Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenue!

  • : caplibre
  • : lieu d'échanges et de convivialité, en toute simplicité sur tous les sujets qui vous intéressent, des débats, de l'actualité, musique, poésie, humour, partage... bienvenue à tous les gourmands de la vie et aux adeptes de la pensée sans frontière!...ou de la non-pensée :) n'hésitez pas, proposez vos questions/sujets en cliquant sur "contact", en bas de page...ce sera publié!
  • Contact

T'entends quoi?

http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175
Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175
Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
►oops ça coupe, suite ici 
+ de zik ici [les notes que j'aime]

HOME
...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
hymne à la beauté de la nature ici
à lire absolument:
comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
en tant qu'état, 179 pays maintiennent leurs relations
diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
en 2011 (actuel statut d'observateur) mais
la demande d'adhésion n'aboutit pas à cause
du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
la Palestine siège enfin à l'UNESCO
le 29 nov 2012
la Palestine devient
"un ETAT observateur
'non-membre' de l'ONU"

alerte huiles frelatées, à lire d'urgence
lexique pour les achats de poisson
dossier Red Bull, chez terre et mer
(plusieurs liens) ne pas consommer
Champs électromagnetiques et santé -
les REM, rayonnements électromagnétiques
les limites de la liberté d'expression:
incitations sans équivoques...
attention Printemps de Bourges en observation
HADOPI,
ses sanctions son vote aléatoire
pédagogie, pourquoi craindre Hadopi
sitôt votée, sitôt contournée, *ICI*
héhé...
riposte graduée censurée
les bibliothèques numériques sur Internet
Les 10 multinationales les + dangereuses
ICI
tout OGM = dépendance,...
moratoires nationaux et mobilisation

fruits et légumes de saison
chez Pol  merci 
scandale écologique de la fraise espagnole
chez
 Béa K

Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175

Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
 http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
4 février 2019 1 04 /02 /février /2019 01:22

Barre bleu gif

Barre bleu gif

Comment ça "n'importe quoi"? Ecoutez plutôt!!

Barre bleu gif

je vous en conseille vivement les 18 premières minutes, vraiment ou au moins en résumé les 5 dernières minutes

Il n’est pas normal que la question de la dette ne soit pas débattue publiquement. Il y a des dettes illégales quand il y a eu truandage évident… Est-t-il légitime que les citoyens, belges notamment, qui n’y sont pour rien soient obligés de rembourser? On dit toujours dans les médias que si on ne rembourse pas, on court à la catastrophe: il faut regarder des exemples comme l’Islande, qui a décidé de ne pas rembourser l’entièreté des dettes privées qui avaient été nationalisées, et maintenant, ce pays va avoir le meilleur taux de croissance de la région et se fait féliciter par le FMI pour avoir fait l’inverse de ce qu’il préconisait… Mais il y a d’autres exemples très intéressants comme l’Equateur, l’Argentine, qui montrent qu’il y a des pays qui peuvent vivre mieux en refusant de se soumettre à la logique de la dette.

C’est aujourd’hui, car la catastrophe, la vraie,

c'est l’austérité à vie

et le remboursement de la dette illégitime:

ça ne marche pas!

Olivier Bonfond est un économiste et conseiller au CEPAG. Il a publié un livre intitulé Et si on arrêtait de payer? 10 Questions/Réponses sur la dette publique belge et les alternatives à l’austérité aux éditions Aden.

 

source et

• A présent voilà que les banques commencent à être condamnées à verser des indemnités, les unes après les autres... (faudra surveiller nos frais bancaires!!) pour avoir profité en faisant prendre des risques aux états comme aux particuliers avec leurs emprunts....

• A la suite de ces mauvais comportements bancaires, le surendettement moyen étant devenu si important que 50% de la population de pouvait plus y faire face, l'Islande efface plus de €24000 d'emprunts par foyers sans conditions de ressources, et c'est effectif!

à suivre...

Barre bleu gif

proposé par mamadomi

rééd°réactualisée du 18 11 13

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 16:30
  
L'onde de choc planétaire
 
 

L’onde de choc dévastatrice qui se propage tout autour de la terre, ne pourra pas être arrêtée par des demi-mesures. Rien ne lui échappe. Fruit de la cupidité “ultra-libérale” débridée d’un système luttant pour échapper à tout contrôle démocratique, elle enfle de bulle en bulle, propage ses propres fictions et ses fantasmes, saccage les avancées de civilisation si chèrement acquises… L’empilement des dérégulations, voulu par ses propagateurs, lui a ouvert partout des brèches au sein des sociétés humaines qui peinent à résister à la violence de ses assauts. Cette fuite en avant dans le capitalisme mondialisé ouvre sur une vacuité existentielle, désormais perçue comme suicidaire pour l’humanité.

Dans le même temps, le mouvement vertigineux d’accélération de l’histoire, dopé par les réseaux planétaires ultra rapides d’échanges immatériels de données, d’informations, de flux financiers, de positions spéculatives… conjugué avec l’accélération des déplacements physiques des personnes et des marchandises, constitue de nouvelles armes de domination contre les peuples, ainsi mis entre les mains de la finance et d’impérialismes sourds et aveugles aux souffrances des hommes.

Cette mise en ébullition des rapports humains, ce formidable développement des inégalités sociales qui tire vers le bas l’essentiel de l’humanité [1], appellent d’urgence des solutions de déverrouillage de la démocratie. Celle-ci est indispensable pour affronter pacifiquement les contraintes de notre avenir commun sur la terre.

Loin de ces considérations, les forces dominantes du capitalisme accroissent au contraire leur détermination à détruire les résistances des peuples à leur exploitation. Et dans l’opacité des lieux de pouvoir illégitimes (la Commission trilatérale s’est réunie à Dublin du 2 au 6 mai, et le Groupe de Bilderberg à Sitges en Espagne du 3 au 6 juin), elles décident des orientations économiques et politiques planétaires, à charge pour les exécutants de leur politique d’arrêter les “modalités” correspondantes dans les G8 et G20 qui suivent, puis dans les instances supranationales et nationales.

Dans le domaine financier, alors qu’un risque d’effondrement majeur du secteur bancaire vient à peine d’être repoussé (aux frais des contribuables), on peut lire, dans une interview aux Échos, que Christine Lagarde, ministre de l’économie, se félicite d’une situation de nouveau resplendissante. Elle déclare à propos des banques:

"L’année 2009 a été excellente au regard des bonus et des dividendes distribués",

et à propos des réductions drastiques des dépenses annoncées pour le budget 2011:

"D’une manière générale et absolument certaine, il va falloir en faire plus que ce que pensent tous les ministres! Je peux vous le confirmer" [2].

Ce cœur de programme “repoussoir” est, bien entendu, doctement occulté à l’aide d’un matraquage idéologique qui vise à légitimer la destruction systématique des acquis sociaux, sous prétexte d’un “nécessaire retour à l’équilibre”.

