttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/divers/divers001.gif

 

Il était une fois une petite gazelle qui était née dans un beau pays d'Afrique.http://whatsmeans.files.wordpress.com/2011/09/benetton-femme-noire-allaite-un-bc3a9bc3a9-blanc.jpg

Un jour ses parents ont décidé de vivre ailleurs. Ils ont pris l'avion et ont emmené avec eux la petite gazelle, qui s'est trouvée, vous le sentez bien, un peu perdue dans le nouveau pays où elle est arrivée. Il faisait froid, les maisons étaient grises, les rues dures et méchantes, à l'école les autres petites filles gazelles n'avaient pas la même couleur de peau, ni les mêmes habitudes de vie qu'elle. dans son quartier par ex, tout plein de choses l'effrayaient. Elle n'avait rencontré personne à qui dire tous les rêves qui emplissaient sa tête.

http://www.dinosoria.com/cliparts_transpa/gazelle_04.gifLa petite gazelle avait un secret, elle aurait voulu revenir dans son pays, retrouver l'odeur de sa terre, la couleur du soleil levant, les nuits pleines d'étoiles et de bruits doux, la confiance des autres petites gazelles de son enfance. Mais la guerre s'était déclarée dans son pays d'origine et, au fond d'elle-même, elle savait qu'elle ne retrouverait jamais sa patrie comme avant.

Elle était pleine de tristesse et de désespoir, car elle n'avait pas le temps d'apprendre à s'aimer.

Oui, comme la plupart des gazelles, elle avait en elle un fort besoin d'être aimée (càd qu'elle réclamait comme un dû l'amour des autres). Puis elle avait voulu aimer (càd donner à tout prix un amour qu'elle ne possédait pas à quelqu'un qu n'en voulait pas nécessairement). Elle ne savait pas que le plus important dans une vie de gazelle, c'était d'accepter de s'aimer. Mais comment apprend-on à s'aimer, me direz-vous?

En commençant à se respecter, à regarder avec bienveillance la petite perle de vie qu'ellehttp://3.bp.blogspot.com/_5JhWWkCl41o/TTSpi8sEUhI/AAAAAAAAC3k/uLT3U8SQ8qI/s1600/fond-ecran-love.jpg avait reçue à sa conception, qui s'était développée dans le ventre de sa maman et qui depuis sa naissance avait grandi et ne demandait qu'à s'éveiller.

Comme elle ne s'aimait pas, elle n'avait pas très envie de vivre, elle voulait mourir, cela vaut dire qu'elle n'acceptait plus de vivre cette expérience-là.

Cette petite gazelle n'avait plus le goût de vivre, elle était sur ses pattes fragiles, tenant à peine debout comme un arbre transplanté qui n'arrivait pas à faire de nouvelles racines. Elle voulait mourir à cette vie qui n'était plus la sienne.

 

Savez-vous ce que mourir veut dire pour une petite gazelle? Cela veut dire échouer dans ses études, ne pas avoir envie de réussir dans un métier, c'est se regarder le matin dans la glace et penser qu'on n'a aucune valeur, que sa propre existence n'intéresse personne. Cela veut dire aussi se négliger, manger n'importe quoi, fumer, s'habiller http://www.edhardyvetement.com/images/ed-hardy-women-sweaters/black-ed-hardy-love-skills-slowly-women-sweater-cheap(1).jpgmoche, peut-être même laisser consommer son corps dans des rencontres sans lendemain, prendre de la drogue. Cela veut dire se laisser entraîner dans des histoires pas claires, parce qu'il faut payer chaque jour la dose de drogue que l'on consomme.

Bref, cela veut dire: maltraiter sa vie.

Savez-vous aussi que la vie d'une petite gazelle est quelque chose d'important qui participe à l'équilibre du monde?

Mais savez-vous que l'existence de chaque petite gazelle, à n'importe quel endroit de la planète, est un cadeau offert à l'humanité?

 

Peut-être qu'un jour cette petite gazelle deviendra médecin du monde, infirmière au Zaïre ou en Provence, ou encore conductrice d'un bus scolaire qui chaque matin permettra à d'autres petites gazelles d'aller à l'école.

Peut-être qu'un jour elle transmettra à son tour la vie, qu'elle fera cadeau à l'humanité d'un peu plus d'amour.