Mais il y a plus grave encore: derrière les politiques régressives dites ”d’austérité” se cachent des problèmes, d’une ampleur considérable, liés au transfert à la sphère publique des dettes privées colossales constituées des dérives “hors normes” d’une pure création de capital fictif (développement des produits dérivés et de la titrisation des dettes). http://storage.canalblog.com/98/55/462193/31627484.jpg

L’acalmie n’est qu’apparente, car rien n’est réglé: la crise de la finance privée a muté en crise des finances publiques ce qui constitue un vertigineux changement d’échelle. Les plans de “sauvetage” des banques par les gouvernements conduisent à des pertes considérables de recettes fiscales (liées en particulier au brutal ralentissement de l’activité), à une explosion des dettes et des déficits publics, donc à une hausse considérable du coût des emprunts correspondants.

Pour tirer le meilleur parti de cette situation, inédite par sa rapidité et son ampleur planétaire, loin de se contenter des plans de rigueur annoncés, le système capitaliste s’engage désormais dans un programme de démantèlement de l’État: le niveau des seuils d’ajustement, dont il est désormais question, indique qu’il ne s’agit plus d’un changement de degré mais bien d’un changement de nature:

"Et là où la finance se contente de tenir le discours technique des risques de défaut souverain et des tensions sur les taux longs, l’appareil idéologique élargi (experts remis en selle, médias dévoués de longue date ou n’en étant plus à une contradiction près) a déjà commencé à offrir ses services. Impossible de passer une journée sans que se fasse entendre quelque part une voix prophétique avertissant du désastre et appelant à l’effort. Le matraquage “dette publique” est devenu un bruit de fond permanent et l’on trouverait difficilement dans le passé récent un cas de “travail” de l’opinion plus intense et plus continu (on pourra d’ailleurs y voir un indice de l’ampleur des transformations en préparation)" [3].

Or le processus qui a fait muter la crise financière privée en crise de finances publiques risque fort de déboucher sur une sévère crise politique, que la “promenade urbaine République-Nation” aura certainement le plus grand mal à contenir.

Dans l’Union européenne, l’avenir radieux, l’apothéose de démocratie et de bien-être pour les peuples, prédits par les promoteurs du traité de Maastricht, se sont mués en cataclysme. Les pays, saignés à blanc par les taux usuraires des dettes bancaires, l’évasion fiscale, la récession, les trahisons des gouvernements, toutes étiquettes confondues, pour courir au devant des exigences d’un “marché tout puissant”, prennent le chemin de la faillite et/ou de l’austérité aggravée. Le chômage est en hausse partout, les conditions d’accès et le niveau des retraites sont fortement dégradés, les salaires gelés ou en diminution, les dépenses publiques réduites (en particulier celles relatives à l’éducation et à la santé), les entreprises licencient ou ferment, les relations de travail se détériorent encore, et tandis que les impôts indirects sont en augmentation, ceux sur les profits sont réduits.

On peut déjà voir les effets de ces mesures dites de “sauvetage” ou de “soutien”, car sont mesurables dans les trois pays de l’UE où elles ont déjà été mises en œuvre, sous l’égide de la Commission Européenne, de la Banque Centrale Européenne et du Fond Monétaire International. Le tableau ci-dessous, réalisé par Nicos Catsaros en mai dernier, à l’aide de chiffres tirés, en majorité, d’articles publiés par le quotidien Grec Rizospastis, est édifiant: il montre qu’il s’agit d’un véritable carnage:

 

Hongrie. Somme prêtée : 20 milliards d’euros

Mesures prises :
• Gel des salaires pour 2 ans,
• Suppression du 13ème mois de salaire,
• Suppression du 13ème mois de retraite,
• Age de départ à la retraite augmenté de 3 ans,
• TVA à 18 % pour les articles de première nécessité, et augmentation à 25 % pour les autres,
• Diminution de 10 % des allocations maladie et des pensions d’invalidité,
• 6 % de hausse du prix des carburants, du tabac et de l’alcool,
• Annulation des subventions aux collectivités locales,
• Diminution de 5 % des cotisations patronales au régime des retraites des salariés,
• Triplement de l’échelle d’imposition des personnes physiques.

Conséquences :
• 11 % de chômage (taux officiel…),
• Chute de 17 % de la production industrielle et agricole,
• Chute de 5 % des ventes au détail,
• Triplement du pourcentage de la population qui vit au-dessous du seuil de pauvreté,
• Moyenne des pensions de retraite à 230 euros,
• Chute de l’espérance de vie de la population, la Hongrie se place désormais à la 80ème place dans le monde pour cet indicateur,
Elle est la dernière parmi les membres de l’UE pour le nombre d’années en bonne santé après 50 ans,
• 12.000 licenciements dans les collectivités locales.

Lettonie. Somme prêtée : 11 milliards d’euros

Mesures prises :
• Diminution des retraites de 10 %,
• Moyenne des pensions de retraite à 245 euros,
• Fermeture de 10 % des établissements du Secondaire,
• Diminution jusqu’à 40 % des salaires des enseignants et du personnel hospitalier,
• Licenciement de milliers de fonctionnaires et diminution de 20 % du traitement des autres,
• Jusqu’à 50 % de diminution des dépenses publiques de santé
• Abaissement du revenu exonéré d’impôts pour les salariés,
• TVA à 18 % pour les articles qui ne sont pas de luxe.

Conséquences :
• Salaires diminués de 31 % en moyenne, jusqu’à 46 % dans certains cas,
• Taux de chômage à 22,5 %, il a augmenté de plus de 7 % en un an,
• Plus de 26 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté,
• 51 % des retraités ne peuvent pratiquement pas survivre,
• Le PNB a chuté de 24 %,
• De 121 hôpitaux en 2006, le pays n’en avait plus que 59 en 2009 et n’en aura plus que 24 en 2013.

Roumanie. Somme prêtée : 20 milliards d’euros

Mesures prises :
• Gel des prêts bancaires,
• Licenciement de 137.000 fonctionnaires,
• Augmentation des taxes sur l’immobilier, l’alcool et le tabac,
• Diminution importante des subventions sociales et des services de l’État,
• Baisse de 25 % des salaires dans le public, de 15% des pensions de retraite et des indemnisations chômage.

Conséquences :
• Le PNB a chuté de 7,1 %,
• Milliers de faillites et chute généralisée du chiffre d’affaires,
• 500.000 licenciements dans le secteur privé,
• Taux de chômage (officiel…) : 9 %,
• Pauvreté enfantine : 33 %,
• Deux tiers de la population déclarent « ne pas pouvoir s’en sortir »,
• 50 % de la population ne peut subvenir à ses besoins essentiels,
• le seuil de pauvreté a été fixé à 158 euros par mois

C. AUBIN, GR, juillet 2010

 

[1] "1,02 milliard d’êtres humains souffrent de la faim", FAO, Communiqué de presse, 19 juin 2009

[2] Les Echos. 23/06/10

[3] L’urgence du contre-choc:

Gouvernements sous la coupe des banques, Frédéric Lordon 15/06/2010, www.robin-woodard.eu/

proposé par mamadomi

rééd° du 12 10 2010

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2019 7 27 /01 /janvier /2019 08:35

J'ai trouvé une démonstration assez percutante dans le n° d'Alternatives Economiques de nov 07 , que je vous résume autant que faire se peut:

 
Pour déterminer la richesse créée dans un pays, on combine la productivité horaire au nombre de travailleurs et à la quantité d'heures travaillées.
Si 10 millions de personnes travaillent 1700 heures avec une productivité horaire de 30 euros, alors le produit intérieur brut (PIB) sera
10 000 000 X 1 700 X 30, soit 510 milliards d'euros.

C'est cette richesse, divisée par le nombre d'habitants du pays concerné qui permet de mesurer si les uns gagnent ou non plus que les autres.

La problématique est donc plus large:
- travailler plus,
- travailler tous,
- travailler mieux (productivité),

pour gagner plus.

En focalisant son discours sur un seul de ces trois facteurs, sans mentionner les deux autres, le pdt Sarko ne fait pas le bon choix.
On vérifie en effet que,
parmi les pays de l'OCDE,

plus on mobilise les travailleurs, plus la richesse par habitant est élevée.
De même, plus la productivité horaire est importante
plus riches seront aussi les résidents.
En revanche,
rien n'indique que cette richesse progresse avec la durée individuelle du travail.
Bien au contraire,
le "travailler plus" est plutôt une caractéristique des pays les moins riches.
Ainsi en Pologne, au Mexique, en Turquie, en Hongrie ou en Grèce,
on travaille beaucoup, et plus qu'en France.
Mais ces pays se classent aux dernières places en terme de richesse par habitant.
A l'inverse, dans les pays où l'on gagne plus,
on a tendance à travailler moins,
c'est particulièrement vrai aux Pays-Bas, au Danemark, en Allemagne ou en France.
Autrement dit,
les principaux facteurs qui déterminent le "gagner plus"
sont le "travailler tous" et le "travailler mieux"
et pas le "travailler plus".
Ces résultats invitent à penser qu'en France,
il faudrait améliorer le taux d'emploi et la productivité:
 
- envisager par ex la flexibilité à la danoise, càd + de souplesse sur le marché du travail en échange de + de sécurité pour les salariés + un accompagnement efficace des chômeurs vers l'emploi,

- et pour augmenter la productivité déjà élevée en France, être capable d'innover davantage et donc augmenter l'effort de recherche (comme c'est régulièrement rappelé dans les rapports sur ce sujet).

En revanche, "travailler plus" ne semble pas de nature à répondre

à ce dont un pays moderne a besoin
pour permettre à ses habitants de "gagner plus".
Dans un contexte où le chômage touche encore plus de deux millions de personnes en France, il est également intéressant de s'interroger entre le "travailler plus" individuel et le niveau de l'emploi.
En effet, on peut craindre que les heures sup des uns soient synonymes de manque d'emplois pour les autres.

Et c'est bien ce que l'on observe dans les 28 pays de l'OCDE:
"travailler plus" et "travailler tous" tendent à s'opposer.
Norvège, Suisse, Danemark, Pays-Bas et Suède ont fait le choix du "travailler tous":
leur taux d'emploi tourne autour de 75% de la population en âge de travailler
et sont les + élevés au sein des pays de l'OCDE.
Mais ces pays sont aussi parmi ceux où l'on travaille le moins:
autour de 1500 heures par an!!
A l'inverse,
Italie, Grèce, Hongrie, Corée, Pologne, Mexique et Turquie

sont les adeptes du "travailler plus":
on y travaille 2050 heures/an,
mais avec seulement 55% d'actifs/ la pop en âge travailler.

Arithmétiquement, 1500 X 75% équivaut sensiblement à 2050 X 55%.


Autrement dit, les pays où l'on travaille bcp individuellement et ceux où l'on travaille peu,
affichent en fait la même quantité d'heures travaillées par habitant.
Mais les pays qui ont fait le choix du "travailler tous" plutôt que celui du "travailler plus"
ont une richesse par habitant + élevée,
preuve que cette réduction du temps de travail ne les a pas conduits à s'appauvrir,
bien au contraire...

Malgré les réserves exprimées ici, l'évolution démographique, avec le papy-boom, de nombreuses personnes vont quitter leur emploi créant ainsi à terme une pénurie de main d'oeuvre.
 
Pour combler ce trou et éviter que le pays ne s'appauvrisse,
il faudrait donc travailler plus!!

 
Mais c'est aller un peu vite,
car il existe en France un important réservoir qui ne se limite pas aux chômeurs
(encore très nombreux malgré le début de baisse significative),
il comprend aussi les personnes qui sont inactives aujourd'hui
et pourraient revenir sur le marché du travail
si/quand la situation de l'emploi s'améliorait/-rera; 
le taux d'emploi étant actuellement de 62%/pop en âge de travailler, en France.
 
S'il montait de 10pts, l'économie du pays bénéficierait
de près de 4 millions de travailleurs en +
Plutôt que de faire travailler + ceux qui ont déjà un emploi,
il faudrait donc s'oqp d'abord de ceux qui n'en n'ont pas,
en se fixant comme objectif central le "travailler tous".

Et en ce moment, on propose de faire travailler plus longtemps ceux qui ont déjà un emploi (plus facile)...

 
Comme quoi, je n'invente rien, l'économie justifie bien aussi la vision "dite de gauche"...
alors je précise que tous les avis sont les bienvenus,
je n'ai ma carte dans aucun parti!!!!!!!

par mamalilou
rééd° du 14 11 2008
Partager cet article
Repost0
25 janvier 2019 5 25 /01 /janvier /2019 15:24

http://www.madinin-art.net/images/pancho_travailler_plus.jpg 

Ayant posé, ici, , et sur le site de la GR, une dizaine de questions essentielles, auxquelles nos élus sont incapables de répondre, Roland Poquet aborde ici la seconde, celle du plein emploi:

 

Travailler plus ou travailler moins?

 

"Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front."

(la Genèse)

"Pourquoi une gouttelette ne suffirait-elle pas?"

(Jacques Duboin)

 

En assimilant le travail à un instrument de torture (tripalium) les grecs anciens affirmaient la primauté du temps disponible sur le temps contraint, les tâches serviles étant dévolues à leurs nombreux esclaves.

 

 

Contrairement à une opinion largement répandue, Karl Marx n’a jamais, dans ses écrits, glorifié le travail; c’est sans aucun doute son obstination à souligner la place et le rôle du travail dans la société industrielle de son temps qui a enraciné cette croyance: mieux que quiconque il était persuadé que les progrès techniques rendraient le travail de moins en moins nécessaire et que la vraie richesse était le temps disponible. Ce n’est pas par hasard qu’il cite dans ses superbes Grundrisse (1857–1858) un écrit anonyme de 1821, intitulé The Source and Remedy:

http://economiedistributive.free.fr/IMG/jpg/1111_Fatigues.jpg

 

 

"Une nation est véritablement riche si, au lieu de 12h, on en travaille 6. La richesse est le temps disponible en + du temps nécessité dans la production immédiate".