Peut-être entendra-t-elle qu'il est urgent et vital de protéger aujourd'hui tout autour de nous la vivance de la vie.

Ce que je sais avec certitude, c'est qu'il n'y a rien de + précieux que la vie et qu'elle vaut la peine d'être vécue, http://b2g.typepad.fr/weblog/images/2007/05/01/end_of_the_week.jpgmême par une petite gazelle en mal de vivre.

 

...nous venons tous du pays de notre enfance et nous en gardons la nostalgie ou la terreur au plus sensible de nos souvenirs.

 

J. Salomé

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/divers/divers001.gifhttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/divers/divers001.gif

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 13:45

http://www.pixelcreation.fr/fileadmin/img/sas_image/galerie/animation_3d/Alice%20VFX/53%20Alice%20au%20pays%20des%20merveilles.jpgLa fille du lionanimatedgoldbar.gif

 

Quatre esclaves éventaient une vieile reine endormie sur son trône. Elle ronflait. Sur les genoux de la reine, un chat était couché. Il ronronnait et observait les esclaves d'un oeil indolent.

Le premier esclave prit la parole et dit:

"Que cette vieille dame est laide dans son sommeil. Regardez sa bouche tombante; et elle respire comme si le diable l'étranglait."

Alors le chat dit en ronronnant:

"Sa laideur dans son sommeil n'est même pas la moitié de lavôtre dans votre esclavage éveillé."

Et le deuxième esclave dit:

"On aurait pu croire que le sommeil lisserait ses rides au lieu de les creuser. Elle doit rêver à quelque chose de mauvais."

Et le chat ronronna:http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQynE8L5JMoTvMc-5ubJOkZPGWbe9GHPl8oX73Bfy53iDt2GsyvgjB51GA

"Puissiez-vous dormir vous aussi et rêver de votre liberté."

Et le troisième esclave dit:

"Peut-être voit-elle la procession de tous ceux qu'elle a tués."

Et le chat ronronna:

"Oui, elle voit défiler la procession de vos ancêtres et de vos descendants."

Et le quatrième esclave dit:

"C'est très bien de parler d'elle, mais cela nous rend moins las de rester debout et d'éventer."

Et le chat ronronna:

"Vous éventerez éternellement; car il en est dans les cieux comme sur la terre."

http://ny-image0.etsy.com/il_fullxfull.161806284.jpgA ce moment-là, la vieille reine inclina la tête dans son sommeil, et sa couronne tomba par terre.

Et l'un des esclaves dit:

"C'est de mauvais augure."

Et le chat ronronna:

"Le mauvais augure de l'un est le bon augure de l'autre."

Et le deuxième esclave dit:

"Qu'adviendrait-il si elle se réveillait et voyait sa couronne par terre! Elle nous tuerait cetainement!"

Et le chat ronronna:

"Chaque jour, depuis votre naissance, elle vous a tués, et vous ne le savez pas."

Et le troisième esclave dit:

"Oui, elle nous tuerait et considérerait cela comme un sacrifice aux dieux."

Et le chat ronronna:

"Seuls les faibles sont sacrifiés aux dieux."

Et le quatrième esclave fit taire les autres et, doucement, ramassa la couronne et la replaça sur la tête de la vieille reine sans réveiller celle-ci.

Et le chat ronronna:

"Seul un esclave restaure une couronne qui est tombée."

Après un moment, la vieile reine se réveilla. Elle regarda autour d'elle et bâilla. Puis elle dit:

"Il me semble que j'aihttp://fr.canoe.ca/artdevivre/styledevie/article1/2005/10/12/esclave.jpg rêvé: j'ai vu quatre chenilles pourchassées par un scorpion autour du tronc d'un vieux chêne. Je n'aime pas mon rêve."

Puis elle ferma les yeux et se rendormit. Elle ronflait. Les quatre esclaves continuèrent à l'éventer.

Et le chat ronronna:

"Eventez, éventez, imbéciles. Vous n'éventez que le feu qui vous consumme."