Aussi imagine-t-on le sourire du philosophe allemand à la lecture du Droit à la paresse, pamphlet dans lequel Paul Lafargue, son gendre, réclame avec enthousiasme 3h de travail par jour. L’un comme l’autre pressentaient que les progrès de la technique, et ses applications conjuguées dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et de l’industrie allaient entraîner la réduction conséquente de la durée du travail. Et ils n’auraient pas été surpris si un devin leur avait prédit qu’au cours du tout proche XXè s., le temps de travail diminuerait de moitié, passant par paliers de 72h/sem (6 jours de 12h) à 35 heures http://www.dugarun.de/blog/wp-content/uploads/2009/01/paul-laura.jpg(5 j. de 7h), tandis que dans le même temps la production serait multipliée par 10!

Paul Lafargue et Laura Marx►

Il n’aura donc fallu à l’homo sapiens que quelques dizaines de siècles pour, brutalement, grâce à son ingéniosité, être en mesure de sortir de la misère matérielle une partie de l’humanité. Révolution technique, révolution technologique, révolution informationnelle …tout est en place pour alléger la tâche sociale de l’homme et lui permettre de se livrer à des activités plus personnelles et plus enrichissantes.

Or, ce grand rêve de l’humanité – réalisable, palpable – tourne au cauchemar: les portes du paradis se ferment, tandis que des cerbères y affichent de mystérieux hiéroglyphes que le commun des mortels peine à comprendre: surproduction/misère – progrès/décadence – travail/chômage – paix/guerre – consommation/destruction – besoins réels/besoins factices.

Menacée par des poches de surproduction, un rétrécissement des marchés étrangers et une spéculation éhontée, la machine économique s’enraye. Qu’à cela ne tienne! Lançons une opération “gaspillage” de grande envergure. Créons de nouveaux produits, toujours + sophistiqués, à l’emballage onéreux, et excitons le désir du consommateur par une publicité omniprésente. En accord avec les concurrents, réduisons les durées d’usage afin que ces mêmes produits soient rapidement remplacés. Jetons sur le marché des biens inutiles, voire nuisibles (la France tient le 3ème rang mondial pour la vente d’armements). Tout est bon pour relancer la machine économique: ainsi l’emploi sera dynamisé, les salaires distribués, les profits dégagés. Il s’agit avant toutes choses de "sauver le soldat Ryan", à savoir l’emploi, pierre de touche de tout l’édifice. Tous les moyens sont utilisés pour y parvenir, y compris le recul de l’âge de la retraite!

Sommes-nous désormais condamnés aux travaux forcés à perpétuité?

 

Oui, le rêve tourne au cauchemar. Malgré toutes ces contorsions, peut-on espérer que l’emploi sera sauvé, le chômage éradiqué, la misère supprimée? Le progrès matériel aurait-il servi à rien, sinon à satisfaire le désir de pouvoir de quelques-uns par un enrichissement scandaleux?

 

Bref. Alors que toutes les conditions semblent réunies pour une diminution du temps de travail, ceux qui nous gouvernent nous demandent de travailler plus. Il nous faudra revenir sur ce paradoxe.

 

R. POQUET, GR, juillet 2010

 

 

http://nathou.n.a.pic.centerblog.net/9c043f6c.gif

proposé par mamalilou

rééd° du 17 10 2010

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2019 4 24 /01 /janvier /2019 16:08

Aimer est un mot qu’on utilise très souvent mais dont on ne connaît pas nécessairement le véritable sens. Tout le monde cherche l’amour mais personne ne le trouve de façon permanente. Il y a une quantité de livres sur l’amour, mais, lorsqu’on en discute avec les gens de notre entourage, on réalise que l’amour, comme art véritable, est plutôt méconnu.

Pour la majorité des gens, aimer consiste à porter, avec plaisir et souvent avec passion, son attention sur une personne, un animal ou même un objet, et à retirer de cet acte d’aimer une satisfaction très gratifiante. Les gens sont pourtant conscients que cet amour n’a pas toujours la même saveur et ils en déduisent qu’ils n’ont peut-être pas trouvé le bon sujet ou le bon objet, susceptible d’actualiser leur potentiel d’amour. En résumé, presque tout le monde est convaincu de sa grande capacité à aimer, mais de nombreuses personnes considèrent ne pas avoir eu de chance "en amour".

Une constatation intéressante sur cette question d’aimer, c’est que le sujet ou l’objet qui suscite notre amour n’a pas toujours le même effet bénéfique sur nous; on peut même devenir complètement indifférent à lui. L’amour, vu sous cet angle, serait donc un sentiment non permanent, susceptible d’apparaître ou de disparaître au gré de sa fantaisie et des objets qui le stimulent.

Dans la définition de l’amour que m’ont donnée la plupart des gens que j’ai interrogés, le besoin d’être aimé a aussi une place très importante. Pour certains, aimer sans être aimé en retour est la pire des calamités. Ils se considèrent comme malchanceux parce que le seul être qu’ils aiment ne s’intéresse pas à eux, ne veut donc pas partager leur amour.

Les histoires de "grand amour", pour utiliser une expression courante, sont donc souvent pathétiques et déchirantes, et se terminent presque toujours de façon dramatique. Il n’y a qu’à penser aux héros amoureux: Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, Lancelot et Guenièvre, ou même le couple du film Love Story, que vient finalement séparer la mort pathétique de la jeune femme, atteinte de leucémie.

Wojtek Siudmak, idylle

L’amour filial, fraternel ou amical cause moins de remous, mais ces types d’amour ne sont pas pour autant exempts de soubresauts. Pensons, par ex, aux chicanes de famille à la suite d’un décès. Souvent, les rapports humains changent lorsqu’il y a des enjeux pécuniaires. Quand il est question d’héritage, l’amour s’envole parfois aussi vite qu’un oiseau effarouché.

Les grands spécialistes de l’amour ainsi que les livres traitant de la question semblent unanimes pour faire une distinction importante entre "aimer" et "être amoureux". Dans son dernier livre, intitulé Je t’aime, le sociologue Francesco Alberoni décrit très bien tout ce qui entoure la passion amoureuse. Il explique ce qui se passe à l’intérieur d’une personne lorsqu’elle fait l’expérience d’être amoureuse ou, comme on le dit fréquemment, lorsqu’elle "tombe en amour".

L’expression "tomber en amour" (qui est en fait un calque de l’anglais) est plutôt curieuse. Ainsi, sous le mot "tomber", dans le dictionnaire, on renvoie, entre autres, aux verbes suivants: s’affaiblir, diminuer, s’effondrer, descendre, succomber, mourir… Ce ne sont pas là des mots très évocateurs du sentiment ressenti à l’étape que le sociologue Alberoni appelle l’état de l’amour naissant, elle-même précédée de l’étape du choc amoureux. On imagine plutôt l’amour comme un état susceptible de faire grandir la personne amoureuse, de l’élever, de la rendre meilleure et de la faire se sentir plus vivante.

Il semble donc qu’il existe une grande confusion sur la définition de l’amour. L’apprentissage de l’art d’aimer n’est peut-être pas uniquement possible dans les histoires d’amour à l’eau de rose dont on raffole tous, surtout si nous en sommes les héros, mais qui semblent trop souvent se terminer en queue de poisson, en faisant de nous de véritables virtuoses du détachement plutôt que de l’art d’aimer. Ces expériences amoureuses successives, qui nous font douter de notre capacité à aimer, devraient peut-être nous mettre sur la piste de l’amour véritable. Personnellement, j’en suis convaincue. C’est d’ailleurs ce long chemin de Damas qui m’a enfin permis d’entrevoir, avec bonheur, le début d’une perception plus juste de ce qu’est l’amour véritable. Je dis bien le début, car je suis trop consciente du très long chemin qu’il me reste à parcourir pour découvrir pleinement cette réalité grandiose.

L’amour, tout comme la justice et la pureté,

est un idéal tellement élevé pour nous, êtres humains incarnés,

qu’il nous faut travailler avec persévérance et détermination

pour y accéder en toute conscience et, surtout,

pour arriver à l’intégrer tout naturellement

dans notre mode de vie.

Mais qui dit ardu ne dit pas impossible.

De plus, tout investissement fait en ce sens ne peut que favoriser notre progression spirituelle tout en contribuant à notre qualité de vie, tant sur le plan physique que psychologique. Car, il faut bien se l’avouer, les amours difficiles mais nécessaires, entre la passion et la peur du rejet, ne sont pas une sinécure et nous font perdre quelques plumes au passage. Les quelques rides autour de mes yeux, qui ont tant et tant pleuré, à la suite de chagrins d’amour, pourraient vous en dire long à ce sujet.

Comment donc arriver à reconnaître ce qu’est l’amour véritable et à devenir virtuose de l’art d’aimer? Tout simplement en décidant de faire de l’amour l’objet de notre attention et de notre apprentissage plutôt que de rechercher compulsivement des sujets ou des objets à aimer. Cette démarche nous amène donc à considérer la capacité d’aimer comme une faculté à développer, et l’apprentissage de l’art d’aimer véritablement comme la voie d’évolution à privilégier entre toutes.

 

Comme dans l’apprentissage de tout art, pour pouvoir progresser dans celui de l’art d’aimer, il faut des connaissances et il faut le pratiquer. Mais où et comment trouver ces connaissances? Malheureusement, il n’y a pas de réponse facile à cette question. S’il existait un seul endroit, unique et bien précis où se tourner, que de long détours et d’expériences douloureuses seraient évités! Il y a cependant des guides et diverses ressources qui peuvent nous aider à cheminer et à accéder graduellement à la connaissance. Mais, comme dans la pratique de tout art, le plus grand maître ne peut être l’interprète à la place de son élève.

La route n’est donc pas toute tracée et il faut souvent faire des détours contre vents et marées pour accéder au port. Par contre, comme si nous étions sur un bateau, il se trouve toujours quelques phares pour illuminer les nuits les plus obscures. Les écrits sacrés sont quelques-uns de ces phares pouvant nous éclairer en partie. Parfois, aussi, des personnes sont placées sur notre route; si on est réceptif à ces rencontres, on peut en retirer beaucoup. Le best-seller La Prophétie des Andes de James Redfield, explique très bien le phénomène des rencontres qui semblent dues à des coïncidences troublantes. Dans leur recherche de la connaissance, certaines personnes se soumettent à des rites initiatiques avec des grands maîtres. D’autres vont pratiquer assidûment des disciplines exigeant concentration et intériorité, comme certains arts martiaux ou la méditation.

Tous les chemins mènent à Rome, dit-on. Le simple fait de prendre la décision de connaître ce qu’est l’amour véritable et de faire l’apprentissage de l’art d’aimer est un premier pas dans la bonne direction. Quant aux façons de procéder, elles sont multiples. Cependant, elles ne seront en général efficaces que si elles proviennent d’un choix personnel, libre d’influences intéressées. Imaginons, par exemple, que vous décidez de vous rendre auprès du dalaï-lama en espérant trouver la lumière, mais que cette décision ne résulte pas de votre cheminement intérieur mais d’une proposition de voyage de la part d’une amie. Il est peu probable que vous soyez frappé d’une révélation subite, quoique cela arrive parfois. Comme lorsque l’apôtre Paul, jeté en bas de son cheval, a enfin compris où se trouvait la voie du salut.http://www.carmel.asso.fr/sites/carmel.asso.fr/local/cache-vignettes/L224xH224/13.95-ffdad.jpg

Pour ma part, je crois beaucoup aux lectures et aux rencontres, mais surtout à ce que Thérèse de l’Enfant-Jésus appelait "la petite voie". Cette voie, facile d’accès, consiste tout simplement à demander à Dieu, à votre guide ou à la vie de mettre sur votre route toutes les occasions de comprendre et d’apprendre ce qu’est l’amour véritable. Voici une façon de formuler cette demande:

"Je demande à la vie de me faire comprendre le sens de l’amour véritable et de mettre sur mon chemin, au quotidien, gens et événements susceptibles de m’éveiller à cette connaissance. En retour, je m’engage à consacrer l’énergie et la volonté nécessaires pour devenir un virtuose de l’art d’aimer."

Cette petite voie a conduit plus d’un être humain à la connaissance de l’amour. On dit que l’amour véritable est gratuit et universel, donc pas seulement dédié à un être unique duquel on est amoureux, et qu’il ne peut jamais se transformer en haine. On dit aussi qu’il est sollicitude, respect, tolérance, et qu’il fait de son interprète un être parfaitement responsable de ses pensées, de ses paroles et de ses actes. On dit enfin que l’amour véritable amène l’individu non pas à faire ce qu’on attend de lui, mais ce qu’il juge opportun et juste de faire. En ce sens, il n’est jamais complaisant et faible.http://img.over-blog.com/430x305/0/42/83/36/l--amour-interieur.jpg

L’amour véritable a aussi comme effet de conduire celui ou celle qui le pratique à une connaissance de plus en plus grande de tous les plans de la Création et des êtres qui vivent à l’intérieur de ces plans. Il permet ainsi à la personne qui accepte de s’ouvrir à lui de décupler son potentiel créatif parce que, libérée d’attentes précises, elle peut recevoir pleinement l’inspiration pour accomplir et s’accomplir.

génocide 210J’ai le pressentiment que, après m’être investie le temps qu’il faudra dans l’apprentissage de l’art d’aimer, aimer ne sera plus seulement une manière d’agir, mais aussi une manière d’être. Lorsqu’on atteint l’amour véritable, on devient sans doute tout amour soi-même. C’est du moins l’impression que j’ai toujours ressentie en voyant des personnes comme Mère Teresa et Jean Vanier, deux êtres extraordinaires qui semblent avoir trouvé, à travers leurs activités quotidiennes auprès des démunis, le sens véritable de l’amour.