 

Khalil Gibran, Le Précurseur


animatedgoldbar.gif animatedgoldbar.gifanimatedgoldbar.gifanimatedgoldbar.gif

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 15:14

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1173.gif

Regarde la beauté comme tu regardes de beaux nuages

et tes passions de mortel s'adouciront;

écoute le chant des flûtes

comme tu écoutes l'eau s'écouler d'un fleuve limpidehttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1173.gif

Voyez ici:

marc hoppe , photographie de nus sculpturaux 

http://phototrend.fr/wp-content/uploads/2010/03/436273778_safety_first.jpg

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1173.gif

Il est rare que l'amour dure aussi longtemps:

aussi, celui qui aime passionnément finit-il par guérir de l'amour.

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1173.gif

1607361168_same_game 

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1173.gif

Une jeune fille qui séduit par ses regards n'est pas chaste;

un homme d'études qui attire par son savoir n'est pas honnête

(et inversement!)

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1173.gif

155903163_quiet 

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1173.gif

On appelle amour la sensualité, mais entre les deux,

il y a une grande différence.

On peut dire que l'homme et la femme, quand ils ne s'aiment plus,

sont semblables à deux gaigneurs qui se reprochent mutuellement

leur scandaleuse nudité.

proverbes chinois

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1173.gif proposé par mamadomi

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 17:10

http://images.ados.fr/jeux-videos/photo/hd/8285290828/shaiya-light-darkness/moulin-108490265e.jpg

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1003.gifJ comme joiehttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1003.gif

 

Le meunier était malheureux et lui-même n'aurait su dire pourquoi. Jamais personne ne l'avait vu sourire, ou entendu rire, puisque rien ne lui procurait de joie.

Et voilà maintenant qu'il se mettait à faire ce rêve étrange: il longeait vers le sud la rivière où se tenait son moulin et, à trois jours de marche, il arrivait devant une ville entourée de remparts. Au coeur de cette ville, se dressait le palais du roi et pour y accéder,http://www.daat.fr/images/Conte/la_ou/image06.jpg il fallait passer sur un pont. Le meunier rêvait qu'en creusant sous ce pont, il trouvait un trésor inestimable. Un matin, il se réveilla après avoir fait le même songe. Il prit une pelle avec une besace contenant un peu de nourriture et ferma le moulin. L'homme marcha pendant 3 jours et tandis qu'il cheminait, il s'imaginait tout ce qu'il pourrait faire grâce à ce trésor; oh! comme il serait heureux!

 

A l'aube du 3ème jour, il arriva devant la grande ville. Il trouva facilement le palais du roi et là, sos le pont qui y menait, à l'aide de sa pelle, se mit à creuser.

http://media-divers.scrapmalin.com/produit/150/59944_coffre-au-tresor.pngLe meunier fouillait la terre depuis une bonne heure, lorsque les gardes du palais le surprirent en pleine besogne. Ils s'emparèrent de lui et l'amenèrent devant leur capitaine.

- Nous avons trouvé cet homme en train de creuser devant le palais, lui dirent-ils, c'est un espion, sans aucun doute!

- Ah non, protesta le meunier, je ne suis pas un espion. Je cherchais un trésor caché sous le pont.

- Et pourquoi pensais-tu y découvrir un trésor? lui demanda le capitaine soupçonneux.

- Eh bien, répliqua le meunier un peu gêné, j'ai fait plusieurs fois un rêve et dans ce rêve, je déterrais un trésor enfoui sous ce pont.

Le capitaine partit d'un grand éclat de rire:

- Comment peux-tu être aussi bête pour suivre tes rêves? Si j'écoutais les miens, je marcherais vers le nord pendant trois jours en suivant la rivière et je trouverais un moulin. Il faudrait que je creuse au coeur de ce moulin pour trouver un trésor qui ferait de moi un homme immensément riche. Mais je ne suis pas fou!

Et il ordonna à ses gardes d'escorter l'homme aux portes de la ville et lui en interdit désormais l'accès. Le meunier, songeur, se hâta de retourner chez lui.

glitters scintillantsLà, il creusa au beau milieu de son moulin et déterra un petit coffre vermoulu. Il contenait seulement un vieux parchemin. En le déroulant, le meunier put y lire inscrit en lettres d'or:

"Ce qu'il y a de plus précieux au monde est à l'intérieur de toi."

Le meunier se mit à rire en comprenant le message. Il était allé bien loin chercher le trésor qu'il portait en lui depuis toujours.

Ce trésor était son coeur

et tout le bonheur du monde y était contenu.

 

D'après un conte juif

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1003.gif

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1003.gif

proposé par mamadomi

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