Le chemin est sans doute long, mais il a ceci de bon qu’il est de + en plus lumineux, au fur et à mesure que l’on avance, comme si le jour se levait et qu’il annonçait un temps splendide. Il y a, sur cette route, quelques accidents de parcours, des chutes inévitables et des hésitations, mais jamais de retour en arrière. L’air y est de plus en plus pur et le climat, de plus en plus tempéré. On apprécie mieux le chant des oiseaux et la nature. Le contact avec l’humanité est dégagé d’attentes infantiles et les moments de joie profonde sont d’une rare intensité. Graduellement, on se dépouille de la méfiance et de la peur, pour laisser toute la place à la sensibilité intuitive. Pour rien au monde je ne voudrais faire marche arrière, car cette route, j’en ai la certitude, me permettra enfin d’aimer.

 

M.Morgan

http://breven.free.fr/dotclear/public/main-gauche.1183875780.jpg

proposé par mamadomi

rééd° du 16.10.2010

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2018 7 14 /01 /janvier /2018 16:56

https://youtu.be/1lJOpFI3HRI

Partager cet article
Repost0
28 juin 2017 3 28 /06 /juin /2017 20:00

Logion 58


Jésus disait:
Heureux qui a connu l'épreuve.
Il est entré dans la vie.


On dit généralement de quelqu'un qui n'a pas souffert: "Il ne sait pas", "Il ne peut pas comprendre". Les épreuves, les difficultés pour celui qui est engagé sur le chemin, sont un enseignement. Acceptée mais non subie et non entretenue, l'épreuve peut devenir facteur d'illumination et de connaissance. L'absurdité, la souffrance, la solitude et la mort, tous ces inévitables qu'il nous faut un jour ou l'autre rencontrer sont alors assumés, puis transcendés. En toute circonstance, il s'agit de chercher et de trouver la vie. Mais seul quelqu'un qui a connu la souffrance et l'a réellement traversée peut dire cela, sinon cela sonne faux; mieux vaut se taire auprès d'un agonisant. Si nous voulons lui "transfuser" quelque sérénité, mieux vaut connaître en soi ce qui est déjà au-delà de la mort.

traduit et commenté par J.-Y. Leloup

http://magmalou.m.a.pic.centerblog.net/2riprybu.jpg

proposé par mamadomi
rééd° du 26 12 09
Partager cet article
Repost0
25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 17:03

https://www.youtube.com/embed/jpnncwPubsk?ecver=1

Partager cet article
Repost0
10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 06:44

On ne peut pas,

sous prétexte qu’il est impossible

de tout faire en un jour,

ne rien faire du tout.

 

L’Abbé Pierre

 

Illustrations de Karin Taylor

Chez lung ta zen

(...)

L’économie circulaire propose en effet de transformer les déchets en matière première réutilisée pour la conception des produits ou pour d’autres utilisations. En d’autres termes, ne plus créer de résidus que les systèmes industriel et naturel ne puissent absorber. La boucle est bouclée. Cela représente bien entendu un gain de compétitivité énorme pour les industries qui ont une maîtrise de leur flux de matières premières.

(...)

 

Chez yog'la vie

(...)Décider de ne plus travailler, alors que règnent le chômage, la peur de perdre son poste, la course à la recherche d’emploi ? Pour nombre d’entre nous, ce serait impensable. Certains, pourtant, ont fait ce choix. Ils n’ont pas pris cette décision sur un coup de tête ni par dégoût de leur métier, mais pour adopter un autre mode de vie, se consacrer à d’autres activités parfois plus prenantes : élever des enfants, pratiquer un art, construire une maison, vivre autrement, hors du système… Combien sont-ils ? Allez savoir ! Ils se retrouvent classés, dans les statistiques françaises, parmi les quatre millions six cent mille « inactifs en âge de travailler » – femmes au foyer en grande majorité. Ni étudiants, ni retraités, ni chômeurs, ils sont définis comme « ne travaillant pas et ne cherchant pas de travail (In De moins en moins d’inactifs entre la fin des études et l’âge de la retraite, Insee première, décembre 2002) ». Tous n’étant pas rentiers ni gagnants du Loto, ils ont réduit leurs dépenses, vivent généralement avec un salaire pour deux, ou bien d’allocations diverses, ou encore en communauté, et disent s’en satisfaire. Parfois même y avoir gagné… en qualité de vie, en cohérence avec eux-mêmes.

(...)

Chez phène

(...)

Jésus leur répondit:"Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre." Evangile selon Saint Jean

- Il a dit que: "Que celui qui n'a jamais interprêté la Parole divine à la lueur de l'intellect profane, se permette de la juger. Car, en vérité, c'est votre propre conscience que cette femme représente: vous êtes des hypocrites et trompez les fidèles qui vous font confiance."

      Cette parole ne s'adresse-t-elle pas à tous, croyants et incroyants, hommes et femmes adultères qui avons la faiblesse de céder à l'ego aux dépens de l'Esprit?...

Chez miche

(...)

Mensonge !

Le mensonge fait beaucoup de bruit

Mais il n’a pas de fondement

Aussi, il ne participe pas du vivant

 

Une fantasmagorie, tout simplement. 


 

Aucun barrage construit par l'homme

Ne résiste à la puissance du Verbe.

Chez lila

(...)

Chaque Grande Ame sert son but personnel et sert l'Ensemble, comme chaque note apporte sa "touche" à la mélodie.

L'Harmonie des Sphères est la réalité de ma vie : en âme, en conscience et autant que possible en énergie...mais à soi seul, rien ne peut exister car la musique est une création à plusieurs notes, à plusieurs instruments, c'est ce qui lui donne sa richesse, sa force, son amplitude. Faire comprendre et faire intégrer cette vision à d’autres âmes devient alors une évidence : l'enseignement est la seule voie possible.

 

INTRÉPIDITÉ

 

 

Où que tu sois, creuse profondément!

À tes pieds se trouve la source!

Laisse crier les obscurantistes:

"En bas est toujours — l’enfer!"

F.Nietzsche

 

 

Propositions du jour: 

A vous dire, chacun d'entre vous...

Clare Goodwin

 

- ma présence encourage les autres

- je suis messager

- et si je me concentrais sur ma liberté personnelle?

 

proposé par mamadomi

rééd° du 22 08 13

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 23:25

barre      libéralismebarre

 

Les institutions européennes sont basées sur l’idéologie libérale selon laquelle il faut laisser faire le marché pour que l’équilibre économique soit assuré et stable. L’évolution de l’économie mondiale en 2012 vient à nouveau de démentir cette croyance, mais les institutions européennes s’obstinent. Benjamin montre qu’en invoquant leur “science”, elles vont continuer à imposer concurrence et coupes budgétaires, ce qui signifie moins de solidarité et de démocratie, mais + de profits pour une infime minorité, l’oligarchie.


Les théories économiques d’inspiration libérale (comme le monétarisme, l’école du public choice, la théorie du capital humain ou celle d’Hayek) se réclament toutes de la science, mais leurs promoteurs justifient toujours a posteriori le fait que

leur hypothèse majeure

– le marché économique trouve spontanément son équilibre –

ne se vérifie jamais dans les faits!

L’ex récent le + probant d’invalidation sans appel de l’hypothèse du marché régulateur est la crise dite “financière” de 2008. On voit mal, en effet, comment un tel évènement peut intégrer des raisonnements et des démonstrations qui associent systématiquement dérégulation, stabilité et croissance.D’ailleurs, aucun des analystes libéraux ne l’avait prévu. Et pour cause: a priori, rien dans leurs théories, ne permet de rendre compte de cette crise. Pourtant, face à ce cataclysme, rares furent ceux qui, comme < Alan Greenspan, avouèrent le caractère erroné de leurs doctrines. Comme l’écrit André Orléan >,

"cette crise est donc endogène selon nous. Autrement dit, il s’agit d’en revenir à la question théorique centrale, celle de l’efficience des marchés financiers. C’est là le cœur du problème et non pas la prétendue apparition de comportements cupides ou irrationnels. La crise ne vient pas de ce que les règles du jeu financier ont été contournées mais du fait qu’elles ont été suivies. Mais notre diagnostic reste pour l’instant minoritaire. Le point de vue dominant, qui ne manque pas d’arguments solides, défend a contrario l’idée que la logique financière est, en son principe, parfaitement efficiente mais qu’elle s’est trouvée fortuitement entravée par la présence de forces perturbatrices exogènes. Est désignée en l’occurrence comme coupable une titrisation mal faite parce que trop opaque et trop complexe" [1].

 Un 2nd ex, tout aussi marquant, est la crise européenne. Elle constitue elle aussi une anomalie de taille pour les théories libérales selon lesquelles la construction de l’Union comme marché déréglementé devait assurer la prospérité et l’unité du continent. En effet, l’intégration européenne, càd la volonté de rassembler les États autour d’institutions communes et de resserrer leurs écarts de développement, est avant tout pensée par la Commission comme l’intégration à un marché économique [2]. Ce fut le cas par ex en 1986 avec la signature de l’Acte Unique qui devait redonner de la cohésion à la CEE après les chocs pétroliers:

"Afin de promouvoir un développement harmonieux de l’ensemble de la Communauté, celle-ci développe et poursuit son action tendant au renforcement de sa cohésion économique et sociale. En particulier, la Communauté vise à réduire l’écart entre les diverses régions et le retard des régions les moins favorisées" (traité relatif à l’Acte Unique, dont le principal artisan fut Jacques Delors, alors président de la Commission).

Dans un 1er temps, au cours des années 1990 et 2000, des trajectoires comme celle de l’Espagne ou de l’Irlande ont pu laisser penser que ce système fonctionnait et que l’appartenance à l’Union garantissait un décollage-rattrapage rapide [3]comparable à celui des “dragons” asiatiques (on parlait alors du “tigre celte” à propos de l’Irlande et de “miracle espagnol”) et, à terme, une convergence des économies européennes. L’oracle libéral se réalisait.

Aujourd’hui, évidemment, la situation apparaît singulièrement + compliquée, bien moins conforme aux grandes prédictions théoriques: de sommet en sommet, les dirigeants européens donnent l’impression d’une UE au bord du gouffre et qui en réchappe à chaque fois in extremis.

Même si nous faisons l’effort de croire au mythe fondateur européen de la communauté de destin,

...même si nous passons le cynisme du "ensemble-plus-forts-dans-la-mondialisation",

l’Union n’apparaît plus, c’est peu de le dire, comme un bloc prospère et homogène. La récession révèle des situations pour le moins disparates. Nous découvrons cette hétérogénéité dans la mesure où elle n’avait jamais été mise en avant de manière aussi franche par le passé. Par ex, nous savions que la zone € n’était pas homogène. Mais l’éventualité de son éclatement pour cause de trop grandes disparités n’avait jamais été sérieusement envisagée avant ces toutes dernières années. Ce constat majeur interroge près de 60ans d’intégration économique sous l’égide de la Commission Européenne. On fera remarquer que les désordres politiques ne sont pas moins graves. L’ancien Président du Conseil italien menace la Chancelière allemande, qui elle-même ne veut pas que son pays paye l’indiscipline de ceux qui vivent à crédit. Jacques Delors "suggère" au Royaume-Uni de quitter l’Union… Et ce n’est pas fini, car les années qui viennent accentueront les différences des niveaux de vie des populations, conséquence d’une Europe à plusieurs vitesses. Avec la récession, les plans de sauvetage et les faillites d’États qui guettent, justifications politiques et prétentions théoriques s’effondrent.

Mais à nouveau, les analystes libéraux, solidaires en cela de la Commission, de la BCE ou du FMI, n’ont qu’un seul réflexe: persévérer, sans jamais amorcer ne serait-ce que le début d’un commencement de réexamen des présupposés théoriques qui fondent leurs inébranlables certitudes! Pour la Commission Européenne, le marché demeure la solution universelle: compétitivité, croissance et convergence vont de pair! Signe incontestable que la crise n’infléchit en rien la ligne historique, les rapports de Bruxelles ne varient pas:

"Un marché unique intégré est un moteur essentiel de la croissance économique et de l’emploi, de même qu’il offre des opportunités élargies aux citoyens de l’Union européenne. C’est pourquoi l’intégration du marché unique joue un rôle central dans la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020" [4].

L’allocation des fonds structurels (qui doit garantir la “cohésion” régionale par le “rattrapage économique” des régions les plus défavorisées) témoigne de cette association entre convergence économique et déréglementation. C’est le cas par ex. du programme 2007-2013: les deux 1ers objectifs sont:

1• Convergence (convergence des États) et

2• Compétitivité régionale et emploi (aide à la dérégulation). Le troisième,

3• Coopération territoriale européenne, n’est doté que de 2,5% du budget total. L’ordre des priorités est clairement affiché!

Selon la Commission Européenne donc, le marché n’est pas en cause. La crise vient plutôt de l’importance des déficits publics et des dettes souveraines. Bien évidemment,

aucun mot sur la finance dérégulée,

sur les mécanismes de financement des États

ou sur les contre-réformes fiscales.

C’est même le contraire! Son rapport de nov. 2012 passe en revue les "catalyseurs de la croissance et de l’emploi":

"dans sa communication sur une meilleure gouvernance pour le marché unique adoptée en juin 2012, la Commission recommande d’agir pour libérer le potentiel du marché unique dans les domaines où ce potentiel est le + grand. Se fondant sur un certain nombre d’indicateurs économiques, elle a identifié les services, les services financiers, les transports, le marché numérique et l’énergie comme étant des domaines clés pour la mise en oeuvre de mesures prioritaires et pour un renforcement du marché unique[4].

Quant à l’hétérogénéité des conjonctures économiques, elle serait liée à l’indiscipline de certains États qui n’auraient pas mis en œuvre le programme de dérégulation de l’économie, censé leur assurer la sacro-sainte compétitivité: les gouvernements auraient trop longtemps reculé devant les "réformes structurelles", pourtant incontournables qu’appelle la concurrence libre et non faussée des traités! Bref, entre les comptes publics plombés et le défaut de compétitivité, force est de constater que "les forces perturbatrices exogènes" sont toujours à l’œuvre. Heureusement, l’accumulation accélérée de traités et de mesures dont les contenus se répètent devrait finir par mater les + récalcitrants: Traité de Maastricht (1991), Pacte de Stabilité et de croissance (1999), Semestre européen (2010), 6+2-Pack (2010), Pacte pour l’EuroPlus (2010), TSCG (2012)…

Mais cette succession entre prédictions démenties et justifications idéologiques est sans fin. Par ex, la capacité de ces traités à générer de la croissance fait débat. Effectivement, les quelques pays qui appliquent les réformes structurelles plongent dans une austérité catastrophique: le remède ne serait-il pas + nocif que le mal lui-même? Qu’à cela ne tienne!

- D’une part Christine Lagarde vous expliquera qu’en passer par une phase d’austérité préalable, + ou moins longue, pour retrouver le chemin de la croissance est le prix à payer pour toutes ces années d’incurie budgétaire et de négligence fiscale (cf. ses propos en mai 2012 sur les Grecs et l’impôt).

- D’autre part, à tous ceux qui doutent des bienfaits de leur potion amère, les libéraux opposent un modèle, véritable preuve que "ça marche": l’Allemagne. Selon eux, ce pays aurait consenti + tôt que les autres, et de lui-même, des sacrifices importants qui feraient de lui la nouvelle référence européenne, après les encombrants naufrages espagnol et irlandais. Moyennant la mise en œuvre des réformes, la Grèce, l’Italie ou l’Espagne finiront donc par combler leur retard sur l’Allemagne.

Les limites du soi-disant “modèle allemand” sont partout suffisamment relevées pour que nous puissions parler de contre-modèle social [5]. Mais au-delà des critères sociaux, ce pays est un contre-modèle tout court. L’idée du rattrapage est un mythe. La concurrence des économies nationales ne peut pas bénéficier à tous car le marché n’a jamais été un système “gagnant-gagnant”. L’analyse territoriale est un terrain privilégié d’enquêtes à ce sujet:

la compétition des territoires se solde généralement

par des inégalités

que seule la puissance publique permet de compenser

en redistribuant les richesses.

Jusqu’à preuve du contraire, le marché concentre les richesses et il déséquilibre les ensembles territoriaux. Ceux qui voudraient nous convaincre du contraire, càd de la vertu de la mise en concurrence systématique des économies régionales et nationales, ont un bien gros travail de démonstration en perspective!

Par ailleurs, dans l’Europe actuelle, l’excédent des uns est le déficit des autres. C’est grosso modo la complémentarité de l’offre et de la demande. Il est évident qu’une telle situation interdit tout rattrapage: tous les pays membres ne peuvent pas devenir compétitifs en même temps et avoir tous une balance commerciale excédentaire, comme l’Allemagne aujourd’hui. Cette dernière n’est donc pas un modèle à copier ou à rattraper. Sa situation est due à l’exclusivité de sa suprématie.

Bref, les grandes prédictions sur le rattrapage, sur la convergence des économies, vont être rapidement infirmées. Quel aveuglement, direz-vous! La construction théorique ne cherche pas à rendre compte de la réalité; c’est l’inverse, on interprête les faits pour qu’ils s’adaptent à la théorie, pour la justifier!

Plusieurs explications de cette vilaine méthode sont possibles. Présentons-en les termes extrêmes.

Hypothèse n°1: c’est celle d’André Orléan dans un ouvrage passionnant [6]:

"Cette situation ne doit pas étonner. La démarche scientifique a sa propre temporalité. Les économistes ne sont pas des girouettes qui, à la demande, pourraient enseigner aujourd’hui le contraire de ce qu’ils ont professé hier. La théorie économique n’est pas un catalogue de recettes dans lequel on peut puiser au gré des circonstances, mais un corps de doctrines fortement structurées autour d’hypothèses, de méthodes et de résultats: ce qu’on nomme également un “paradigme”. En son temps, Thomas Kuhn > a montré qu’il est dans la nature même de l’organisation paradigmatique de résister aux crises."

Selon cet auteur, le champ scientifique a ses inerties et, en l’absence de modèle alternatif, la théorie dominante, même copieusement mise à mal, continue de faire autorité.

L’hypothèse n°2, moins indulgente, suggère que les économistes dominants ont troqué leur neutralité pour la défense de certains intérêts.

Il est fort tentant de retenir cette dernière. La collusion entre le monde académique et les sphères politique et économique n’est pas nouvelle. Mario Monti en est probablement le meilleur ex, placé entre l’université, Goldman Sachs, la Commission Européenne et les hauts postes au sein de l’État italien! Derrière le débat théorique (mise en cause des hypothèses libérales ou confiance reconduite envers les marchés), les enjeux sont vraisemblablement trop importants:

les profits d’un côté et le sort des populations de l’autre,

- avec la liquidation du modèle social fondé sur la solidarité,

- l’abandon de toute exigence démocratique

- et une attaque en règle du monde du travail, dont le coût, prétendu intolérable, est présenté comme la variable d’ajustement par excellence des économies européennes pour qu’elles soient + compétitives.

Espérons qu’à la convergence néolibérale et forcée

des politiques économiques,

répondra celle des luttes pour une Europe solidaire,

le seul vrai rêve européen!

Benjamin, GR, fév. 2013

[1]A. Orléan, De l’euphorie à la panique: penser la crise financière, Coll. CEPREMAP, Ed° Rue d’Ulm, Paris, 2009. L’introduction revient de manière significative sur le “cas Greenspan”

[2]D’autres options existaient comme une division du travail équitable à l’échelle continentale, càd à des relations de complémentarité productive

[3]Josefa Garcia Grande, économiste à la fondation Ortega y Gasset, à Madrid déclarait en 2003: "En soi, la croissance espagnole n’a rien de surprenant. Nous partions de très bas et nous sommes en phase de rattrapage. D’ailleurs, depuis les années 80, l’Espagne a toujours crû de 0,8 % au-dessus de la moyenne communautaire."

[4]Rapport de la Commission: État 2013 de l’intégration du marché unique, contribution à l’examen annuel de la croissance. Nov. 2012

[5]Voir bien sûr l’article de J-Pierre Mon Est-ce ce que vous souhaitez ? dans le n° précédent (GR 1138) et que les développements qui suivent ne font que prolonger. On notera qu’avant les dégâts sociaux du “modèle allemand”, la face cachée du “miracle espagnol” était … une précarité à 33% !

[6]A. Orléan, L’empire de la valeur, Coll. La couleur des idées, éd° Seuil, Paris, 2011

proposé par mamadomi

Partager cet article
Repost0